1. L'analyse néoclassique de la croissance : le
modèle de Solow-Swan (1956)
À la question « qu'est ce qui fait croître
la production ? », les néoclassique répondent : les facteurs
de production. « L'on peut, selon la conception néoclassique,
rapporter à trois sources distinctes la croissance de la production,
à savoir : croissance de la main d'oeuvre, croissance du capital, enfin
l'innovation technique en elle-même » (SAMUELSON, 1969). La relation
qui unit ces facteurs est la fonction de production. À l'aide de cette
fonction, SOLOW (1956, 1957) a formalisé le modèle
néoclassique. Dans ce modèle, le rôle de l'investissement
peut se résumer à l'aide de deux équations
familières :
? La première est la relation entre la production (Y)
et les facteurs capital (K), travail(L), et technologie (A) (neutre au sens de
Hicks),
? et la seconde est l'équation d'accumulation du
capital (inventaire permanent), qui régit la relation entre
l'investissement en biens matériels, I, et le stock de capital,
En considérant une fonction de production de type
Cobb-Douglas, la production peut s'énoncer
comme suit : ÄlnY = á ÄlnK + f3 ÄlnL +
ÄlnA (3) où ÄlnA est le « résidu de Solow
», á et f3 les élasticités de la production par
rapport respectivement au capital et au travail, les hypothèses
néoclassiques supposent que : á + f3 = 1
La simplicité intuitive de ce cadre néoclassique
est à la base de plusieurs travaux empiriques et théoriques sur
la productivité et la croissance économique. Cependant, en
dépit de sa popularité, le modèle néoclassique
engendre certains résultats troublants : la technologie est
habituellement décrite par une quelconque fonction ad hoc, telle que,
où est un paramètre non expliqué de l'économie,
autrement dit le progrès technique est exogène. De plus les
données internationales ne semblent pas corroborer le modèle
néoclassique de base pour ce qui a trait aux propriétés de
convergence.
Ces lacunes ont donné l'impulsion à plusieurs
pistes de recherche sur la relation entre l'investissement et la croissance de
la productivité. Une école de pensée (qui demeure
fermement ancrée dans la tradition néoclassique), qui remonte
à JORGENSON et GRILICHES (1967) et dont les travaux ont
été résumés par JORGENSON (1990, 1996), a
tenté de mettre au point de meilleures mesures de l'investissement, du
capital, du travail et d'autres intrants négligés en vue de
réduire l'importance du résidu inexpliqué.
Une deuxième école de pensée est
allée au-delà du modèle néoclassique pour tenter
d'élaborer un mécanisme endogène tenant compte de
l'évolution du progrès technique, demeuré
inexpliqué dans les travaux antérieurs. En modélisant
explicitement les rouages de la concurrence, de l'innovation et des
retombées de la production, ces travaux de recherche ont abouti aux
modèles de croissance endogène de la nouvelle théorie de
la croissance. Cette nouvelle théorie repose en effet sur quatre
facteurs de la croissance.
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