1.1. Le multiplicateur de Keynes
Le multiplicateur auquel il fait allusion est un
multiplicateur des dépenses publiques, lesquelles permettent à
des personnes au chômage d'encaisser des revenus et de les
dépenser quasiment en totalité puisque leur propension à
consommer est très forte en période de dépression.
Keynes ajoute : « À une époque de
chômage rigoureux, des travaux publics, même d'une utilité
douteuse, peuvent donc être largement payants »
L'auteur fait la distinction entre « l'augmentation de
l'emploi associé à l'outillage existant » et la situation de
saturation de la capacité de production qui requiert une «
extension de cet outillage ». Or, « le montant de l'emploi
associé à un équipement donné constitue une mesure
satisfaisante du montant de la production qui en résulte ».
Keynes précise que les dépenses de l'État
financées par l'emprunt désignent aussi bien «
l'investissement public... que toute autre dépense publique courante
couverte par le même moyen » et qu'elles « peuvent, même
lorsqu'elles sont inutiles, enrichir la communauté ».
Quant on croit à cette théorie
général de l'emploi de Keynes, il est claire qu'il s'agit bien
d'une adéquation de l'offre d'emploi à la demande d'emploi.
Cependant au Mali on constate une inadéquation évidente entre le
ratio offre/demande d'emploi.
1.2. L'investissement et l'emploi selon Keynes
L'investissement stimule aussi la demande. Le fait que
l'investissement agisse surtout sur la demande pour être facteur de
croissance, est une idée surtout keynésienne. Cette stimulation
peut se faire de trois façons : grâce au multiplicateur
keynésien, au moyen du principe de l'accélération ou par
le biais de l'oscillateur de Samuelson.
D'après le multiplicateur keynésien, une
augmentation de l'investissement entraîne une variation amplifiée
du revenu national. Un accroissement de l'investissement va engendrer des ondes
successives de revenus et de dépenses. Cette dépense du revenu va
se faire à différentes étapes selon la propension
marginale à consommer.
Par conséquent, une hausse de l'investissement va se
traduire par une augmentation des revenus qui va suivre une progression
géométrique. Il faut cependant que le taux d'intérêt
soit inférieur à l'efficacité marginale du capital pour
que les entrepreneurs soient incités à investir. Le principe
d'accélération énoncé par John Maurice Clark
affirme qu'une variation de la demande finale induit une variation plus que
proportionnelle de l'investissement. C'est en effet la croissance de la demande
qui engendre comme réponse un investissement. Il y a donc un
décalage dans le temps qui entraîne des vagues d'investissement
plus amples que la consommation.
Les effets directs peuvent se distingués suivant :
? Si l'investissement est de capacité, il augmente le
niveau d'emploi en permettant l'augmentation de la quantité produite.
? Que l'investissement soit de capacité ou de
productivité, il implique l'acquisition de machines et augmente le
niveau d'emploi en permettant l'augmentation de la quantité produite.
? Que l'investissement soit de capacité ou de
productivité, il implique l'acquisition de machines : création ou
soutien de l'emploi dans d'autres entreprises (fournisseurs de matières
premières, fabricants, transporteurs, ...).
Le modèle néoclassique et ses
prolongements ultérieurs décrivaient bien le rôle de
l'accumulation du capital dans le processus de croissance, mais en raison des
rendements
2. Théories néoclassiques
Pour la théorie néoclassique, c'est la
flexibilité des techniques de production qui permet de maintenir le
plein-emploi. Dans les modèles d'inspiration «
postkeynésienne » la flexibilité résulte au contraire
de l'impact des variations de la répartition des revenus sur le taux
d'épargne. Les années soixante verront se développer
à la fois les prolongements théoriques et empiriques du
modèle néoclassique : optimalité des régimes de
croissance, modèles à générations de capital,
analyse des facteurs de la croissance à long terme.
Il est important de considérer ensemble
l'investissement, la croissance et l'emploi, car toutes les théories
économiques analysent l'investissement comme le principal facteur de
croissance en passant par la création d'emploi.
En revanche, elles s'opposent toutes sur la manière
dont la croissance agit. Son action peut se faire sur deux plans : sur l'offre
et sur la demande.
L'investissement agit tout d'abord sur l'offre de trois
manières : il permet l'augmentation du capital et donc des
capacités de production, il favorise l'innovation et il accroît la
productivité. Ce sont les économistes de l'offre (Thomas Gilder
ou Arthur Laffer) qui mettent l'accent sur l'effet d'offre de l'investissement
(ils reprennent la loi des débouchés de Say selon laquelle
l'offre crée sa propre demande).
Concernant l'innovation, il s'agit d'une idée de
Schumpeter : l'investissement en permettant d'introduire l'innovation engendre
la croissance d'une économie. L'entrepreneur qui innove dispose d'un
monopole qui lui permet d'établir des prix élevés et
d'engranger des profits jusqu'à ce qu'il soit imité par ses
concurrents. Une fois le monopole brisé, charge à lui de relancer
ses profits par une nouvelle innovation, ce qui engendre un cercle vertueux de
croissance. On remarque en effet que les taux de croissance les plus
élevés sont ceux des pays où la R&D est forte.
Enfin, dans les modèles théoriques de croissance
(Solow ou Harrod et Domar), l'investissement joue un rôle clef dans la
productivité, grâce notamment à son effet sur le
progrès technique. Et dans les nouveaux modèles théoriques
de la croissance endogène (Römer, Lucas ou Barro), l'investissement
public améliore la productivité du secteur privé lorsqu'il
est dirigé vers le développement du capital humain et
technologique.
décroissants du capital, la croissance ne se maintenait
à long terme que par la présence de facteurs exogènes tels
que l'augmentation de la population et le progrès technique.
Pour engendrer une croissance entretenue, il fallait
abandonner l'hypothèse de rendements décroissants des facteurs de
production accumulables. Mais alors se pose le problème des rendements
croissants de l'ensemble des facteurs de production et sa compatibilité
avec l'existence et l'optimalité de l'équilibre concurrentiel.
Dans les modèles de croissance endogène, les
rendements constants des facteurs accumulables résultent presque
toujours d'externalités positives engendrées par le processus de
croissance. De ce fait, l'équilibre concurrentiel existe, mais n'est pas
socialement optimal : le rythme de croissance est plus élevé
lorsqu'il résulte d'une planification centralisée des ressources
plutôt que de l'optimum des agents individuels. Il reste cependant un
long chemin à parcourir pour confirmer ou infirmeries conclusions les
plus controversées auxquelles conduisent ces nouvelles
théories.
La politique économique modifie-t-elle seulement
transitoirement le rythme de croissance, comme le suppose la théorie
traditionnelle ou durablement comme le suggèrent les théories de
la croissance endogène ? Il faudra sans doute de longues années
pour que les théories récentes conduisent à des
résultats empiriques suffisamment robustes pour guider les politiques
économiques.
De ce fait, l'investissement étant le levier indispensable
pour accroitre les rendements de façon continuelle des facteurs de
production d'une économie, à l'instar des pays
développés, les pays en développement notamment le Mali
doivent inclure dans leur politique économique des mesures visant
à stimuler l'investissement de capacité ou de production pour
relever non seulement le défi de croissance mais également celui
du chômage grandissant.
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