II. Investissement industriel et la croissance
économique au Mali
La contribution du secteur secondaire dans le PIB demeure
minoritaire, représentant 22.37% du PIB en 2014. Elle a toutefois
été croissante depuis les années 2000, avec un taux moyen
ayant augmenté de 4.4 % annuellement sur la période 1999-2013.
Ses performances sont attribuées à la branche "Autres
activités industrielles", qui contient la sous branche
"métallurgie et fonderie" reste prépondérante. Elle
représente près de 39% de la valeur ajoutée du secteur
dont 25% pour la sous branche "métallurgie et fonderie" (Production
d'or). Cette dernière branche est celle qui a connu la plus grande
progression en lien avec l'essor de la production d'or. En effet, de 16% du PIB
du secteur secondaire en 1999, elle est remontée à environ 39% de
celui-ci en 2006 (production record d'or) pour ensuite se stabiliser à
27% sur le reste de la période.
La branche BTP occupe aussi une place importante dans
l'économie malienne. Elle représente en moyenne 31% du PIB du
secteur secondaire. L'essor de cette branche est à mettre en rapport
avec les grands travaux de construction entrepris par l'Etat au cours de ces
dernières décennies jusqu'en 2011 avec en moyenne 33% du PIB du
secteur. Sur les deux dernières années, le poids du BTP tombe en
moyenne à 20% soit une perte de plus 10 points de pourcentage en
relation avec l'arrêt ou la suspension de la plupart des travaux publics
à la suite de la crise de 2012.
La part de la branche Industries agroalimentaires est
restée stable dans le secteur secondaire et ressort en moyenne à
17% de la valeur ajoutée total du secteur.
Quant au secteur textile, sa part reste faible (10% en 2012
taux le plus élevé depuis 2000) mais en progression
parallèle avec l'évolution de la filière coton depuis la
libéralisation du secteur en 2002 et la croissance de la demande des
entreprises chinoises.
Cependant l'économie malienne est dominée par le
secteur informel. Ce secteur regroupe les entreprises appartenant à des
ménages. Ces entreprises ne constituent pas des entités
juridiques distinctes et indépendantes des membres du ménage
à qui elles appartiennent. De manière pratique, le secteur
informel est composé d'unités de production qui ne produisent pas
de documents comptables et/ou ne disposent pas d'un numéro
d'enregistrement (statistique, fiscal ou registre de commerce).
Le secteur informel contribue pour près de 55% du PIB.
Hors secteur primaire, il ne représente que 22% du PIB.
Par secteur, l'informel représente près de 98%
du secteur primaire et 66% du secteur tertiaire. Son poids dans le secteur
secondaire reste relativement plus faible que dans les autres secteurs avec
seulement 22% INSTAT 2015.
Les investissements des sociétés
minières étant la principale source d'investissements
étrangers au Mali, ce ralentissement se traduit par une chute des
investissements directs étrangers au Mali. Ceux-ci sont tombés
à 308 millions de dollars en 2013, soit une chute de plus de
moitié depuis un pic à 650 millions de dollars en 2009. A titre
de comparaison, les fonds d'aide au développement versés au Mali
représentaient 1,4 milliards de dollars en 2013. Ces investissements
étrangers sont accompagnés de transfert de capital et de
technologies qui bénéficient au pays par-delà leur valeur
monétaire en renforçant la productivité de son
économie sur le long terme.
Figure 4 : Comparaison PIB, IDE et FBCF au Mali de 1990 à
2018
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FBCF (FCFA) IDE (FBCF) PIB Réel
(FCFA)
Source : Perspective Monde (Banque Mondiale)
Ici on peut constater qu'il existe une corrélation
assez forte entre la croissance et l'investissement. Bien que d'autres facteurs
jouent un rôle crucial à l'accroissement du PIB telle que la
consommation, mais une baisse de l'investissement peut entrainer une baisse de
la
croissance par le biais de la vétusté des
capitaux existants. Par exemple entre 2001 le taux d'investissement n'a pas eu
assez d'impact sur la croissance du PIB qui a atteint son taux le plus
élevé depuis 20ans, mais cette augmentation du P113 est due
à la consommation finale à l'approche de la Can 2002. Par contre,
un ralentissement de 11.5% des investissements total à entrainer une
récession de (-0.8%) du P113, phénomène dû à
la crise multidimensionnelle de 2012.
1. Situation de l'activité extractive
Moteur de croissance pour l'économie malienne.
L'activité extractive est une source essentielle de revenus pour l'Etat
Malien. Elle contribue à la création de valeurs à travers
les exportations et l'emploi. Elle est aussi accompagnée d'un transfert
de capital et de technologie vers le Mali. La demande et l'investissement
qu'elle génère crée un effet multiplicateur positif (mais
limité) dans l'économie locale qui s'ajoute aux initiatives de
développement communautaire que les sociétés
minières financent. La présence d'une mine industrielle dans les
environs d'un village stimule l'activité économique locale. Le
niveau d'intensité lumineuse des villages à proximité des
mines (intensité lumineuse capturée par satellite et
corrélée au niveau de développement économique)
suggère que ces villages se développent plus vite que les autres
communautés rurales. L'indice de développement communautaire
produit par l'ODHD confirme cette tendance et montre un net avantage de
développement pour les villages avoisinant les mines industrielles.
L'activité minière stimule ainsi le
développement régional et permet de désenclaver les
communes où elle prend place.
La crise politique et sécuritaire de 2012 a
montré que l'orpaillage aussi avait une forte importance pour
l'économie malienne en tant que sources de travail et de revenus,
fournissant à nombre de maliens une activité alors que nombre de
secteurs économiques étaient durement touchés. A travers
ses investissements et sa consommation, l'activité minière est un
moteur du développement économique régional.
Les mines industrielles en production sont
opérées par huit sociétés venant de sept pays
différents : le Canada, l'Australie, l'Afrique du Sud, la Grande
Bretagne et l'Allemagne. La société, Wassoul'Or, seule
société qui appartient à un privé malien et l'Etat
malien. L'Etat détient 20% du capital social dans toutes les autres
à l'exception de la SEMOS S.A dans laquelle sa participation
s'élève à 18%.
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