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Investissement, croissance économique et création d’emploi dans le secteur industriel au Mali de 1990 à  2018.


par Check Oumar TRAORE
Université de Bamako - Master II en Economie Appliquée au Développement 2016
  

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1.2. L'activité d'exploitation de carrière et la croissance

Par ailleurs il existe bien d'autres activités minières comme l'exploitation de carrière. Ces carrières contiennent du calcaire, du marbre, de la dolomie, de la dolérite, du granite, du grès, du schiste, du gravier, du sable, de l'argile et de l'Alhor. Seuls le calcaire, la dolomie, le marbre et la dolérite sont exploités industriellement. Les autres matériaux sont exploités artisanalement.

Six carrières industrielles sont en opération au Mali. STONES exploite le marbre de Sélinkégni dans la zone de Bafoulabe. Une carrière de dolomie est exploitée dans la région de Bafoulabe, comme amendement de sol.

Trois carrières produisent de la dolérite aux alentours de Bamako (Nord de Kati, et Mountougoula). WACEM (West African Cement) exploite un gisement de calcaire à Gangontéry et dispose d'une unité de broyage et d'une usine de ciment. WACEM (Diamond Cement) a produit 600.000 tonnes de ciment en 2014 et compte produire 750.000 tonnes en 2015. En plus de la création d'emplois et de valeur ajoutée, l'implantation d'une cimenterie a permis une baisse du prix du ciment sur le marché local (de 125.000 FCFA/tonne à 80.000 FCFA/tonne) et une diminution des importations de ciment.

1.3. L'extraction artisanale et la croissance

Les mines artisanales au Mali produisent en moyenne quatre tonnes d'or par an selon les informations de la BECAO. Ce chiffre sous-estime probablement la réalité. Si les exportations des mines industrielles sont enregistrées dans leur quasi-totalité par les statistiques officielles, une partie significative de l'or produit de manière artisanale y échappe probablement.

L'activité minière artisanale a aidé à combattre au Mali une pauvreté rurale croissante. Cette pauvreté a été exacerbée par de nombreuses sècheresses et par la crise politique et économique de 2012. L'orpaillage, en particulier, a été décrit, lors du forum sur l'orpaillage tenu à Bamako en septembre 2014, comme un sous-secteur vital de l'économie permettant de faire vivre près de deux millions de personnes.

1.4. Les recettes fiscales de l'activité extractive

Les recettes fiscales tirées de l'activité minière ont cru de 13% annuellement en moyenne de 2006 à 2014.

En dépit d'une chute de la production minière et des investissements miniers depuis la crise de 2012, la contribution du secteur minier s'est maintenue à plus de 25% du budget malien, atteignant 275 milliards de francs CFA en 2014.La rente minière a fait rentrer presque 1.200 milliard de francs CFA dans les caisses de l'Etat au cours des cinq dernières années, sous forme d'impôts (62%), droits de douane (18%) et de dividendes, de taxe ad valorem et de redevances superficiaires (21%).

L'Etat malien détient entre 18 et 20% de parts dans chaque projet aurifère sur son territoire. Il est un partenaire silencieux dans la gestion des mines et se contente de recevoir les dividendes

correspondants. Ces dividendes représentaient sous forme de taxes domaniales 22% des recettes de l'Etat en 2012.

La patente est la principale taxe allant de la mine aux collectivités locales. La Commune est censée recevoir 60% de cette patente, le Cercle 25% et la Région 15%. Cette taxe transite par le budget central de l'Etat et le Trésor Public, et il est difficile d'évaluer exactement la valeur des patentes effectivement transférée aux différents niveaux de gestion territoriale. La patente ne commence à être payée par la société minière que cinq ans après le début de la production. L'apport de l'activité minière artisanale au budget de l'Etat reste inexistant. Les autorités traditionnelles et les maires soulèvent des impôts sur l'accès aux sites miniers. Par exemple, le coût de l'accès à un site d'orpaillage est compris dans le code minier entre 10.000 et 12.500 francs CFA en fonction de la qualité du minerai exploité. A cela peut aussi s'ajouter le prélèvement d'une partie de la production. Le coût d'une carte d'orpaillage est fixé entre 2.500 et 10.000 francs CFA.

2. L'activité de fabrication

Sur les 878 entreprises industrielles au Mali, 753 entreprises appartiennent à l'activité de fabrication soit 80.7% en 2015 des emplois permanents dans l'ensemble des emplois créent par le secteur industriel avec une contribution au PIB de 15.3% en 2011 et 14% en 2015. Et en termes de valeur ajoutée, cette section a contribué à hauteur de 379 milliards de F CFA en moyenne entre 2010 et 2014 contre un investissement de 82 504 millions de F CFA en moyenne de la même période selon le dernier recensement industriel 2015. Quant à sa contribution au budget de l'Etat malien, la section `'activité de fabrication» a payé 18 926 millions de F CFA à titre d'impôts et taxes en moyenne entre 2010 et 2014. Il regroupe les entreprises agro-industrie du Mali permettant la transformation des matières premières issues de l'agriculture, de la pêche et de la foresterie.

L'agro-industrie est l'un des plus grands secteurs économiques du Mali. Il réunit toutes les entreprises qui touchent à l'alimentation ainsi qu'à l'agro-industrie. Cependant les branches les plus importantes sont : la fabrication produit alimentaires, édition ; imprimerie et reproduction d'enregistrements ; fabrication de produits chimiques. Au total ces (03) branches représentent 84.1% des entreprises de la section `' Activités de fabrication `'.

Par ailleurs cette section attire d'ample projet d'investissement notamment dans le domaine d'agro-industrie qui sont en cour de réalisation parmi lesquels :

? Une unité industrielle d'extraction, de raffinage et de production d'huile de riz prévoyait un investissement de 7 000 millions.

? Une unité Agro-industrielle de transformation pour la commercialisation du sésame SITAMA.

Pour les projets d'investissement déjà réalisés récemment (2015-2016) nous avons :

? Une unité Agropole de Kamalé-projet ICS par SCS international a récemment fait un investissement de 7 383 millions dans la filière mangue. La mangue étant le premier fruit d'exportation du Mali avec une production potentielle d'environ 575 00 tonnes, dont 200 000 tonnes pouvant être commercialisées ou transformées. En 2016, il a été exporté 40 457 tonnes de mangues fraiches. Le chiffre d'affaires de la filière en 2016, s'est élevé à environ 15 milliards de F CFA, dont 11 milliards pour l'exportation de la mangue fraiche.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote