3.2. DIFFICULTES RENCONTREES PAR LE CPDA ET LES
EXPLOITANTS
Pour réaliser tout ce paquet d'activités
agro-forestières, le CPDA et les exploitants sont butés à
plusieurs difficultés que nous épinglons dans les lignes qui
suivent :
Ø L'insuffisance du matériel et
d'équipements adéquats ainsi que de moyens financiers suffisants
pour la réalisation de certaines activités ;
Ø L'enclavement du CPDA ou l'absence d'un bureau ou
Antennes dans les grandes villes : Kikwit, Kinshasa ;
Ø Le bénévolat et le volontariat mal
perçu pour le membre du Comité Exécutif ;
Ø Le faible pouvoir d'achat des produits agricoles de
ses communautés ;
Ø 92
Les contraintes naturelles, pauvreté du sol par exemple
et des aléas climatiques face à d'autres cultures ;
Ø Les retard des travaux de préparation de la
surface culturale par les exploitants (coupe du bois, dessouchage) et de labour
dus aux incidents mécaniques (panes et casses de pièces) du
tracteur et matériels de labour ;
Ø Des semis tardifs entrainés par ces retard
exposent les cultures à des maladies et des attaques d'insectes
coïncidant les fortes précipitations de la saison de
pluies ;
Ø Manque de boutures de manioc de qualité et/ou
des autres semences en début des campagnes culturales ;
Ø Les tracasseries et multiplication des taxes
imposées par les services spécialisés de l'Etat :
Environnement, Tourisme, IPMA, AGRIPEL (Agriculture, Pêche et
Elevage) ;
Ø Les incendies volontaires et les feux de brousses
incontrôlées des Fermes Agro-forestières.
Ø Fermetures des sites agro-forestiers (Site LUFUSHI)
due aux conflits fonciers non résolus ;
En dépit des efforts de boisement
déployés par les ménages agricoles engagés dans le
projet d'agroforesterie de Gungu, il faut cependant reconnaitre que la pierre
d'achoppement de cette action est l'incendie précoce des plantations
d'acacias mises en place depuis 2009.
Dans les savanes du territoire de Gungu, faisant partie de
notre zone d'étude (le secteur Lukamba), où les feux de brousse
sont courants en saison sèche, les incendies constituent la plus grande
menace pour les plantations d'acacias. Quelques hectares des plantations ont
été brulés entre 2013 et 2017 (tableau n°21) à
cause des feux de brousse non maitrisés ; mais aussi les flambages
volontaires aux motifs (chasse aux rats, conflits ou ignorance par exemple)
(photos en annexes).
Lors d'importantes réunions en présence
d'accompagnateur, exploitants et des chefs coutumiers, les incendiaires
identifiés se sont engagés à s'impliquer de la
réhabilitation des surfaces brulées (remise en culture,
reboisement) et la population a été à nouveau
sensibilisée sur les dangers des incendies par rapport aux
capacités de production des sites.
Le tableau ci-dessous reprend les superficies atteintes par
des feux de brousse dans la zone CPDA ou dans le secteur de Lukamba de 2013
à 2017.
93
Tableau n°21 : Incendies des feux de brousse
de Fermes/Sites Agro-forestiers de 2013 à 2017
N°
|
Sites
|
Superficies en ha
|
Origines des feux
|
observation
|
01
|
AMFUSA
|
3
|
Maladresse des exploitants lors des flambages
|
Réaménagés
|
02
|
BANDA BUTINI
|
2
|
Personnes inconnues
|
Réaménagés
|
03
|
BUKUNDU
|
2
|
Personnes inconnues
|
Réaménagés
|
04
|
F. MIMPIYA
|
4
|
Maladresse des exploitants lors des flambages ; personnes
inconnues
|
2ha Réaménagés et 2 ah non
réaménagés
|
05
|
ITUNU
|
1
|
Maladresse des exploitants lors des flambages
|
Réaménagés
|
06
|
MUNDUNDU
|
3
|
Personnes connues et inconnues
|
1ha Réaménagé et 2 ah non
réaménagés
|
07
|
MABAYA TATU
|
6
|
Personnes connues et inconnues
|
3ha Réaménagés et 3 ah non
réaménagés
|
08
|
IBANSI
|
2
|
Personnes inconnues
|
Non réaménagés
|
09
|
MAZINGA
|
3
|
Personnes inconnues
|
2ha Réaménagés et 1 ah non
réaménagés
|
10
|
LUFUSHI
|
12
|
Personnes inconnues ; conflit foncier
|
Site fermé
|
TOTAL
|
38
|
|
Sources : 1. Rapport annuel des activités du
CPDA, 2013-2017.
2. MUYAYA IYUNA, Enquête sur terrain, avril-mai
2018
Comme nous venons de le constater, ce tableau
révèle que 38 ha, soit 4,3 % de la superficie totale sont
atteints par les incendies ; 16 ha ont été
réaménagés ; tandis que 22 ha demeurent non
réhabilités et 1 site fermé. Paradoxalement, les incendies
ont mis en valeur une certaine tolérance des Acacia au feu puisque la
majorité des arbres n'ayant pas été brûlés en
totalité ont repris leur développement végétatif.
Par ailleurs, les zones fortement dégradées sont
réaménagées en favorisant le labour par traction bovine,
comme c'est le cas avec la remise en culture d'anciens champs.
Rappelons que ces activités doivent permettre de mieux
favoriser les attelages des boeufs de trait et dynamiser leur utilisation pour
le moment non optimal et parfois négligée par les producteurs.
Il sied en outre de signaler que la majorité
d'incendies ne sont pas identifiés. Ces inconnues agissent
maladroitement à cause probablement du fait que ces boisements n'ont pas
suffisamment satisfait leurs besoins vitaux les plus ressentis
(l'élevage).
94
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