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Investissement, croissance économique et création d’emploi dans le secteur industriel au Mali de 1990 à  2018.


par Check Oumar TRAORE
Université de Bamako - Master II en Economie Appliquée au Développement 2016
  

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1.1. Le multiplicateur de Keynes

Le multiplicateur auquel il fait allusion est un multiplicateur des dépenses publiques, lesquelles permettent à des personnes au chômage d'encaisser des revenus et de les dépenser quasiment en totalité puisque leur propension à consommer est très forte en période de dépression.

Keynes ajoute : « À une époque de chômage rigoureux, des travaux publics, même d'une utilité douteuse, peuvent donc être largement payants »

L'auteur fait la distinction entre « l'augmentation de l'emploi associé à l'outillage existant » et la situation de saturation de la capacité de production qui requiert une « extension de cet outillage ». Or, « le montant de l'emploi associé à un équipement donné constitue une mesure satisfaisante du montant de la production qui en résulte ».

Keynes précise que les dépenses de l'État financées par l'emprunt désignent aussi bien « l'investissement public... que toute autre dépense publique courante couverte par le même moyen » et qu'elles « peuvent, même lorsqu'elles sont inutiles, enrichir la communauté ».

Quant on croit à cette théorie général de l'emploi de Keynes, il est claire qu'il s'agit bien d'une adéquation de l'offre d'emploi à la demande d'emploi. Cependant au Mali on constate une inadéquation évidente entre le ratio offre/demande d'emploi.

1.2. L'investissement et l'emploi selon Keynes

L'investissement stimule aussi la demande. Le fait que l'investissement agisse surtout sur la demande pour être facteur de croissance, est une idée surtout keynésienne. Cette stimulation peut se faire de trois façons : grâce au multiplicateur keynésien, au moyen du principe de l'accélération ou par le biais de l'oscillateur de Samuelson.

D'après le multiplicateur keynésien, une augmentation de l'investissement entraîne une variation amplifiée du revenu national. Un accroissement de l'investissement va engendrer des ondes successives de revenus et de dépenses. Cette dépense du revenu va se faire à différentes étapes selon la propension marginale à consommer.

Par conséquent, une hausse de l'investissement va se traduire par une augmentation des revenus qui va suivre une progression géométrique. Il faut cependant que le taux d'intérêt soit inférieur à l'efficacité marginale du capital pour que les entrepreneurs soient incités à investir. Le principe d'accélération énoncé par John Maurice Clark affirme qu'une variation de la demande finale induit une variation plus que proportionnelle de l'investissement. C'est en effet la croissance de la demande qui engendre comme réponse un investissement. Il y a donc un décalage dans le temps qui entraîne des vagues d'investissement plus amples que la consommation.

Les effets directs peuvent se distingués suivant :

? Si l'investissement est de capacité, il augmente le niveau d'emploi en permettant l'augmentation de la quantité produite.

? Que l'investissement soit de capacité ou de productivité, il implique l'acquisition de machines et augmente le niveau d'emploi en permettant l'augmentation de la quantité produite.

? Que l'investissement soit de capacité ou de productivité, il implique l'acquisition de machines : création ou soutien de l'emploi dans d'autres entreprises (fournisseurs de matières premières, fabricants, transporteurs, ...).

Le modèle néoclassique et ses prolongements ultérieurs décrivaient bien le rôle de l'accumulation du capital dans le processus de croissance, mais en raison des rendements

2. Théories néoclassiques

Pour la théorie néoclassique, c'est la flexibilité des techniques de production qui permet de maintenir le plein-emploi. Dans les modèles d'inspiration « postkeynésienne » la flexibilité résulte au contraire de l'impact des variations de la répartition des revenus sur le taux d'épargne. Les années soixante verront se développer à la fois les prolongements théoriques et empiriques du modèle néoclassique : optimalité des régimes de croissance, modèles à générations de capital, analyse des facteurs de la croissance à long terme.

Il est important de considérer ensemble l'investissement, la croissance et l'emploi, car toutes les théories économiques analysent l'investissement comme le principal facteur de croissance en passant par la création d'emploi.

En revanche, elles s'opposent toutes sur la manière dont la croissance agit. Son action peut se faire sur deux plans : sur l'offre et sur la demande.

L'investissement agit tout d'abord sur l'offre de trois manières : il permet l'augmentation du capital et donc des capacités de production, il favorise l'innovation et il accroît la productivité. Ce sont les économistes de l'offre (Thomas Gilder ou Arthur Laffer) qui mettent l'accent sur l'effet d'offre de l'investissement (ils reprennent la loi des débouchés de Say selon laquelle l'offre crée sa propre demande).

Concernant l'innovation, il s'agit d'une idée de Schumpeter : l'investissement en permettant d'introduire l'innovation engendre la croissance d'une économie. L'entrepreneur qui innove dispose d'un monopole qui lui permet d'établir des prix élevés et d'engranger des profits jusqu'à ce qu'il soit imité par ses concurrents. Une fois le monopole brisé, charge à lui de relancer ses profits par une nouvelle innovation, ce qui engendre un cercle vertueux de croissance. On remarque en effet que les taux de croissance les plus élevés sont ceux des pays où la R&D est forte.

Enfin, dans les modèles théoriques de croissance (Solow ou Harrod et Domar), l'investissement joue un rôle clef dans la productivité, grâce notamment à son effet sur le progrès technique. Et dans les nouveaux modèles théoriques de la croissance endogène (Römer, Lucas ou Barro), l'investissement public améliore la productivité du secteur privé lorsqu'il est dirigé vers le développement du capital humain et technologique.

décroissants du capital, la croissance ne se maintenait à long terme que par la présence de facteurs exogènes tels que l'augmentation de la population et le progrès technique.

Pour engendrer une croissance entretenue, il fallait abandonner l'hypothèse de rendements décroissants des facteurs de production accumulables. Mais alors se pose le problème des rendements croissants de l'ensemble des facteurs de production et sa compatibilité avec l'existence et l'optimalité de l'équilibre concurrentiel.

Dans les modèles de croissance endogène, les rendements constants des facteurs accumulables résultent presque toujours d'externalités positives engendrées par le processus de croissance. De ce fait, l'équilibre concurrentiel existe, mais n'est pas socialement optimal : le rythme de croissance est plus élevé lorsqu'il résulte d'une planification centralisée des ressources plutôt que de l'optimum des agents individuels. Il reste cependant un long chemin à parcourir pour confirmer ou infirmeries conclusions les plus controversées auxquelles conduisent ces nouvelles théories.

La politique économique modifie-t-elle seulement transitoirement le rythme de croissance, comme le suppose la théorie traditionnelle ou durablement comme le suggèrent les théories de la croissance endogène ? Il faudra sans doute de longues années pour que les théories récentes conduisent à des résultats empiriques suffisamment robustes pour guider les politiques économiques.

De ce fait, l'investissement étant le levier indispensable pour accroitre les rendements de façon continuelle des facteurs de production d'une économie, à l'instar des pays développés, les pays en développement notamment le Mali doivent inclure dans leur politique économique des mesures visant à stimuler l'investissement de capacité ou de production pour relever non seulement le défi de croissance mais également celui du chômage grandissant.

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