Le terrorisme. Une grande menace à la paix, sécurité et stabilité internationales.par Insrad ZOUBERT Université panafricaine - Master 2 2015 |
b. Sources de financement illégales des groupes terroristesL'extorsion, le kidnapping, le trafic de drogues, la contrebande, la fraude, le vol, etc., sont considères comme les principales sources de financement illégales. Par conséquent, il existe une grande variété d'activités qui contribuent au maintien économique du terrorisme. Les drogues constituent une importante partie de l'infrastructure économique des réseaux terroristes. L'argent provenant de la drogue est devenu la source principale de recette pour beaucoup de ces groupes. - Le « noircissement » des fonds et l'utilisation des réseaux financiers parallèlesLes fonds destinés à des fins terroristes sont susceptibles d'emprunter des circuitsmultiples, tant par les réseaux bancaires officiels que par les réseaux financiers parallèles. A la marge des systèmes bancaires traditionnels existent des techniques clandestines ouinformelles liées aux déplacements de capitaux : ce sont les services financiers alternatifs. Ce sont des systèmes bancaires souterrains réalisant uniquement des activités informelles ou parallèles. Considéré comme,illégal, le Hawala est un réseau de transfert informel de fonds reposant sur le principe du respect de la parole donnée : le receveur de l'argent informe son correspondant du montant et du destinataire de la transaction et celle-ci s'effectue en contrepartie de frais que se partagent les acteurs. Le système étant utilisé par des millions de personnes141(*), il assure une garantie de discrétion aux trafics financiers islamistes142(*). Les opérateurs du système, les hawaladars, prélèvent 1% de commission à chaque transaction et tirent leurs bénéfices des fluctuations de change et des frais prélevés sur les gros transferts : le Hawala génèrerait de cette manière entre 4 et 7 milliards de dollars par an143(*). La collecte de fonds est un moyen efficace de financement du terrorisme et les fonds qui servent à financer l'activité terroriste sont obtenus principalement au moyen de la collecte de dons effectuée par des organismes écrans licites sans but lucratif. Les organisations caritatives jouent aussi un grand rôle, mêlant les dons en liquide, souvent parfaitement légitimes ; les subventions des entreprises privées volontaires ou non ou des États et les revenus des activités criminelles exercées dans le pays de collecte derrière une façade charitable. Le Hezbollah et le Hamas se servent activement d'organisations écran de charité pour se lever des fonds comme l'al-Aqsa International Foundation, l'Islamic Resistance Support Association, l'Educational Development Association ou encore laGoodwill Charitable Organization144(*). Le « réseau des mosquées145(*)»est un partenaire du réseau financier terroriste qui permet d'établir des relations entre les groupes armés islamistes au travers de la construction de mosquées. En tandem avec les banques islamiques, le réseau des mosquées a contribué à l'éclosion de l'économie parallèle islamique conçue comme une alternative à l'économie mondiale traditionnelle. La colonisation financière islamique représente l'alliance entre le wahhabisme et les entités commerciales et financières islamiques principalement provenant d'Arabie Saoudite146(*). Les institutions financières islamistes sont toujours restées en marge du système financier international et l'effondrement de l'URSS leur a offert de nouveaux débouchés dans les pays à forte population musulmane : le troc ayant « remplacé le roublecomme moyen d'échange»après la Guerre froide, la colonisation financière islamique a remplacé les vieilles économies communistes. Dans leurs réseaux de soutien figurent aussi des entreprises commerciales, des associations et des organisations non gouvernementales à caractère légitime (l'argent sale). Ordinateurs, téléphones par satellite et d'autres produits de la technologie moderne sont pour eux des outils d'organisation et de communication particulièrement efficaces. Ils s'en servent pour coordonner et appuyer leurs actions, récolter de l'argent, diffuser l'information et la propagande (la technologie de pointe) * 141En Inde, la moitié des transactions économiques de routine transiteraient par le Hawala et en Afghanistan ou la Somalie où les marchés sont peu évolués, la quasi-totalité des échanges se fait par le biais du Hawala. * 142Le système est régulé par la charia. * 143KOUTOUZIS M. et THONY J.-F. (2005), Le blanchiment, Que Sais-Je - PUF * 144LEVITT M. (2005), Hezbollah: Financing Terror through Criminal Enterprise, Committee on Homeland Security and Governmental Affairs United States Senate, May 25, 2005. * 145NAPOLEONI L. (2008) * 146L'instance qui contrôle la finance islamique est la Sharia Supervisory Board of Islamic Banks and Institutions ou Commission de la Charia. |
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