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Investissement, croissance économique et création d’emploi dans le secteur industriel au Mali de 1990 à  2018.


par Check Oumar TRAORE
Université de Bamako - Master II en Economie Appliquée au Développement 2016
  

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2. Modèle de Barro 1990

La théorie de la croissance endogène apparus dans les années 1980, traite la question de la croissance économique de long terme. Cette théorie récente suppose l'existence des externalités positives qui favorisent l'accumulation des progrès technique.

Le modèle de référence de tous les modèles de croissance endogène celui élaboré par Paul Romer en 1986 : le modèle AK qui remplace les rendements d'échelles décroissants des facteurs par les rendements constants. La fonction de production nationale pour ce modèle est :

Yt = AtKt

Y mesure la croissance, A est le progrès technique, K le capital. Dans ce modèle, le stock du capital n'est plus constant, le taux de croissance du stock de capital, et donc de l'économie s'écrit :

Kt-Kt- 1

??????- ??=

 

Kt - 1

Tel que ?????? le taux d'épargne et ?? le taux de dépréciation du capital. L'état régulier de l'économie est toujours établi d'une façon endogène grâce à cette équation. D'où, la différence entre les pays en matière de croissance peut être expliquée par leurs progrès techniques. Ainsi, le modèle AK met en valeur la politique économique puisqu'elle peut augmenter l'épargne et donc le capital pour aboutir à une croissance économique importante.

Le modèle de références de croissance endogène favorise trois sources importantes de croissance : les nouvelles connaissances (Romer, 1990), l'innovation (Aghion et Howitt, 1992) et les infrastructures publiques (Barro, 1990). Ainsi, les politiques publiques sont appelées à jouer un rôle essentiel dans la performance de l'économie à long terme.

Les modèles de croissance endogène tiennent compte de ces externalités positives dans l'analyse de l'évolution de long terme des taux de croissance des économies.

Les premiers modèles se sont centrés sur la connaissance (Römer, 1986, 1990) et la formation (Lucas, 1988), puis les dépenses publiques au sens large ont été évoquées (Barro, 1990 ; Artus et Kaabi, 1993). Ces derniers travaux mettent en avant la nécessité de la production par 1'Etat de certains services source d'externalités.

Il y a croissance endogène lorsque « les principaux déterminants de la croissance sont endogène au modèle » (BARRO, R et SALA-I-MARTIN, X., 1996).

Selon les théoriciens de la croissance endogène, il existe quatre facteurs de croissance endogène à l'économie :

? L'accumulation de capital. Ces modèles font des rendements croissants le fondement de la croissance. En effet, sans rompre totalement avec l'hypothèse des rendements constants, ils considèrent qu'il existe des rendements d'échelle croissants liés aux externalités positives des investissements.

? La recherche-développement développée dans des travaux de ROMER. Elle est considérée comme une activité à rendement croissant du double fait que la connaissance

est un bien « non rival » et que le coût de son appropriation est minimal pour chaque chercheur. La croissance économique résulterait ainsi d'une activité d'innovation, engagée par des agents qui espèrent en tirer profit. Cette analyse permet d'incorporer dans le capital physique le seul progrès technologique et non l'ensemble des investissements directs.

? L'accumulation du capital humain fut mise en valeur par LUCAS (1988). Ce capital est défini comme le stock de connaissances valorisables économiquement et incorporées aux individus (qualification, état de santé, hygiène, ...). LUCAS développe dans son analyse, le capital humain qui est volontaire (accumulation de connaissances (schooling)) et involontaire (learning by doing). En outre, la productivité privée du capital humain a un effet externe positif car, en améliorant son niveau d'éducation et de formation, chaque individu augmente le stock de capital humain de la nation et par la même occasion contribue à améliorer la productivité de l'économie nationale.

? L'investissement de l'État dans les infrastructures, car selon BARRO (1990), les infrastructures publiques constituent aussi un facteur de croissance qui engendre des rendements croissants à long terme en raison des économies internes qu'elles permettent pour les producteurs privés

Le rôle économique de l'Etat est alors clair : produire des services qui vont accroître la productivité (Barro, 1990) et/ou accroître l'utilité des ménages (Artus et Kaabi, 1993), sans être directement financés par les agents mais par une taxe, et permettre à l'économie de se positionner sur une trajectoire de croissance optimale. Il part du principe relativement simple que des dépenses visant à créer les infrastructures telles qu'une autoroute, une ligne de chemin de fer ou encore un réseau de télécommunications rendent plus efficace l'activité du secteur productif. Dans son modèle, il considère que ce sont des biens collectifs purs (non rivaux, non excluables). Il se pose alors le problème traditionnel de leur financement par le secteur privé. La sphère privée ne peut se substituer au gouvernement pour le financer. C'est la raison pour laquelle l'État prélève un impôt de façon à produire ce type de bien. Les entreprises privées utilisent donc deux types de facteurs pour produire: le capital privé et le « capital public ». Le capital privé a des propriétés usuelles : il connaît des rendements décroissants, à dépenses publiques constantes, sa productivité marginale décroît. On est dans le cas classique d'un modèle à la SOLOW (1956) où un seul facteur est accumulable et où la croissance « s'étouffe ». Le capital public est en fait une dépense financée par l'État, les dépenses sont intégralement financées par l'impôt, que l'on suppose proportionnel au revenu. Selon BARRO (1990), la dépense publique a deux effets opposés. Le premier est que le capital public rend le capital

privé plus productif et évite que sa productivité marginale s'annule progressivement quand le revenu augmente. Cependant, l'impôt a un effet dépressif sur cette productivité, puisqu'il réduit son rendement privé en ôtant aux entreprises une part du revenu tiré de leur activité. Et il montre que pour une petite taille du gouvernement (des dépenses publiques), le premier effet l'emportera. Puis, il montre que de moins en moins, l'on peut déterminer une dépense publique optimale. À ce point, un dollar de dépense publique supplémentaire coûte plus en productivité que ce qu'il rapporte. BARRO (1990) fait quelques remarques sur la nature des dépenses publiques. Tout d'abord, il fait remarquer que, si les dépenses qui représentent une prestation de services aux consommateurs ont un impact en termes d'utilité, elles découragent la croissance. En effet, elles n'accroissent pas la productivité du capital privé, mais leur financement par l'impôt pèse sur la rentabilité du capital. Seul l'effet négatif joue au niveau des entreprises. L'imposition liée à ces dépenses décourage l'épargne et l'investissement. On peut remarquer que la nature de la croissance liée aux dépenses publiques d'investissement est effectivement une externalité. L'activité d'un agent (l'État en l'occurrence) a des effets sur celle d'un autre agent (les entreprises privées).

Le modèle néoclassique décrit ci-dessus peut facilement être étendu au-delà de l'investissement en biens matériels pour rendre compte de tout facteur accumulé contribuant à la production. Cela englobe la substitution qu'opère l'investissement entre des biens matériels hétérogènes, l'investissement en capital humain lié à l'éducation et à la formation des travailleurs, l'effort de recherche-développement et les dépenses publiques en infrastructures. Cette dernière se fait dans le cadre global de l'action publique dont le fondement peut éclairer les analyses.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci