Conclusion et implications
A la lumière de cette étude, nous avons pu
constater que l'investissement (public et IDE) est effectivement un instrument
fondamental de la relance économique par le biais de l'industrie aussi
bien dans la littérature économique que dans les travaux
empiriques. Surtout dans un pays où la part de l'industrie reste encore
marginale dans le PIB. L'intervention de l'Etat dans la sphère
économique en matière de dépenses surtout en
infrastructure de base deviendra donc une exigence économique et une
condition nécessaire pour stimuler l'investissement privé voire
la croissance durable.
Dans cette étude, nous nous sommes basés sur une
évidence empirique à savoir le modèle à correction
d'erreur qui permet de déterminer la dynamique de l'investissement dans
le court et le long terme. En termes de résultats, l'estimation du
modèle (1) par la méthode Engle et Granger a pu montrer que
l'investissement représentent une variable endogène,
c'est-à-dire que la valeur ajoutée industrielle augmente au fur
et à mesure que l'investissement augmente.
Par contre l'estimation du modèle (2) par la même
méthode montre que l'effet négatif et non significatif de
l'investissement sur l'emploi dans le secteur industriel malien. Outre le taux
d'inscription aux études secondaires a un effet considérable sur
l'emploi industriel malien.
Au Mali malgré les efforts entrepris par les pouvoirs
publics, l'industrie demeure dans une situation embryonnaire et cela pour
plusieurs raisons. Il s'agit notamment :
- de l'importation massive des biens manufacturiers ;
- de l'aggravation des déficits publics qui ont pour
danger d'exercer des effets d'éviction sur
l'endettement des entreprises privées ;
- la globalisation des économies qui peut faire subir les
aléas venant d'ailleurs sur une
économie malgré qu'elle ait investi lourdement ;
- de la lourdeur administrative de création d'entreprise
;
- le coût élevé de
l'électricité et le cout élevé des matières
premières ;
- la concurrence et la fraude fiscale ;
- à tous ces défis s'ajoute la difficulté de
financement de projets industriels.
Ainsi pour permettre aux dépenses d'investissement dans
le secteur industriel de répondre pleinement aux attentes et de
participer à hauteur de souhait à l'essor économique
nationale par le biais de l'accroissement de la valeur ajoutée et de
créer plus d'emploi dans ce secteur, certaines dispositions doivent
être prises. Notamment en matière d'encouragement de projet
d'investissement industriel et d'adéquation de l'offre et de la demande
d'emploi industriel :
> à faciliter l'accès aux financements des
entreprises industrielles ;
> d'asseoir un tarif préférentiel
d'électricité plus soutenable pour les industries ;
> collecter, traiter et diffuser les données relatives
au secteur de l'industrie ;
> réaliser des études et recherches en vue
d'élaborer des stratégies appropriées et
adéquates
pour le secteur industriel ;
> assurer la coordination du suivi des entreprises et projets
industriels et le contrôle des
engagements au titre de l'agrément au code des
investissements ;
> développer la coopération industrielle ;
> améliorer le développement des pôles
industriels ;
> contribuer à l'amélioration de la
compétitivité du secteur industriel ;
> assurer un appui technique et technologique aux
unités industrielles ;
> introduire des filières d'étude technique
industrielles dans le système éducatif national ;
> mis en place des politiques d'incitation pour encourager
l'employabilité des sortants du
système éducatif national.
Il impératif de mentionner qu'il existe plusieurs
pistes de recherches pour améliorer cette modeste étude entre
autres. Dans une perspective d'enrichissement de notre étude, une voie
de recherche consiste à examiner l'impact de l'investissement sur la
croissance économique pour le cas des pays de l'UEMOA et les pays en
développement afin d'identifier les points de similarités et de
différences.
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