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Le terrorisme. Une grande menace à  la paix, sécurité et stabilité internationales.


par Insrad ZOUBERT
Université panafricaine - Master 2 2015
  

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CHAPITRE I: L'ORGANISATION TRANSINATIONALE DE L'HORREUR

La perte d'un sentiment de sécurité qui a accompagné les évènements du 11 septembre 2001 ne cesse de faire du terrorisme une préoccupation62(*) centrale de la politique internationale. Depuis cette date repère, un sentiment d'insécurité hante le monde, face à ce phénomène dépeint comme un fléau diffus et omniprésent.

Au-delà, la question posée porte sur l'évolution du terrorisme actuel dans le monde contemporain. Sommes - nousdésormais face à un «nouveau type de terrorisme» ? Un changement de nature inquiétant est-il survenu ? Les sous parties suivantes donnent à croire que oui. L'élément «nihiliste» et «religieux», du terrorisme contemporain, qui entraînedes pertes humaines et matérielles dans une logique punitive, a, selon nous, ouvert «une nouvelle ère du terrorisme» ! De même, la liaison du terrorisme avec un radicalisme islamiste qui prône des attentats suicideen référenceaux guerres en Irak et en Afghanistan63(*), continue de préoccuper le monde. La complexité du phénomène et son évolution rapide se présentent comme un défi pour l'analyse qui suit. Comme il se doit pour une étudeévolutive du terrorisme contemporain, les sous parties suivantes portent un prisme mondial64(*).

Ainsi,ce chapitre évoquera le contexte65(*) de ce phénomène, sa typologie, quelques « acteurs » (groupes)importants et leurs motivations.

SECTION I : CONTEXTE GEOPILITIQUE DE L'EVOLUTION DU TERRORISME

Depuis la fin des années 50, la question du terrorisme globalsemble avoir ses prémices avec la montée du « Fatah »66(*) qui déclencha la lutte contre l'Etat Israël en 196567(*). Puis vint l'heure du terrorisme contemporain gagnant la scène internationale après la guerre froide, exacerbé par les conflits ethniques et religieux voire peut - être par l'approche du millénaire. Bien quela  prise de la Grande Mosquée de La Mecque en 1979 et l'assassinat du président égyptien  Anouar el-Sadate le  6  octobre  1981 par le  Jihad islamique égyptien constituent des actes terroristes, mais nombreux analystes des questions géopolitiques, affirment que le terrorisme islamiste naît en 1979 avec la  guerre68(*) d'Afghanistan. Le processus actuel de la mondialisation combiné à la répression politique aux inégalités économiques et aux bouleversements sociaux produit fréquemment des mouvements extrémistes religieux disparates qui ont accru la fragilité, l'instabilité et le caractère aléatoire du présent et de l'avenir69(*).Le terrorisme islamiste70(*) est souvent considéré comme un mouvement mondialisé, en raison d'un discours similaire, et de la mise en avant de quelques grandes « causes » qui le justifie : injustices subies par des musulmans en Palestine, en Bosnie ou au Cachemire. Il se développe au Moyen - Orient et se manifeste dans les pays occidentaux, dans les pays de tradition musulmane, en Afrique et au Proche et Moyen - Orient.

Depuis la seconde moitié des années 90, la mondialisation a entraîné, dans toutes les sociétés, une transformation sans précédent. L'opinion publique mondiale a désormais accès aux mêmes images, souvent en temps réel.

Les distances sont abolies et les répercussions des différentes crises régionales sont de plus en plus fortes. Les pays du Proche et du Moyen-Orient sont particulièrement touchés par cette instabilité. L'héritage de l'Histoire, les blocages politiques qui perdurent dans de nombreux pays, les enjeux liés aux ressources pétrolières ont fait d'elle une région fragile. Le désarroi des populations, confrontées à des difficultés sociales et économiques considérables constitue un terreau privilégié pour les GT : ils ont instrumentalisé leur sentiment d'injustice en le retournant contre l'Occident, principal responsable selon eux, de la situation de la région. Ils ont également instrumentalisé le message de l'islam pour imposer une lecture rigoriste et violente de la religion musulmane. La sphère terroriste a ainsi connu une mutation d'une nature et d'une ampleur comparables à celle des bouleversements provoqués par la mondialisation. Cette mutation a débouché sur la montée d'un terrorisme d'inspiration islamiste radicale et d'envergure planétaire, qui s'attaque indistinctement aux pays occidentaux et aux nations arabes ou plus largement musulmanes avec des moyens de destruction jusqu'alors inédits.Incarné par Al Qaïda, ce terrorisme d'un genre nouveau s'estdès l'origine fixé un champ mondial.Depuis 2001, il a frappé dans unevingtaine de pays, au rythme moyen de trois ou quatre attentats par an. Il a révélé sa capacité de nuisance en Europe à deux reprises : àMadrid en mars 2004 et à Londres en juillet 2005.Il se distingue par sonaptitude à emprunter à la mondialisation71(*) les outils qui ont assuré le succèsde celle-ci.Décriée sur le plan des principes,la mondialisation se trouve ainsi simultanément acceptée, intégrée, exploitée dans ce qu'elle a de plus efficace sur le plan opérationnel. Nous sommes entrés dans l'ère de ce que nous dénommons « terrorisme mondial ».Celui-ci relève d'un registre différent du terrorisme régionaliste ou du terrorisme commandité par un État. S'il n'échappe pas à la règle qui veut que tout mouvement terroriste ne mobilise qu'une minorité d'activistes, il entend à lui seul assumer un héritage historique et s'appuyer sur un socle géopolitique.

Cette question du terrorisme réactualisée par les attentats du 11 septembre 2001, se pose désormais à l'échelle globale. Le fameux « Mardi noir » du 11 septembre a bouleversé le monde : non seulement que les relations internationales ont changé, tout comme les discours rhétoriques des dirigeants mais la paix, la sécurité et la stabilité sont fragiles et nous constatons une forte recule des libertés individuelles et de développement. Avec la mondialisation, l'internet72(*)parait un vecteur du terrorisme contemporain et en particulier d'Al -Qaida.La problématique duterrorisme extrémiste est devenue plus critique et dangereux sur le plan international au niveau politique, économique, et social. Depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001, le concept du terrorisme constitue un signe particulier de notre histoire contemporaine et fait l'objet d'un débat politique et culturel important. Il devient donc plus que jamais nécessaire de décrire et analyser un fléau devenu le sujet de préoccupation et d'alarme. Le vingtième siècle dominé par la guerre : les deux guerres mondiales, mais aussi lesoit- disant « guerre froide » fut donc le plus meurtrier,comptabilisant 187 millions de morts, ce qui représentait 10% de la population mondiale en 1913. Le « terrorisme moderne » tel que nous le connaissons aujourd'hui, eu d'abord différentssens73(*) et différentes appellations avant d'être qualifié comme il est à l'heure actuelle. Ilcommença à se « démocratiser » avec l'apparition du terme de « Menace du Sud » (qualifiant leMonde Musulman dans sa globalité), puis il fut rapidement possible d'entendre et de lire leterme d' « Islamisme radical », avant de s'arrêter sur le « terrorisme islamique ». La problématique du terrorisme n'étant pas une chose nouvelle, ce futla guerre du Golfe qui mit le feu aux poudres.Saddam Hussein y fut représenté comme le nouvel Hitler. Pour les USA, tout était clair, désormais : la menace ne venait plus de l'Est (Guerre Froide, Union Soviétique, etc.) mais bien du Sud cette fois-ci. « Le fondamentalisme musulman devient rapidement lamenace principale à la paix, à la sécurité et stabilité globales. Cette menace est semblable à celle dunazisme et du fascisme dans les années 30, à celle des communistes dans les années 50.»

A partir de là, nous redécouvrons la notion exclusive de « choc des civilisations74(*) » comme le soutientSamuelHuntington, dans son ouvrage éponyme en été 1993. « La dernière phase d'évolution des conflitsdans le monde moderne est atteinte, on entre dans l'époque des affrontements descivilisations (entités culturelles). L'axe central de la politique mondiale dans le futur sedistingue désormais clairement comme l'affrontement de la civilisation occidentale contre lereste du monde : ce conflit est bien supérieur à celui de la Guerre - Froide caril est plus profond.Le début du vingt-et-unième siècle marque l'entrée d'un monde dont lescommandements des opérations armées ne résident plus essentiellement entre les mains desgouvernements ou de leurs agents, et dans lequel les parties qui s'affrontent n'ont aucun point,statut, ni objectif commun, sinon le désir basique de faire appel à la violence.» Cette nouvelleère ouvre également une période de grandes évolutions : tout va très vite, et cettevitesse touche l'ensemble d'activités économiques, politiques, socialesetc.) On observe également un déclin dans l'acceptation de la légitimitéde l'Etat à l'instar de l'Irak.

* 62A lire la remarque Jacques Duchesneau dans son avant - propos et Repenser le terrorisme : concepts, acteurs et réponses de Charles-Philippe David et Benoît Gagnon, éd.Les Presses de l'Université Laval, Québec, 2007, 444 pages.

* 63 Selon certains spécialistes, l'Afghanistan est le foyer de l'origine du terrorisme à la tête du Ben Laden en tant numéro un du réseau AL - Qaida.

* 64La diversité des domaines des sciences sociales dont proviennent les auteurs - des spécialistes de la science politique, de l'histoire, de la sociologie, du droit et de la criminologie - en témoigne. Leurs préoccupations variées, parfois plus théoriques, parfois plus historiques ou pratiques, répondent tant à la complexité du phénomène qu'aux implications diverses.

* 65 A lire sur ROALAND Séroussi op. cit. p. 7 - 77 et Noam CHAMSKY pour comprendre combien « le terrorisme moderne, qualifié du terrorisme religieux ou extrémiste (ses appellations) reste dans le contexte actuel du monde un défi du millénaire.

* 66 Organisation politico- militaire palestinienne fondée par YASSER ARAFAT au KOWEIT en 1959. Lire « les stratégies du terrorisme » Gérard CHALLAIND, éd Desclée de Brouwer, 1999. Nouvelle édition augmentée, 2002 avant - propos, p.

* 67 A cette époque, on ne parlait ni de Al - Qu'Aïda ou taliban mais simplement FATAH qui désigne« Mouvement de libération de la Palestine. »

* 68Cette guerre baptisait Opération Cyclone vit l' URSS lutter et perdre contre des  forces de résistance afghanes soutenues par les  États - Unis cherchant à limiter l'avancée communiste, mais aussi par l' Arabie saoudite, cherchant à exporter le  wahhabisme - Oussama Ben Ladenira par exemple former les Afghans à la lutte armée.

* 69 A lire sur Magnus RANSTORP, chercheur au centre d'études du terrorisme et de la violence politique de l'Université ST Andrews, in les stratégies du terrorisme.

* 70D'après  Noam Chomsky, « les islamistes radicaux, ou extrémistes, souvent appelés « fondamentalistes », ont été choyés par les États-Unis dans les années 1980, parce qu'ils étaient les plus implacables tueurs au monde. »  Nafeez Mosaddeq Ahmed a conforté cette analyse dans son livre « La Guerre contre la vérité».

* 71Pour Mike Smith, dans Boko Haram: Inside Nigeria's Unholy War, soutient que la genèse du terrorisme montre alors plus que de préoccupations universalistes, il résulte souvent d'une instrumentalisation de la religion dans des sociétés claniques en opposition à l'État, comme en  Somalie ou au  TchadOlivier Roy, en parlant de l'islamisation en général, insiste sur deux facteurs dans L'Islam mondialisé : « la primauté des déterminations ethniques et nationales, mais aussi l'instrumentalisation des jihad périphériques par les néo-fondamentalistes, pour donner corps, par défaut, à l' oumma universelle ». C'est cet « islamo-tribalisme » qu'il identifie au sud du  Yémen, chez les Talibans, au  Daghestan ou dans les nombreux « émirats islamiques » s'opposant à l'administration par l'État, et ayant institué la charia ( PakistanKano au  Nigéria,...). Pour Ali Laïdi, qui indique dans « Retour de flamme. Comment la mondialisation a accouché du terrorisme » qu'« en 2005, près de neuf victimes sur dix du terrorisme international sont tombées en Irak et en Jordanie », le terreau du terrorisme n'est pas la faiblesse de l'État, mais au contraire « dans un monde musulman essentiellement gouverné par des dictatures, l'islam, poussé à l'action violente par la répression, devient facteur de déstabilisation.»

* 72Outil majeur des terroristes les permettant d'être relier entre eux et de coordonner leurs actions, tout en restant difficile à saisir, loin des territoires où s'organisent les attentats. La majorité d'attentats sont commis par des organisations aux ambitions et à l'implantation géographique et politique limitée.

* 73Partant les années Reagan qui furent particulièrement difficiles et belliqueuses pour les Etats Unis, avec les massacres de la guerre au Nicaragua, au Guatemala, et au Salvador (entre autres), on remarque que ces guerres, et en particulier celle du Nicaragua, furent même qualifiées bon nombre de fois de terrorisme d'Etat comme le définit Stansfield Turner, directeur de la CIA à ce moment-là, quand il témoigna devant le Congrès en avril 1985). Sa politique fut souvent qualifiée de politique activiste. L'une des actions les plus marquantes de cette politique fut sans doute le bombardement de la Libye en avril 1986 (pire acte de terrorisme international cette année-là) afin de s'assurer que l'Afrique du Sud maintienne son contrôle (illégal) sur la Namibie.

* 74 La dissolution du communisme a fait resurgir de vieilles querelles ethnico-religieuses ancestrales. Ainsi, ce que l'on nomme « conflit identitaire », regroupe « tous les conflits où un groupe poursuit les objectifs géopolitiques non seulement au nom de la défense de son identité, mais aussi avec la certitude qu'il est menacé de disparition ou d'une domination qui lui est insupportable. On ne peut que constater une généralisation de ce type de conflit de par le monde. Le célèbre essayiste Samuel Huntington prophétise ce choc violent mené par une coalition de civilisations non occidentales contrel'Occident. Sa thèse fut sévèrement critiquée par bon nombre d'intellectuels, ces derniers considérants que l'auteur donne trop d'importance aux phénomènes culturels. On peut expliquer cette remontée de l'identitaire par un contexte économique mondial plus que médiocre. La montée de la misère et du chômage pour des centaines de millions d'hommes à permis à un nouvel exutoire de se développer. Devant la certitude d'un destin de pauvreté et de difficulté quotidienne, la tentation est grande de se replier sur son identité.Le conflit identitaire est un [des] maux de notre fin de siècle. Il permet de souder des populations, comme unenouvelle idéologie. La question est de savoir si l'on se dirige vers une fragmentation des peuples, sorte de réaction à la mondialisation des relations économiques, politiques et culturelles.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon