1.2. L'activité d'exploitation de carrière
et la croissance
Par ailleurs il existe bien d'autres activités
minières comme l'exploitation de carrière. Ces carrières
contiennent du calcaire, du marbre, de la dolomie, de la dolérite, du
granite, du grès, du schiste, du gravier, du sable, de l'argile et de
l'Alhor. Seuls le calcaire, la dolomie, le marbre et la dolérite sont
exploités industriellement. Les autres matériaux sont
exploités artisanalement.
Six carrières industrielles sont en opération
au Mali. STONES exploite le marbre de Sélinkégni dans la zone de
Bafoulabe. Une carrière de dolomie est exploitée dans la
région de Bafoulabe, comme amendement de sol.
Trois carrières produisent de la dolérite aux
alentours de Bamako (Nord de Kati, et Mountougoula). WACEM (West African
Cement) exploite un gisement de calcaire à Gangontéry et dispose
d'une unité de broyage et d'une usine de ciment. WACEM (Diamond Cement)
a produit 600.000 tonnes de ciment en 2014 et compte produire 750.000 tonnes en
2015. En plus de la création d'emplois et de valeur ajoutée,
l'implantation d'une cimenterie a permis une baisse du prix du ciment sur le
marché local (de 125.000 FCFA/tonne à 80.000 FCFA/tonne) et une
diminution des importations de ciment.
1.3. L'extraction artisanale et la croissance
Les mines artisanales au Mali produisent en moyenne quatre
tonnes d'or par an selon les informations de la BECAO. Ce chiffre sous-estime
probablement la réalité. Si les exportations des mines
industrielles sont enregistrées dans leur quasi-totalité par les
statistiques officielles, une partie significative de l'or produit de
manière artisanale y échappe probablement.
L'activité minière artisanale a aidé
à combattre au Mali une pauvreté rurale croissante. Cette
pauvreté a été exacerbée par de nombreuses
sècheresses et par la crise politique et économique de 2012.
L'orpaillage, en particulier, a été décrit, lors du forum
sur l'orpaillage tenu à Bamako en septembre 2014, comme un sous-secteur
vital de l'économie permettant de faire vivre près de deux
millions de personnes.
1.4. Les recettes fiscales de l'activité
extractive
Les recettes fiscales tirées de l'activité
minière ont cru de 13% annuellement en moyenne de 2006 à 2014.
En dépit d'une chute de la production minière
et des investissements miniers depuis la crise de 2012, la contribution du
secteur minier s'est maintenue à plus de 25% du budget malien,
atteignant 275 milliards de francs CFA en 2014.La rente minière a fait
rentrer presque 1.200 milliard de francs CFA dans les caisses de l'Etat au
cours des cinq dernières années, sous forme d'impôts (62%),
droits de douane (18%) et de dividendes, de taxe ad valorem et de redevances
superficiaires (21%).
L'Etat malien détient entre 18 et 20% de parts dans
chaque projet aurifère sur son territoire. Il est un partenaire
silencieux dans la gestion des mines et se contente de recevoir les
dividendes
correspondants. Ces dividendes représentaient sous
forme de taxes domaniales 22% des recettes de l'Etat en 2012.
La patente est la principale taxe allant de la mine aux
collectivités locales. La Commune est censée recevoir 60% de
cette patente, le Cercle 25% et la Région 15%. Cette taxe transite par
le budget central de l'Etat et le Trésor Public, et il est difficile
d'évaluer exactement la valeur des patentes effectivement
transférée aux différents niveaux de gestion territoriale.
La patente ne commence à être payée par la
société minière que cinq ans après le début
de la production. L'apport de l'activité minière artisanale au
budget de l'Etat reste inexistant. Les autorités traditionnelles et les
maires soulèvent des impôts sur l'accès aux sites miniers.
Par exemple, le coût de l'accès à un site d'orpaillage est
compris dans le code minier entre 10.000 et 12.500 francs CFA en fonction de la
qualité du minerai exploité. A cela peut aussi s'ajouter le
prélèvement d'une partie de la production. Le coût d'une
carte d'orpaillage est fixé entre 2.500 et 10.000 francs CFA.
2. L'activité de fabrication
Sur les 878 entreprises industrielles au Mali, 753
entreprises appartiennent à l'activité de fabrication soit 80.7%
en 2015 des emplois permanents dans l'ensemble des emplois créent par le
secteur industriel avec une contribution au PIB de 15.3% en 2011 et 14% en
2015. Et en termes de valeur ajoutée, cette section a contribué
à hauteur de 379 milliards de F CFA en moyenne entre 2010 et 2014 contre
un investissement de 82 504 millions de F CFA en moyenne de la même
période selon le dernier recensement industriel 2015. Quant à sa
contribution au budget de l'Etat malien, la section `'activité de
fabrication» a payé 18 926 millions de F CFA à titre
d'impôts et taxes en moyenne entre 2010 et 2014. Il regroupe les
entreprises agro-industrie du Mali permettant la transformation des
matières premières issues de l'agriculture, de la pêche et
de la foresterie.
L'agro-industrie est l'un des plus grands secteurs
économiques du Mali. Il réunit toutes les entreprises qui
touchent à l'alimentation ainsi qu'à l'agro-industrie. Cependant
les branches les plus importantes sont : la fabrication produit alimentaires,
édition ; imprimerie et reproduction d'enregistrements ; fabrication de
produits chimiques. Au total ces (03) branches représentent 84.1% des
entreprises de la section `' Activités de fabrication `'.
Par ailleurs cette section attire d'ample projet
d'investissement notamment dans le domaine d'agro-industrie qui sont en cour de
réalisation parmi lesquels :
? Une unité industrielle d'extraction, de raffinage et
de production d'huile de riz prévoyait un investissement de 7 000
millions.
? Une unité Agro-industrielle de transformation pour la
commercialisation du sésame SITAMA.
Pour les projets d'investissement déjà
réalisés récemment (2015-2016) nous avons :
? Une unité Agropole de Kamalé-projet ICS par
SCS international a récemment fait un investissement de 7 383 millions
dans la filière mangue. La mangue étant le premier fruit
d'exportation du Mali avec une production potentielle d'environ 575 00 tonnes,
dont 200 000 tonnes pouvant être commercialisées ou
transformées. En 2016, il a été exporté 40 457
tonnes de mangues fraiches. Le chiffre d'affaires de la filière en 2016,
s'est élevé à environ 15 milliards de F CFA, dont 11
milliards pour l'exportation de la mangue fraiche.
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