1.3 LES ENJEUX DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE EN
AFRIQUE
L'agriculture est le moteur de l'économie et contribue
aux modes de subsistance de la majorité de la population, entre 40 et
90% selon (FAO; FIDA; PAM, 2004). En outre, la majeure partie de la population
vit dans les zones rurales où l'on enregistre un nombre croissant de
personnes sous-alimentées. Dans ce contexte, les résultats des
négociations sur l'agriculture sont d'une importance cruciale pour ces
pays car l'amélioration de ce secteur est l'une des voies principales
pouvant mener à la réduction de la pauvreté.
Les pays africains nouvellement indépendants vont
accorder une place de choix à l'agriculture dans leurs stratégies
de développement. En effet, la plupart de ces pays vont chercher
dès la fin des années 60 et dans les années 70 à
mettre en place de nouvelles politiques agricoles et à amorcer leur
révolution verte.
Il faut rappeler que l'agriculture dans ces pays
s'était orientée du fait des politiques coloniales vers les
cultures d'exportation aux dépends des cultures vivrières.
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La modernisation de l'agriculture en Afrique s'est alors
donnée comme objectif d'accroître la productivité agricole
et de favoriser le développement des agricultures vivrières afin
d'assurer la sécurité alimentaire de ces pays.
La stratégie de modernisation agricole exigeait
d'importants investissements publics notamment dans le domaine institutionnel
avec la création d'un grand nombre d'entreprises
spécialisées dans le développement rural, la construction
d'infrastructures rurales, l'appui à la recherche agronomique et
à la vulgarisation des nouvelles technologies agricoles, la mise
à la disposition des paysans des sources de financement à des
coûts réduits et des semences et engrais. La modernisation de
l'agriculture était considérée nécessaire et
incontournable au décollage de l'Afrique. L'accroissement de la
productivité agricole devait favoriser une augmentation des revenus des
paysans et par conséquent l'extension des marchés relativement
exigus de ces pays. Par ailleurs, le développement agricole devait
fournir un débouché pour les industries chimiques et les
industries de biens intermédiaires et de biens d'équipement.
Enfin, l'accroissement de la production agricole devait fournir les inputs
nécessaires aux industries alimentaires et à toutes les
activités de première transformation des produits agricoles.
Pour l'ensemble de ces raisons, la modernisation agricole
était perçue comme un impératif de première
nécessité dans les stratégies de développement du
fait de ses effets sur le reste de l'économie. Les pouvoirs publics
avaient pris en charge l'essentiel des financements nécessaires à
cette modernisation. La valorisation des cours de matières
premières exportés par ces pays dans les années 70 leur
donnaient les moyens de mener à bien cette politique.
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