Problématique de l'accès aux marchés des producteurs agricoles. Cas des maraîchers de la ville de Lubumbashi.par Lionel Nkulu Mwamba Université de Lubumbashi - Diplôme d'ingénieur agronome 2016 |
Figure 23: Contraintes à la commercialisation des produits maraîchers à Lubumbashi 3.2 DISCUSSION DES RÉSULTATSNotre travail s'est achevé par des résultats issus des différentes analyses effectuées sur les données de nos investigations sur terrain. Ces analyses ont porté essentiellement sur : la caractérisation sociodémographique des maraîchers, leur mode d'accès au marché, les résultats économiques qui ressort de leur exploitation ainsi que les difficultés qu'ils rencontrent pour l'écoulement de leur production. 3.2.1 Profil des maraîchers et mode de commercialisation3.2.1.1 Caractéristiques sociodémographiquesIl ressort de cette première analyse que notre échantillon des maraîchers dont l'âge moyen est de 49.2 #177;11.70 ans et dont la taille moyenne de ménage est de 7.343#177;2.26 individus ; est couvert majoritairement par les femmes, 91 % (dont 37% sont veuves), et que les hommes ne représentent que 9 %. Cela pourrait se justifier par le fait que la plus part des femmes enquêtées appartiennent à des organisations maraîchères (« Femme dynamique » pour le site de la Katuba et « Association Maman Tingitingi » pour le site de Tingitingi). Ces organisations maraîchères, tenant compte de la largeur des familles de ses membres ; ont eu pour objectif initial l'apport d'une aide aux veuves, par le commerce des produits agricoles qui contribue à 42% comme l'une des sources principales de revenu dans la ville de Lubumbashi (Kalenga, 42 et.al, 2012). Le genre féminin était au départ le principal critère d'adhésion à ces associations pour permettre de s'assurer une autonomie financière (Ntumba, 2014). D'autre part, le faible niveau d'étude des maraichers (78% ont un niveau secondaire) et le taux de chômage élevé, place le maraîchage comme une source intéressante d'emploi (Tshomba et.al, 2015). Par ailleurs, 95% d'enquêtés exercent le maraîchage comme activité principale et cela signifie que c'est la principal source de revenu de laquelle dépendent leurs conditions de vie. Lors de la mauvaise saison, toute leur survie est menacée car leurs faibles compétences techniques et économiques les rendent plus vulnérables. 3.2.1.2 Mode d'accès au marchéL'analyse faite sur les modalités de vente des maraîchers et de leur impact sur le revenu montre que ceux qui vendent leur production au comptant et à crédit ont meilleur revenu avec une différence très significative comparés à ceux-là qui ne vendent qu'au comptant (Figure 17). Ce qui se justifie par le fait que, de la mauvaise gestion de l'offre qui mène à une inondation du marché, vue que les agriculteurs bien que certains sont réunis au sein d'organisations semblent travailler sans stratégie quant à la diversification des produits (Kasongo, 2009) ; les maraîchers vendant à crédit bénéficient d'une plus grande part de marché que ceux qui ne vende qu'au comptant car, ils se tissent des relations de confiance et de fidélisation avec leur clients (les revendeuses pour la plus part) avec qui ils acceptent de partager le risque lié aux fluctuations de prix, cela d'une part. D'autres parts la vente au crédit en période d'abondance épargne aux maraîchers les risques d'invendus et donc de perte. C'est en ce sens qu'ils écoulent des plus grandes quantités et réalisent des recettes plus importantes. D'autres parts encore, certains maraîchers de Lubumbashi cherchent à maximiser leur chance d'écouler leur production par la combinaison de vente en gros et celle en détails. Mais il ressort de nos résultats (Figure 18) que cette technique ne résout pas leur peine. En effet, cette technique vise une réalisation des recettes assez rapidement par la récolte directe de l'argent auprès des consommateurs ; cependant, les quantités vendues au près des consommateurs ne sont pas toujours plus rémunératrices ni mesurées à leur juste valeur, par conséquent, le producteur prend le risque de vendre soit à perte, soit seulement une partie de la production. Par ailleurs, les vides que laissent ces tries éparpillés dans les plates-bandes, leur fait perdre la valeur marchande face aux acheteurs en gros qui trouvent là encore, une 43 belle occasion de rabattre encore plus bas le prix ; sans parler du risque des vols accrus difficilement repérables sur des plates-bandes déjà à moitié vidées de la production. |
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