1.1.5. Voies de contamination et transmission du
choléra
1.1.5.1. Habitat du vibrion cholérique
V. cholerae est une bactérie saprophyte
retrouvée dans l'environnement, particulièrement dans les eaux
saumâtres des estuaires, les lits des fleuves et au contact du
zooplancton (copépodes), des algues marines et des plantes aquatiques
dans la plupart des zones côtières des régions
tempérées ou tropicales du monde.
La bactérie peut contaminer les fruits de mer et
l'intestin des poissons. Elle survit pendant 50 jours dans l'eau de mer
à 5-10°C, 10-12 jours à 30-32°C, expliquant son
existence saprophytique et sa persistance limitée aux zones
intertropicales.
Les souches de sérovar O1 (LPS) semblent
particulièrement être adaptées à l'intestin humain,
et l'Homme constitue ainsi le principal réservoir de vibrions
cholériques (on dénombre 108 a
109 germes dans 1 ml d'excréta de personnes malades de
choléra).
Page 15 sur 90
1.1.5.2. Modes de Transmission
La voie prédominante et la plus importante de
transmission du choléra est de type
fécal-oral.
Lors d'une épidémie, la seule façon de
contracter le choléra consiste à avaler un produit (en
général de l'eau ou des aliments) qui a été
contaminé par des matières fécales contenant la
bactérie V. cholerae. Par conséquent, éliminer
l'ingestion de matières fécales permet d'enrayer
complètement la propagation du choléra et d'éviter
l'infection.
D'autres facteurs de risque fréquemment cités sont
également à l'origine de sa transmission:
- Par exemple, le fait de se rassembler pour l'enterrement de
victimes du choléra ne suffit pas pour contracter la maladie ; les
participants sont infectés par consommation de nourriture et/ou de
boissons préparées par des personnes dont les mains ont
été contaminées par des matières fécales
contenant la bactérie V. cholerae.
- Le choléra s'attrape parfois en mangeant des fruits
de mer insuffisamment cuits qui ont accumulé des bactéries V.
cholerae dans leur environnement naturel.
De ce fait dire que la transmission du choléra ne
s'effectue de « personne à personne », comme on le fait
parfois, peut induire en erreur, le sens de cette expression variant selon les
auteurs. Le choléra ne se transmet pas par voie aérienne ou du
fait d'une étroite proximité avec une personne infectée ;
la transmission emprunte la voie fécale-orale, que son vecteur soit
l'eau, la nourriture, les mains ou d'autres moyens (vomissures, diarrhée
aqueuse). Une fois plusieurs personnes infectées, la propagation de la
maladie peut être accélérée, en fonction du
degré de surpeuplement et des pratiques en matière
d'assainissement, d'eau et d'hygiène (UNICEF, 2013).
En considérant le choléra comme une maladie
caractéristique du péri oro-fécal mais aussi d'origine
environnementale, les voies de contamination peuvent être de deux(02)
types : hydrique (contamination de l'eau par les fèces ou vomissures ou
pérennité de l'agent pathogène) ou interhumain (maladie
des mains sales).
a) Transmission hydrique
La contamination peut être directe par l'ingestion d'eau
contaminée qu'elle soit douce (points d'eau) ou saumâtre
(estuaires). Cette voie est prépondérante lorsque l'eau
devient rare et entraine des flambées
épidémiques de par l'ampleur de la population humaine
touchée simultanément.
Elle peut être indirecte par l'ingestion des produits
marins tels que les poissons, et les crustacées. Cette voie offre la
possibilité d'exportation de la maladie dans les zones non
contaminées. Le nettoyage d'aliments (en particulier légumes)
ainsi que la préparation de boissons ou d'aliments à base d'eau
contaminée sont aussi une voie de transmission de l'agent
pathogène. Dans les zones endémiques présentant un
caractère environnemental particulier (Bangladesh), l'eau de baignade a
été aussi incriminée (Sack et al, 2003).
b) Transmission interhumaine directe
Elle existe dans des contextes particuliers. La
promiscuité importante dans une communauté favorise cette voie de
contamination.
Les mains sales sont aussi à l'origine de la
dissémination de la pathologie lors des rites funéraires,
spécialement quand les personnes participent à la toilette du
cadavre et/ou à la préparation de la nourriture (Janny, 2004).
Certaines traditions villageoises imposent des autopsies sur
les cadavres avant inhumation, ce qui constitue une voie de transmission
certaine.
Indirecte
Directe
Source : solidarités internationales, 2014.
Page 16 sur 90
Figure 5: Modes de contamination du
choléra.
Page 17 sur 90
|