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étude caractéristique de la vulnérabilité au choléra dans des quartiers insalubres de la ville de Yaoundé.


par Romuald Christial TCHEUTCHOUA
Université de Yaoundé 1 (Institut Supérieur des Sciences Environnementales) - Master en Sciences Environnementales 2018
  

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1.1.1. 3. Phages VPIFÖ, CTXFÖ et souches pathogènes de V. cholerae

La capacité des souches de V. cholerae à provoquer le choléra chez l'homme dépend de la présence, dans leur génome de deux ensembles de gènes appelés îlots de pathogénicité (Waldor ? Mekalanos, 1996 ).

Le premier, appelé toxin coregulated pilus(TCP), contient les gènes responsables de la synthèse de facteurs permettant la colonisation des muqueuses par V. cholerae (Faruque, 2003). Les gènes contenus dans TCP codent en particulier pour la synthèse de filaments bactériens favorisant l'adhésion de la bactérie aux cellules intestinales humaines (Karaolis, 1998). Certains auteurs ont montré que cet îlot de pathogénicité est en fait le génome d'un bactériophage appelé VPIFÖ, qui se transmet d'un V. cholerae à un autre (Waldor ? Mekalanos, 1996). Le deuxième ensemble de gènes de virulence correspond lui aussi au génome d'un bactériophage, appelé phage CTXFÖ. Ainsi, l'acquisition des caractères

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pathogènes par V.cholerae serait le fruit de l'attaque de la bactérie par des éléments viraux capables d'y injecter leurs génomes (Waldor ? Mekalanos, 1996 ; Karaolis et al, 1999).

Dans la plupart des cas, l'attaque d'une bactérie par un bactériophage se traduit par la lyse de la bactérie. Le génome du phage est en effet multiplié puis de nouveaux phages sont formés grâce à l'équipement enzymatique de la bactérie, jusqu'à entraîner la destruction de l'hôte bactérien et la dispersion dans le milieu ambiant de milliers de copies des bactériophages. Dans d'autres cas, un équilibre est trouvé entre le phage et son hôte bactérien, et le génome du phage est simplement incorporé dans celui de la bactérie. La bactérie peut ainsi survivre tandis que le génome du phage peut être reproduit chaque fois qu'elle se divise (Didier, 2009).

Ce phénomène, qui aboutit à l'acquisition par une bactérie du génome d'un phage et lui permet donc de synthétiser les protéines codées par ce génome est appelé lysogénie. Il est à l'origine de l'acquisition de caractères pathogènes chez plusieurs bactéries et est connu depuis assez longtemps en pathologie humaine. C'est le cas en particulier de la scarlatine, une maladie infectieuse due à des Streptocoques exprimant une toxine provenant de phages. C'est aussi grâce à la lysogénie que certaines souches de V. cholerae échappent à la destruction par les phages VPIFÖ et CTXFÖ et incorporent les gènes dans leur génome, les gènes de ces phages qui vont rendre la bactérie plus virulente pour l'homme.

L'action conjuguée de ces deux phages confère, en effet, à V. cholerae un ensemble de caractères de virulence, incluant des facteurs favorisant sa fixation sur la muqueuse intestinale et une toxine provoquant les symptômes du choléra (Didier, 2009).

Cependant, le cas du phage VPIFÖ et du phage CTXFÖ présente une particularité tout à fait tunique. En effet, le phage CTXFÖ ne peut se fixer que sur les V. cholerae que s'ils possèdent un récepteur spécifique. Or ce récepteur n'est pas codé par un gène issu du patrimoine génétique initial de V. cholerae, mais par un gène provenant du génome de CTXFÖ. Ainsi, et c'est la première fois que cela était mis en évidence, le phage CTXFÖ code pour un récepteur permettant au phage CTXFÖ de venir incorporer son génome à celui de V. cholerae (Bompangue, 2009).

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