II. Discussion des résultats
Cette partie se focalise essentiellement sur une comparaison
des résultats de notre étude et des résultats empiriques
antérieurs. D'après les résultats des tests de
stationnarités et de cointégration, on conclut qu'il existe une
relation de long terme entre l'investissement et la croissance et
l'investissement et la création d'emploi.
Cependant on peut conclure que l'investissement quelque soit
sa nature (publique ou privée) est significatif et positif sur la
croissance dans le secteur industriel mais non significatif et négatif
sur l'emploi dans le secteur industriel au Mali.
Rappelons que la formation brute de capital fixe, est
l'agrégat qui mesure en comptabilité nationale, l'investissement
(acquisition de biens de production) en capital fixe des différents
agents économiques résidents.
De nombreuses études démontrent la pertinence de
l'investissement sur la croissance dans le secteur industriel même si
quelques-uns trouvent le résultat contraire. Par contre les effets de ce
dernier sur l'emploi sont assez mitigés. Parmi les études
empiriques le concernant le premier cas on peut noter :
- M.-P.Brugnes-Romieu, Investissements industriels et
développement en Tunisie, pp. 521525 / Année 1968. Les auteurs
ont dégagés avec un maximum de clarté l'ensemble des
effets significatifs et positifs économiques et sociaux entrainés
par les investissements industriels en Tunisie. Outre ils suggèrent que
cela n'est possible qu'avec l'accompagnement des mesures adéquates de la
part des responsables de l'économie.
- Jean-Claude Dutailly, Investissement et créations
d'emplois en France : impact par secteur d'activité et taille
d'entreprise. Année 1983 / pp. 3-14. Dutailly démontre que le
nombre d'emploi créés dépend du montant de
l'investissement réalisé et du secteur d'activité.
- Mano Yempabou Landry Clotaire 2015 : Effets de l'ouverture
commerciale sur la croissance économique au Burkina Faso. Cet auteur
trouve que l'investissement direct étranger et le capital humain
agissent négativement sur le PIB réel burkinabè.
Outre d'autres études empiriques démontre aussi
l'effet négatif de l'investissement sur l'emploi dans le secteur
industriel, parmi lesquelles :
- Billaudot Bernard. Accumulation, croissance et emploi dans
l'industrie française : rétrospective 1959-1974. In: Economie et
statistique, N°127, Novembre 1980. pp. 83-99. Cet article stipule que
l'accumulation du taux d'investissement se caractérise
essentiellement sur la substitution du capital/travail et une
réduction progressive de l'efficacité de la main d'oeuvre dans
les industries à court et moyen terme.
- L'OCDE 2007 : Les délocalisations et l'emploi
Tendances et impacts. Ce dernier article fait allusion au caractère
délocalisation des industries manufacturières. Cependant il met
en garde l'importation massive des produits manufacturiers : « une
augmentation de 1% de la part des produits manufacturiers importés
réduirait de 0,18 % l'emploi dans le pays d'accueil ».
Enfin nous avons de bonnes raisons de croire que dans le long
terme et court terme, l'investissement quelque soit sa nature (publique ou
privée) reste un levier indispensable à la croissance dans le
secteur industriel même s'il faut noter que ces effets sur l'emploi n'est
pas significatif. Le caractère non significatif de l'investissement sur
l'emploi dans le secteur industriel malien peut s'expliquer sous plusieurs
formes notamment : l'inadéquation de l'offre et la demande d'emploi et
aussi la forte substitution du capital/travail dans ce secteur.
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