3.1.3 Exécution du budget
Si les taux officiels d'exécution budgétaires
sont élevés, ils masquent cependant des faiblesses dans la
comptabilité budgétaire. Au Cameroun, les taux d'exécution
budgétaire se sont globalement améliorés entre 2008 et
2017 (confère Graphique 3.3), ce qui signifie que l'enveloppe globale
des dépenses publiques a été généralement
contenue dans les limites des plafonds budgétaires approuvés.
Cependant, les dépenses publiques en biens et services ont largement
dépassé le budget alloué en 2017 (Source : Revue des
dépenses publiques sur le Cameroun, publié par la Banque
Mondiale, 2018). L'évaluation des dépenses publiques et de la
responsabilité financière, réalisée en 2017, note
qu'un niveau élevé de dépenses publiques doit encore
être régularisé et que certaines pratiques dans
l'exécution budgétaire (des avances en espèces, des
déblocages de fonds, des avances et des paiements directs par la
Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), par exemple)
entravaient jusque très récemment3 la fiabilité
des données sur la répartition des dépenses. En
conséquence, les documents comptables et financiers officiels ne
reflètent pas complètement la réalité de la
répartition des dépenses effectuées.
Graphique 3.3: Dynamique de
l'exécution budgétaire (en milliards FCFA)
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Source de données : MINFI, calculs de l'auteur
3. Ces procédures sont dorénavant
limitées dans le cadre du programme économique et financier
soutenu par le FMI.
NDI ZAMBO Jean *** Mémoire ISE
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Hypothèse des déficits jumeaux: évaluation
empirique appliquée au Cameroun
3.1.4 Dynamique du solde budgétaire global
Sur la période allant de 2008 à 2018, le
Cameroun compte une seule année d'excédent budgétaire
(année 2008). Le solde budgétaire est resté négatif
depuis 2009 malgré le léger accroissement observé en 2015.
En effet, la baisse observée au niveau des recettes
pétrolières en 2015 a été compensée par la
hausse des recettes non pétrolières qui ont subi une augmentation
de 7,87% par rapport à 2014.
L'année 2016 est celle pour laquelle le solde s'est le
plus creusé sur la période considérée, en passant
de -1,4% en 2015 pour atteindre -6,2% du PIB en 2016. Le rapport du Fond
Monétaire International (FMI) sur la seconde revue au titre de la
facilité élargie de crédit, souligne qu'en 2016, la
politique budgétaire a porté essentiellement sur
l'améliora-tion des recouvrements et l'accroissemnt des dépenses
d'investissement dans le cadre du plan trienal d'urgence.
En ce qui concerne les ressources, les recettes totales ont
baissé de 11,2% par rapport à 2015 pour s'établir à
FCFA 2732,9 milliards de FCFA, notamment à cause du fléchissement
de 41,8% des recettes pétrolières, insuffisamment
compensées par la faible augmentation de 2,3% des recettes hors
pétroles.
S'agissant des charges, les dépenses budgétaires
totales ont augmenté de 10,8% pour se situer à FCFA 3785,2
milliards. Les dépenses courantes ont progressé de 1,9%
particulièrement sous l'effet des régularisations des situations
administratives des fonctionnaires. Par contre, afin de maintenir l'effort de
construction des infrastructures pour couvrir la CAN féminine et le plan
d'urgence trienal, les dépenses publiques d'investissement ont
augmenté de 29,9% par rapport à 2015.
Graphique 3.4: Dynamique du
solde budgétaire global (en %PIB)
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Source : MINFI, calculs de l'auteur sur Excel
NDI ZAMBO Jean *** Mémoire ISE
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empirique appliquée au Cameroun
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