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Investissement, croissance économique et création d’emploi dans le secteur industriel au Mali de 1990 à  2018.


par Check Oumar TRAORE
Université de Bamako - Master II en Economie Appliquée au Développement 2016
  

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II. Investissement industriel et la croissance économique au Mali

La contribution du secteur secondaire dans le PIB demeure minoritaire, représentant 22.37% du PIB en 2014. Elle a toutefois été croissante depuis les années 2000, avec un taux moyen ayant augmenté de 4.4 % annuellement sur la période 1999-2013. Ses performances sont attribuées à la branche "Autres activités industrielles", qui contient la sous branche "métallurgie et fonderie" reste prépondérante. Elle représente près de 39% de la valeur ajoutée du secteur dont 25% pour la sous branche "métallurgie et fonderie" (Production d'or). Cette dernière branche est celle qui a connu la plus grande progression en lien avec l'essor de la production d'or. En effet, de 16% du PIB du secteur secondaire en 1999, elle est remontée à environ 39% de celui-ci en 2006 (production record d'or) pour ensuite se stabiliser à 27% sur le reste de la période.

La branche BTP occupe aussi une place importante dans l'économie malienne. Elle représente en moyenne 31% du PIB du secteur secondaire. L'essor de cette branche est à mettre en rapport avec les grands travaux de construction entrepris par l'Etat au cours de ces dernières décennies jusqu'en 2011 avec en moyenne 33% du PIB du secteur. Sur les deux dernières années, le poids du BTP tombe en moyenne à 20% soit une perte de plus 10 points de pourcentage en relation avec l'arrêt ou la suspension de la plupart des travaux publics à la suite de la crise de 2012.

La part de la branche Industries agroalimentaires est restée stable dans le secteur secondaire et ressort en moyenne à 17% de la valeur ajoutée total du secteur.

Quant au secteur textile, sa part reste faible (10% en 2012 taux le plus élevé depuis 2000) mais en progression parallèle avec l'évolution de la filière coton depuis la libéralisation du secteur en 2002 et la croissance de la demande des entreprises chinoises.

Cependant l'économie malienne est dominée par le secteur informel. Ce secteur regroupe les entreprises appartenant à des ménages. Ces entreprises ne constituent pas des entités juridiques distinctes et indépendantes des membres du ménage à qui elles appartiennent. De manière pratique, le secteur informel est composé d'unités de production qui ne produisent pas de documents comptables et/ou ne disposent pas d'un numéro d'enregistrement (statistique, fiscal ou registre de commerce).

Le secteur informel contribue pour près de 55% du PIB. Hors secteur primaire, il ne représente que 22% du PIB.

Par secteur, l'informel représente près de 98% du secteur primaire et 66% du secteur tertiaire. Son poids dans le secteur secondaire reste relativement plus faible que dans les autres secteurs avec seulement 22% INSTAT 2015.

Les investissements des sociétés minières étant la principale source d'investissements étrangers au Mali, ce ralentissement se traduit par une chute des investissements directs étrangers au Mali. Ceux-ci sont tombés à 308 millions de dollars en 2013, soit une chute de plus de moitié depuis un pic à 650 millions de dollars en 2009. A titre de comparaison, les fonds d'aide au développement versés au Mali représentaient 1,4 milliards de dollars en 2013. Ces investissements étrangers sont accompagnés de transfert de capital et de technologies qui bénéficient au pays par-delà leur valeur monétaire en renforçant la productivité de son économie sur le long terme.

Figure 4 : Comparaison PIB, IDE et FBCF au Mali de 1990 à 2018

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FBCF (FCFA) IDE (FBCF) PIB Réel (FCFA)

Source : Perspective Monde (Banque Mondiale)

Ici on peut constater qu'il existe une corrélation assez forte entre la croissance et l'investissement. Bien que d'autres facteurs jouent un rôle crucial à l'accroissement du PIB telle que la consommation, mais une baisse de l'investissement peut entrainer une baisse de la

croissance par le biais de la vétusté des capitaux existants. Par exemple entre 2001 le taux d'investissement n'a pas eu assez d'impact sur la croissance du PIB qui a atteint son taux le plus élevé depuis 20ans, mais cette augmentation du P113 est due à la consommation finale à l'approche de la Can 2002. Par contre, un ralentissement de 11.5% des investissements total à entrainer une récession de (-0.8%) du P113, phénomène dû à la crise multidimensionnelle de 2012.

1. Situation de l'activité extractive

Moteur de croissance pour l'économie malienne. L'activité extractive est une source essentielle de revenus pour l'Etat Malien. Elle contribue à la création de valeurs à travers les exportations et l'emploi. Elle est aussi accompagnée d'un transfert de capital et de technologie vers le Mali. La demande et l'investissement qu'elle génère crée un effet multiplicateur positif (mais limité) dans l'économie locale qui s'ajoute aux initiatives de développement communautaire que les sociétés minières financent. La présence d'une mine industrielle dans les environs d'un village stimule l'activité économique locale. Le niveau d'intensité lumineuse des villages à proximité des mines (intensité lumineuse capturée par satellite et corrélée au niveau de développement économique) suggère que ces villages se développent plus vite que les autres communautés rurales. L'indice de développement communautaire produit par l'ODHD confirme cette tendance et montre un net avantage de développement pour les villages avoisinant les mines industrielles.

L'activité minière stimule ainsi le développement régional et permet de désenclaver les communes où elle prend place.

La crise politique et sécuritaire de 2012 a montré que l'orpaillage aussi avait une forte importance pour l'économie malienne en tant que sources de travail et de revenus, fournissant à nombre de maliens une activité alors que nombre de secteurs économiques étaient durement touchés. A travers ses investissements et sa consommation, l'activité minière est un moteur du développement économique régional.

Les mines industrielles en production sont opérées par huit sociétés venant de sept pays différents : le Canada, l'Australie, l'Afrique du Sud, la Grande Bretagne et l'Allemagne. La société, Wassoul'Or, seule société qui appartient à un privé malien et l'Etat malien. L'Etat détient 20% du capital social dans toutes les autres à l'exception de la SEMOS S.A dans laquelle sa participation s'élève à 18%.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry