L'impact de l'activité minière sur le reste de
l'économie n'est pas seulement une question de revenus fiscaux et de
dépense des salaires mais dépend aussi de l'intégration du
secteur minier avec les autres secteurs de l'économie, en amont et en
aval. En plus de ces relations directes entre entreprises et fournisseurs ou
sous-traitants, l'activité minière contribue à
l'agrandissement et à la création de villages en
générant mouvements de population et nouvelles activités
économiques. Le Mali est devenue le troisième producteur d'or en
Afrique (derrière l'Afrique du Sud et le Ghana) avec une production de
63 tonnes en 2002, production qui a doublé entre 2000 et 2002. En 2006,
la production était de 61,3 tonnes. Entre 1997 et 2005, la production
d'or a rapporté au Mali plus de 600 milliards de francs CFA. L'or est la
première exportation avec 394,4 milliards de francs CFA en 2006. L'or
représente 15 % du PIB et 70 % des recettes d'exportation. De nouvelles
mines d'or devraient être ouvertes en 2009 : Kara koto (région de
Kayes), Syama et Kodaira (région de Sikasso). En 2014, le secteur minier
représentait près de 6% du produit intérieur brut (PIB),
soit 345 milliards de FCFA. La vaste majorité (plus de 90%) de cette
contribution vient de l'activité aurifère.
D'après des estimations avancées lors du forum
sur l'orpaillage en septembre 2014, la production aurifère artisanale
représentait presque 15% de la contribution du secteur minier au PIB en
2012. Cela implique que l'orpaillage représenterait un peu plus de 1% du
PIB.
Au cours de la dernière décennie, la valeur
ajoutée produite par le secteur minier a augmenté de 244
milliards de FCFA en 2006 à 345 milliards de FCFA en 2014, avec un pic
à 422 milliards de FCFA en 2012 grâce à un prix de l'or
particulièrement fort sur les cours internationaux. La chute de la
contribution du secteur minier au PIB en 2010 est liée à un
ralentissement de la production dans les mines vieillissantes de Yatéla
et Sadiola qui s'approchent de la fermeture. L'ouverture des mines de Syama et
de Gounkoto ont permis depuis à la production aurifère de croitre
à nouveau.
La valeur ajoutée du secteur minier a cru de 43% sur
dix ans alors que le PIB du pays a cru de 85% pendant la même
période. Le PIB du pays augmentant plus vite que la valeur
ajoutée du secteur minier, la contribution du secteur a diminué
de manière non linéaire de 7,5% en 2006 à 5.8% en 2014,
même si sa contribution en valeur absolue a augmenté.
Si la production d'or représentait moins de 6% du
produit intérieur brut en 2014, elle compte pour presque un quart du
revenu de l'Etat (275 milliards de francs CFA) et 66% des exportations du pays.
Les statistiques provisoires de la Cellule de Planification et de Statistique
du Ministère des Mines montrent une stabilisation de la production
aurifère autour de 50 tonnes entre 2012 et 2014. Le Mali est le
troisième producteur aurifère africain et le treizième
producteur mondial.
En 2002, l'homme d'affaires et entrepreneur Aliou Diallo a
fondé "WASSOUL'OR SA" et ouvert, en 2012, la première mine d'or
industrielle au Mali à capitaux essentiellement nationaux. S'engageant
pour le respect de l'environnement, Aliou Diallo prohibe l'utilisation du
cyanure pour l'eau dans le traitement du minerai. En parallèle à
l'activité de Wassoul'Or, il développe un programme de lutte
contre le chômage et la pauvreté et de développement local
en faveur des populations. Cette initiative comprend la construction d'une
mosquée, de salles de classes, retenue d'eau et d'un dispensaire.
Un modèle économique s'intéressant aux
inputs et outputs des mines industrielles du Mali montre que la richesse
créée pour l'économie malienne de l'activité
minière était équivalent à une fois et demie la
valeur de l'or produit. Cela signifie que pour chaque franc d'or produit par
les mines industrielles maliennes, l'équivalent de 1,50 francs de
richesse est créé au Mali.
A titre de comparaison, pour chaque dollar de coton produit,
la valeur ajoutée pour l'économie malienne est estimée
à 2,28 francs, et pour chaque franc de produit agricole, 1,94 francs. Le
modèle s'intéresse aux dépenses des mines industrielles et
aux activités économiques créées par ces
dépenses. Il suggère que l'équivalent de 20% de la valeur
de l'or produit était consommé lors de la production pour acheter
du pétrole et 8% pour acheter des manufactures produites localement. Le
modèle s'intéresse aussi à l'utilisation de l'or produit.
Il montre que 94% de l'or produit était directement exporté. Bien
que ces résultats soient hautement imprécis, ils suggèrent
que l'impact économique indirect du secteur minier industriel est
relativement limité comparé à d'autres secteurs
économiques.
Les mines industrielles consomment de large quantité
de fuel, de produits chimiques, de matériel, de pièces de
rechange et de services divers et variés. Elles contractent des
sous-traitants pour de nombreuses activités, allant de l'extraction et
le transport de minerai, à la production d'électricité, la
restauration et la sécurité. Faute d'une capacité locale
pour produire ces biens et ces services, les sociétés
minières ne peuvent s'approvisionner localement que de manière
très limitée. Elles doivent apporter la majorité de ces
biens et ces services de Bamako ou les importer de l'étranger. Le
carburant est généralement fourni par des sociétés
maliennes, ainsi qu'une partie des pièces mécaniques et des
composants électriques et électroniques.