2.1.4 Critères d'indications et patients
accueillis
L'USIS permet de recevoir et de gérer la crise. Elle
reçoit des patients en fonction de leur symptomatologie plutôt que
des pathologies spécifiques. Elle est adaptée à recevoir
des patients « agités et perturbateurs », qui ne peuvent pas
être accueillis dans une unité d'hospitalisation de secteur
classique, en raison du caractère aigu de leurs symptômes. C'est
l'intensité des symptômes, l'agitation, le déni de leur
maladie (anosognosie) avec refus de soins, l'intolérance
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à la frustration, les passages à l'acte
hétéro- et auto-agressifs et le risque de fugue qui vont rendre
nécessaire l'admission des patients à l'UISI.
L'unité permet également d'accueillir des
patients en séjour de rupture lors d'une impasse thérapeutique ou
en cas de crise institutionnelle. Cette mesure permet aux équipes des
unités de secteurs de se mettre à distance du patient
après un passage à l'acte pour pouvoir continuer sa prise en
charge dans les meilleures conditions possibles. Dans le cas d'une impasse
thérapeutique, le patient bénéficie du cadre
étayant de l'unité et d'ajustements thérapeutiques, le
temps que son unité de secteur puisse repenser son projet de soins.
L'UISI est une unité intersectorielle fermée
accueillant uniquement les patients relevant d'une hospitalisation sans
consentement conformément à la loi du 5 juillet 2011. Ces
hospitalisations sont faites, à la demande d'un tiers (SPDT), à
la demande d'un tiers en urgence (SPDTU), pour péril imminent (SPPI) ou
à la demande d'un représentant de l'état (SPDRE). Ces
modes d'hospitalisation peuvent entrainer de la confusion chez les patients sur
l'origine de l'hospitalisation. Bien qu'elle soit « à la demande
» d'une personne (tiers ou représentant de l'État), ce sont
bien les médecins psychiatres qui décident, au vu des
éléments cliniques, d'une hospitalisation. Et c'est parce que
l'hospitalisation complète constitue une véritable mesure de
privation de liberté, que la loi prévoit le contrôle
systématique par le Juge des Libertés et de la Détention
(JLD) de ces mesures d'hospitalisation. Il doit statuer sur la
conformité administrative de la procédure engagée par les
psychiatres. Les patients peuvent être adressés directement par
les services d'urgence des hôpitaux généraux (SU), les
centres d'accueil et de crise (CAC, CAP, UAI et UIA), le Centre Psychiatrique
d'Orientation et d'Accueil (CPOA), l'Infirmerie Psychiatrique de la
Préfecture de Police (IPPP), ou par les unités d'hospitalisation
de secteur.
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