Source : calculs de l'auteur sur eviews
La force de rappel du moèle estimé vaut
À = -0,127 et la statistique de student T associée est
telle que T |=2,12 > 1,96 (quantile d'ordre 1 -
á/2 de la loi normale centrée réduite, avec
á = 5%). Cela atteste de l'adéquation du vecteur
à correction d'erreur. Ainsi, si à une période
donnée, la relation d'équilibre de long terme entre les deux
soldes est perturbée, il y'a un mécanisme correctif qui induit le
retour à cet équilibre à la période suivante.
Il ressort de l'estimation du VECM (Annexe C) que
l'accroissement du déficit budgétaire n'a pas d'effet
significatif à court terme sur le solde du compte courant (les
coefficients dans la dynamique de court terme sont non significatifs au seuil
de 5%). Á cet égard, l'hypothèse keynésienne d'un
lien positif entre le solde budgétaire et le solde du compte courant est
invalidée à court terme dans l'économie camerounaise.
Au total, les résultats suggèrent qu'à
court terme, on ne peut établir de lien significatif de cause à
effet entre entre le solde budgétaire global et le solde du compte
courant au Cameroun. Cela implique qu'à court terme, l'hypothèse
keynésienne des déficits jumeaux est rejetée au profit de
celle qui évoque l'absence de lien entre les deux soldes.
Quant aux coefficients de long terme, ceux-ci sont tous
significatifs et la dynamique de long terme est représentée par
l'équation (4.1).
BCt = + 17.75186 + 0,727039SBGt
+7,855195lobPIBt + 2,786387FBCF t_1
(4.1)
La dynamique de long terme traduite par l'équation
(4.1) précédente permet d'observer que le signe du coefficient
associé à la variable SBG est positif (+0,7270039), c'est
à
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Fage 59
Hypothèse des déficits jumeaux: évaluation
empirique appliquée au Cameroun
dire qu'il y'a une relation positive entre les deux variables
d'intérêt (BC et SBG). Ce résultat amène à la
conclusion selon laquelle l'hypothèse des déficits jumeaux est
confirmée à long terme pour le cas du Cameroun. Autrement dit, la
hausse du déficit budgétaire s'accompagne par celle du
déficit de la balance courante, et inversement. Ce résultat est
similaire à celui des travaux de Kwame(2013) dont les résultats
valident l'hypothèse keynésienne des déficits jumeaux au
Ghana.
En outre, la dynamique de long terme traduite par
l'équation (4.1) indique que le signe de la constante est positif
(+17,75186) : nous pouvons l'interpréter comme le facteur qui englobe
l'épargne domestique. 3
En se basant toujours sur l'équation (4.1) les
constatats suivants sont faits sur la réponse à long terme de la
balance courante aux changements de la balance budgétaire. Ainsi, si le
rapport déficit budgétaire sur le FIB augmente de 1%, le rapport
du déficit de la balance courante sur le FIB augmentera de 0,72%
à long terme (l'hypothèse H1 de départ est ainsi
confirmée car l'on assistera à une augmentation mois
proportionnelle du déficit courant consécutive à celle du
déficit budgétaire).
Le coefficient associé à la variable SBG de
l'équilibre de long terme traduite par l'équation (4.1)
étant significatif, positif et inférieur à 1 (il vaut
0,7270) pourrait traduire le fait qu'un accroissement du déficit
budgétaire est partiellement couvert par une baisse des importations
ainsi que par un accroissement de la production des biens et des services
domestiques.
Il faut également souligner que le modèle
estimé indique une relation positive et significative entre la balance
courante et les investissements d'une part, et le produit intérieur brut
d'autre part. Cette relation positive entre le solde du compte courant et les
investissements publics permet d'en déduire qu'un accroissement de
l'investissement public améliore à long terme le solde de la
balance commerciale (Hypothèse H2 partiellement
confirmée).
Au total, on peut dire qu'à long terme, il y'a un lien
positif unidirectionnel allant du déficit budgétaire à
celui de la balance des transactions courantes. Ce résultat est conforme
à la vision keynésienne de l'hypothèse des déficits
jumeaux. En effet une augmentation du déficit budgétaire conduit
à une augmentation de la demande intérieure ou absorption.
L'accroissement de la demande intérieure induit la hausse des
importations et partant la détérioration du compte courant.
Toutefois, étant donné que l'économie camerounaise est
3. Rappelons que la balance courante est définie par :
BC = (Sp - Ip) + (T-G); donc
BC = (Sp - Ip) + BB, où
Sp = l'épargne privée, Ip
= les investissements privés, T les impôts , G = les
dépenses publiques, BB= la balance budgétaire.
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empirique appliquée au Cameroun
exportatrice de produits de base, c'est probablement le canal
de la demande qui lie les deux déficits dans ce pays.