2-2 Revue empirique
Certains auteurs ont abordé partiellement ou totalement
les problèmes que nous évoquons dans le cadre de notre travail.
Ils ont fait des analyses et tirées des conclusions que nous allons
retracer
Impayés et groupe solidaire
GUYE (1999) démontre que le risque de
défaillance d'un membre est amplifié lorsque le groupe est de
petite taille. Néanmoins, la taille du groupe ne doit pas être
trop élevée car l'application du contrôle par les pairs y
serait plus difficile. En effet, la défaillance d'un membre conduit au
non renouvellement des crédits pour tout le groupe, les autres membres
ne voudront pas rembourser même s'ils en ont la capacité (BESLEY
et Coate, (1995). Ce mécanisme n'échappe pas aux risques
exogènes qui sont dus aux incertitudes globales qui caractérisent
les projets financés. Une mauvaise récolte, une chute des cours
mondiaux d'un produit dominant chez les emprunteurs peuvent annihiler tous les
records de remboursement. Les controverses autour de la caution solidaire
autour de la caution solidaire font que certaines IMF optent pour de nouvelles
formes de garantie réelles, le warrantage et les fonds de garantie.
Besley et Coate(1995) dans leur modèle de
défaillance stratégique, montrent que les bons emprunteurs
décident de ne pas rembourser s'ils observent que les autres sont
défaillants et qu'ils ne bénéficient de toutes
façon plus de prêt. Dans ce cas, si les prêts étaient
individuels ces bons emprunteurs auraient remboursé. Les prêts de
groupe sont beaucoup plus risqués que les prêts individuels.
Impayés et asymétries
d'information
Les principaux facteurs influençant les impayés
sont liés aux asymétries d'information, aux chocs négatifs
auxquels sont confrontés les emprunteurs ou encore à la mauvaise
qualité de certaines institutions (Godquin, 2006). Varian (1990) atteste
que l'asymétrie d'information apparaît lorsqu'un agent
économique est plus informé qu'un autre sur ses propres risques
et les actions qu'il va entreprendre.
Ces asymétries créent des problèmes
d'anti-sélection (attribution de prêts aux emprunteurs très
risqués) ainsi que des problèmes d'aléa moral (situation
où l'emprunteur agit d'une manière non appropriée en
faisant peu d'effort ou des efforts insuffisants pour faire fructifier son
prêt ou en l'utilisant de manière non appropriée). Les
problèmes d'anti-sélection et d'aléa moral augmentent la
proportion d'emprunteurs qui ne peuvent rembourser leur prêt à la
date
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institution de microfinance : cas de PEBCO- BETHESDA,
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d'échéance car le rendement de l'utilisation de
leur prêt ne leur permet pas de le faire. Honlounkou, Aclassato et Quenum
(2001), les facteurs liés à la sélection adverse trouvent
leurs origines dans la croissance rapide du portefeuille, mauvaise ciblage des
clients, le sous financement des activités et le
rééchelonnement inadéquat de crédits. Par ailleurs,
les emprunteurs qui ont assez d'argent pour rembourser peuvent toutefois
décider de faire défaut sur le remboursement.
Impayés et mauvaise gestion
ACCLASSATO, QUENUM. Et HONLOUNKOU, (2001) ont affirmé
que la situation d'impayés est liée à la mauvaise gestion.
Pour ADJIMAVO, (2002), le non manque de professionnalisme des administrateurs,
la mauvaise volonté de certains clients de ne pas rembourser, le non
prise en compte des avis des techniciens et le détournement de l'objet
de crédit, sont les causes des Impayés. Il existe
également les impayés volontaires. Ce sont des cas où
l'individu disposant des sommes dues, préfère en prolonger
unilatéralement la durée de leur usage car, conscient qu'un
remboursement immédiat n'offre pas automatiquement l'opportunité
d'un remboursement immédiat de crédit. Contrairement à ce
qu'on pourrait penser, les remboursements retardés sont aussi dangereux
que les créances irrécouvrables. Non seulement il est
associé au retard de remboursement de coûts de recouvrement, mais
également il fausse la programmation financière et peut entrainer
la panique des déposants des SDF ; or ces derniers contrairement aux
banques classiques ne sont pas généralement reliés
à un prêteur de dernier ressort qui pourrait les refinancer.
Impayés et période de
prêt
Selon Chao-Beroff (1999), la période où le
prêt est octroyé est un facteur à prendre en
considération car elle pourrait affecter le remboursement. En effet, si
l'IMF tarde à accorder le prêt à cause des
formalités administratives trop contraignantes, le crédit
pourrait être octroyé à un moment où le client n'en
manifestera plus le besoin réel. Le crédit serait alors
inefficacement utilisé, ce qui pourra occasionner d'éventuels
impayés.
Impayés et
pré-défaillance
La pré-défaillance est une situation à
prendre en compte dans le cas d'un client d'une IMF qui n'honore pas ses
engagements à l'échéance convenue (LANHA, 2001). La
difficulté de remboursement ne se situe pas à
l'échéance définitive, mais à une
échéance intermédiaire. Cela suppose que le remboursement
du crédit soit échelonné dans le temps. Lorsque ce type
de
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remboursement est utilisé avec l'intérêt
calculé sur le capital restant dû, il en résulte la
réduction des charges financières supportées par
l'emprunteur. D'autres avantages consistent à limiter les risques de non
remboursement consécutif à la détention par l'emprunteur
d'importantes sommes sans l'emploi immédiat (cause de la tentation
conduisant à affecter ces sommes à des activités parfois
plus risquées voir improductives). Il y a donc
pré-défaillance lorsque l'une quelconque de ces
échéances intermédiaires n'est pas respectée,
chacune d'elles comptant pour un crédit. Même si le non
remboursement d'une échéance n'implique pas la défaillance
définitive, la déchéance du terme voudrait que lorsqu'une
échéance n'est pas honorée, toutes les suivantes
deviennent exigibles. En tant que prémisse de la défaillance
définitive, la pré-défaillance permet de détecter
le plus rapidement possible les difficultés éventuelles de
l'emprunteur et de prévenir la défaillance définitive.
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