La
diplomatie environnementale
Dans un premier temps, l'hydro-diplomatie s'intègre
dans la diplomatie environnementale qui, comme son nom le laisse
présager, consiste à mettre en place des accords
bilatéraux ou multilatéraux pour la gestion et la
préservation des ressources environnementales, quelles qu'elles soient.
C'est lors du Sommet de Stockholm (Conférence des Nations Unies sur
l'environnement et le développement de 1972) que la diplomatie
environnementale fut mentionnée pour la première fois. Il s'agit
de l'art de la négociation sur les questions de politique
environnementale dans un contexte de relations internationales (Pisupati 2015,
4). Dans la mesure où l'environnement est un bien partagé par
tous, il doit être préservé de la même manière
par tous les acteurs, étatiques et non-étatiques. Aussi,
l'idée de la diplomatie environnementale est d'associer un principe de
précaution avant de mettre en place des actions et des réponses
proportionnelles par rapport au niveau de développement et à
l'impact environnemental des pays en question (Pisupati 2015, 4) :
« Le sommet souligne [...] la priorité des
préoccupations environnementales, mais reconnaît du même
souffle l'importance du développement économique »
(Orsini 2018, 2). Ainsi, l'environnement ne doit pas porter préjudice
à l'économie et inversement. C'est pourquoi les actions se font
en fonction du niveau de développement des pays. Une action menée
dans un pays très développé sera d'envergure nettement
plus importante que dans un pays en développement, par exemple. De plus,
le principe de précaution constitue une sécurité qui doit
mettre en oeuvre des mesures de prévention des risques lorsque la
science et les connaissances techniques ne peuvent pas apporter de certitudes.
Il s'agit donc de prendre en compte les risques pour répondre à
un problème assez tôt. Il fut officiellement
entériné lors de la Déclaration de Rio en 1992 durant la
deuxième Conférence des Nations Unies - suite à celle de
Stockholm - sur l'environnement et de développement (« Le
principe de précaution : prévenir plutôt que
guérir » s.d.). Ainsi, il est possible de constater que ce
principe permet de mettre en oeuvre des actions avant que des problèmes
environnementaux ne s'intensifient.
Dans un autre temps, l'hydro-diplomatie est ainsi d'autant
plus importante qu'elle est supposée apporter des solutions
pérennes dans la zone frontalière États-Unis-Mexique,
comme il en sera question dans les prochaines parties. Natalie Triedman
explique notamment que les projets de développement et donc
d'activité humaine ont, au fil de l'utilisation de son eau et de sa
pollution, causé la perte d'une écologie aquatique, entre autres,
dans le Colorado (Triedman 2012, 90). L'hydro-diplomatie doit permettre de
retrouver, ou du moins d'essayer de retrouver, une certaine stabilité
dans l'écosystème de la rivière en mettant en place des
infrastructures en faveur de l'environnement. Il sera étudié plus
tard les problèmes de salinité du fleuve liés à
l'agriculture et qui détruisirent la biodiversité au fil du
temps.
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