2-1-2 Objectifs et hypothèses de la recherche
L'objectif général de notre étude
consiste à analyser la qualité du portefeuille crédit de
l'Agence P.E.B.CO- BETHESDA de Cococodji. Il se décline en deux
objectifs spécifiques :
? Déterminer la qualité du portefeuille
crédit le plus largement accepté
? Identifier les causes des impayés au niveau de l'agence
P.E.B.Co-cococodji
Pour atteindre ces objectifs, nous avons formulé deux
hypothèses devant servir de base à la collecte des informations.
Ces hypothèses s'énoncent comme suit :
H1 : La mauvaise qualité du portefeuille crédit est
liée aux taux élevé des impayés.
H2 : Le taux élevé des impayés est
liée à l'insuffisance des montants de crédit qui est l'une
des causes des impayés.
2.1.3 Clarification des concepts
Pour faciliter la compréhension de notre
développement, nous allons passer en revue la définition de
quelques concepts comme crédit, impayé et microfinance.
1- Crédit et impayé ?
Crédit
Etymologiquement, le mot crédit vient du latin
credere qui signifie « avoir confiance », « se fier
à ». De nos jours, le crédit porte sur des activités
bien variées et revêt diverses formes.
Le crédit peut être défini comme un
prêt consenti par un banquier moyennant une rémunération
prenant en compte la durée du prêt et le risque lié
à la situation de l'emprunteur. C'est un « acte de confiance se
traduisant par un prêt en espèce ou en nature consenti en
contrepartie d'une promesse de remboursement dans un délai
généralement convenu à l'avance ». (Martinet et
Silem, 2000). Le crédit consiste à utiliser le capital d'autrui
en échange d'un engagement de le rembourser et de payer le prix de son
emploi à la fin d'une période déterminée. Selon le
Manuel du droit de crédit de Pascal ANGEL, le crédit est,
légalement, tout acte par lequel une personne met ou promet de mettre
des fonds à la disposition d'une autre personne, ou prend un engagement
par signature (aval, cautionnement) éventuellement avec
intérêt.
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Analyse des causes des impayés dans une
institution de microfinance : cas de PEBCO- BETHESDA,
Agence de cococodji
En fonction de l'usage que l'emprunteur propose de faire du
montant prêté, nous distinguons deux types de crédit.
Le crédit à des fins
personnelles
Il est destiné à l'acquisition de biens ou
services au niveau du ménage. L'objet du crédit n'est pas
générateur de revenu et son remboursement se fait à partir
de revenus réguliers provenant d'une source autre que l'objet du
prêt. Dans ce type de crédit, les habitudes d'épargne du
client deviennent souvent un gage de sa capacité à rembourser.
Le crédit productif
Il est sollicité par un individu ou une entreprise dans
le but d'améliorer ses activités. On dit du crédit
productif qu'il est générateur de revenus.
Le remboursement de ce crédit est
généralement supporté par les revenus
générés par l'objet du prêt.
? Impayés
Un crédit est impayé (ou un crédit en
retard) est un crédit sur lequel des remboursements sont en retard
(calme dow). Selon l'Agence Américaine pour le développement
International (USAID), les impayés appelés aussi
arriérés ou retards de remboursement, mesurent le pourcentage du
portefeuille à risque. Pour sa part, le Small Entreprise Education and
Promotion Network (SEEP) considère les échéances
impayées ou en retard comme des remboursements dont
l'échéance est dépassée ; des crédits en
retard sont des crédits sur lesquels au moins un remboursement est en
retard. Cette notion d'impayés nous amène à distinguer
trois formes de crédits.
Crédit sain
Ils concernent les prêts non échus
accordés aux sociétaires et les prêts échus en
retard de moins de trois mois. Ces crédits ne font pas l'objet de
provisions
Crédit en souffrance
Ce sont des crédits dont une échéance au
moins est impayée depuis plus de trois mois (loi PARMEC). Dès
lors, la totalité de l'encours du crédits échu ou non doit
être désignée sous cette rubrique. Les crédits en
souffrance doivent faire l'objet de provisions à constituer en fin
d'exercice.
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Analyse des causes des impayés dans une
institution de microfinance : cas de PEBCO- BETHESDA,
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Crédit irrécouvrable
Un crédit est irrécouvrable lorsqu'un emprunteur
ne peut ou ne veut pas rembourser son crédit et que l'institution
n'espère plus percevoir le remboursement.
2- Microfinance
Le terme « microfinance » est apparu à la fin
des années 1970 à la suite des initiatives de Yunnus qui fonda la
Grameen Bank du Bengladesh et octroya des petits prêts aux populations
à très faibles revenus, à des taux d'intérêts
insignifiants. La microfinance peut être perçue comme l'offre de
services financiers de proximité. Cette définition n'est pas
toujours acceptée de tous. Selon certains, la microfinance est un outil
qui permet de préparer les populations à faible revenus
d'accéder au système bancaire et par ricochet, de réduire
la pauvreté.
WOLFENSOHN, « la microfinance représente un des
outils que nous utilisons pour essayer de réduire la pauvreté
».
AGNIKPE (1998) présente la microfinance comme un outil
performant au service du développement à la base. En ce sens,
elle constitue l'un des leviers essentiels de lutte contre la pauvreté
en créant des emplois, en augmentant les revenus et en diminuant les
dépendances vis-à-vis des fournisseurs et des usuriers. Pour
ROBINSON (1996), la microfinance est utilisée pour désigner les
services de financement offerts aux petites et micro-entreprises de
différents secteurs.
YARON, définit la microfinance comme l'offre de service
financier (épargne et crédit) de faible montant à
destination des micro-entreprises ne constituant pas de clientèle
intéressante pour la banque commerciale.
Dans les pays de l'Unions Economique et Monétaire
Ouest-Africaine (UEMOA), même si les IMF identifiées ont des
pratiques différentes, elles ont toutefois en commun certaines
caractéristiques. Elles naissent avec l'appui des bailleurs de fonds et
certaines évoluent vers le sociétariat afin d'atteindre une
autonomie financière. Pour renforcer cette autonomie, le Gouvernement
béninois, à travers la Cellule de Microfinance du
Ministère des Finances et de l'Economie, a insisté sur la
nécessité pour les IMF de disposer d'une liberté totale
dans la définition de leur politique. Ces Institutions sont toutes
régies par la loi PARMEC et ceci dans une perspective de
compétitivité.
Dans une population de la Banque Mondiale (BM)
étudiée en août 1998 à propos de microfinance en
Afrique sub-saharienne, il est écrit ceci : Par institution de
microfinance, on
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Analyse des causes des impayés dans une
institution de microfinance : cas de PEBCO- BETHESDA,
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désigne des agents et des structures qui effectuent des
transactions financières relativement faibles en ayant recours à
une méthodologie spécifique basée sur la moralité
du client. Ce sont des institutions qui s'adressent à des ménages
à faible revenus, à des micro-entrepreneurs, à des petits
exploitants agricoles et à d'autres individus qui n'ont pas accès
au système bancaire.
En 1994, la banque Mondiale, à travers sa banque des
données sur les SFD, a démontré que les plus anciens
banquiers ambulants sont originaires de l'aire socioculturelle Yoruba et qu'il
est probable que l'essaimage de cette activité se soit
opéré au Bénin, à travers la même ethnie,
dans les années 50 à partir du Nigéria.
Ainsi, le Bénin a connu une éclosion des
initiatives de création des mutuelles d'épargne et de
crédit sous diverses formes pour répondre au mieux aux multiples
besoins des populations défavorisées. La microfinance est apparue
comme un outil efficace dont les gouvernements des pays en développement
se servent pour lutter contre la pauvreté qui caractérise leurs
peuples. Elle devient ainsi incontournable et, de ce fait, doit être
mieux formalisée afin de continuer par jouer le rôle qui lui est
dévolue dans l'émergence de ces pays.
3- Portefeuille de crédit
Le portefeuille de crédit d'une institution de
microfinance est l'ensemble des différents types de crédits
qu'elle peut accorder à ses clients, d'une autre manière qui
comprend toutes les facilités de crédit de nature directe ou
indirecte octroyées aux clients. Il est primordial pour leur gestion
financière qu'elles disposent des informations précises et
régulières sur la situation de leur portefeuille
crédit.
- Les ratios
Les différents ratios utilisés dans la gestion des
crédits sont au nombre de quatre, PAMEF (2003)
- Ratios du portefeuille à risque ;
- Ratios de couverture du risque ;
- Ratios de perte sur créance ;
- Ratios de rendement du portefeuille.
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Analyse des causes des impayés dans une
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s Ratios du portefeuille à risque
Ce ratios est obtenu en divisant le capital restant dû
des crédits ayant des versements en retard d'au moins (1, 31...) jours
par le total des encours de crédits. (Encours de crédit ayant des
impayés excédents de 30 jours +encours des crédits
rééchelonnés)/ (Encours total du portefeuille brut de
crédits). Ce ratio montre la partie du portefeuille de crédit
« contaminée » par les impayés et présentant un
risque de ne pas être remboursé. Souvent, l'on indique le nombre
de jours pour les crédits accusant un retard de remboursement. Plus la
durée du retard de paiement est grande, moins le prêt a des
chances d'être remboursé, (Microrate, 2003).
s Ratios de couverture du risque
C'est la division des réserves pour créances
douteuses par l'encours de crédit présentant des
échéances impayées de plus de 30 jours ajouté
à l'encours de crédit rééchelonnés.
Sa formule est la suivante :
(Réserves pour créances douteuses)/(Encours des
crédits ayant des impayés excédent 30 jours + Encours des
crédits rééchelonnés)
Ce ratio nous présente le pourcentage du portefeuille
à risque qui est couvert par les réserves pour les
créances douteuses. Il donne une indication sur la manière dont
est préparée une institution pour affronter le pire
scénario (Microrate, 2003).
s Ratio de pertes sur créances
Le ratio perte sur créance est calculé en
divisant le total des créances passées en perte sur la
période par l'encours moyen du portefeuille brut de crédits. Il
se traduit par la formule suivante :
(Créances passées en perte)/(Encours moyen du
portefeuille brut de crédit)
Il représente les prêts qu'une institution a
décidé de rayer de sa comptabilité en raison d'un doute
important concernant leur remboursement, (Microrate, 2003)
s Ratio de rendement du portefeuille
Ce ratio s'obtient en divisant le total des revenus
d'intérêts et de commissions perçus (tous les revenus
générés par le portefeuille de crédits
excepté les intérêts à recevoir) par l'encours moyen
brut du portefeuille. Sa formule est :
(Produits d'intérêt et de commissions)/ (Encours
moyen du portefeuille brut de crédits) Il mesure la quantité de
revenus perçus durant la période (Microrate, 2003).
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