L'Accord de La Paz :
nouveau pas dans la préservation de l'environnement
Pour répondre aux besoins environnementaux dans la
région, les États-Unis et le Mexique ont ainsi trouvé un
terrain d'entente avec l'Accord de La Paz de 1983 concernant la
coopération pour la protection et l'amélioration de
l'environnement dans la zone frontalière (Mumme et al. 2012, 8-9). Comme
son nom l'indique, cet accord porte sur la coopération entre les
États-Unis et le Mexique, la protection de la frontière et, de
fait, de l'eau à la frontière. L'accord comprend dans sa
définition de la frontière une zone de 100 kilomètres de
part et d'autre des frontières intérieures et maritimes entre les
États-Unis et le Mexique (Payan et Cruz 2017, 3). Ceci n'inclut,
cependant, pas toutes les ressources hydriques frontalières (Payan et
Cruz 2017, 3) et, par conséquent, ne permet pas à certains
problèmes d'être résolus ou analysés à
travers cet accord. Ce dernier est une partie intégrante des engagements
multilatéraux entrepris par les États-Unis et le Mexique,
notamment depuis la déclaration de Stockholm des Nations Unies de 1972
(Mumme et Collins 2014, 304). L'Annexe 1 de l'Accord, notamment, porte sur le
travail d'assainissement de l'IBWC, financé par les ministères
des Affaires étrangères des deux pays. Ainsi, l'accord, dans son
article 12, protège la compétence de l'IBWC en ce qui concerne
l'assainissement (Mumme et Collins 2014, 306). Il a été
créé pour augmenter le spectre de résolution des
problèmes de l'IBWC. Cet accord est aussi important que le Traité
sur l'eau de 1944 pour la gouvernance de l'eau à la frontière
entre le Mexique et les États-Unis. Cette coopération mixe enjeux
économique et environnemental puisque les problèmes
environnementaux sont coûteux et dépassent les
bénéfices de l'agriculture, par exemple. Il était donc
nécessaire de réagir afin de revenir à une situation qui
permettrait de préserver et restaurer les ressources hydriques et
l'environnement. De plus, les années 1980 furent une période de
récession pour l'économie étatsunienne. De cette
manière, les États-Unis n'étaient pas enclins à
investir dans la résolution de problèmes environnementaux, mais
plutôt de problèmes financiers. Néanmoins, les
environnementalistes jugeaient les réponses de l'IBWC inadaptées
ou trop lentes à être produites (Mumme et Collins 2014, 306). Ces
derniers critiquaient surtout l'inefficacité de l'Accord de La Paz
malgré les rapports fournis, les réunions et les groupes de
travaux mis en place. En effet, l'Accord était trop faible pour que les
gouvernements mexicain et étatsunien ne priorisent les problèmes
environnementaux à la frontière. Le financement des projets
était également critiqué dans la mesure où les
agences environnementales nationales devaient financer elles-mêmes leurs
projets alors qu'elles étaient personnellement sous-financées
(Mumme et Collins 2014, 305).
Malgré les critiques, l'Accord de la Paz est crucial
pour la prise en compte de l'opinion publique puisqu'il s'agit du premier
accord qui intègre la participation de la population dans les affaires
hydriques (Lee et Ganster 2012, 110). Ainsi, la coopération entre les
populations et l'IBWC permettrait de prendre en compte différents points
de vue sur des problèmes et sur de possibles solutions. Ceci permit une
plus grande légitimité des décisions prises par la
Commission. Par exemple, au début des années 2000, l'USIBWC
établit un nouveau plan qui demandait la consultation des citoyens des
États bassins :
« By 2000, the U.S. Section had drawn up a strategic
plan that favored sustainable development of the water resources in its
jurisdiction and begun to establish new citizen forums in various watersheds
for consultation and advisory purposes » (Mumme et Collins 2014,
317).
Parmi ces forums, il est possible de citer la création
du « Upper Rio Grande (Southern New Mexico & West Texas)
Citizens Forum Meetings » en 1999 qui a facilité l'échange
d'informations entre l'USIBWC et la population sur les activités de la
Commission entre le sud du Nouveau-Mexique et l'ouest du Texas
(« Upper Rio Grande (Southern New Mexico & West Texas) Citizens
Forum Meetings » s.d.). Il est toujours en cours d'utilisation
aujourd'hui. Il est un des forums créés par l'USIBWC qui visent
à rassembler les citoyens, les agences gouvernementales, les
autorités locales et les écologistes pour échanger
efficacement les informations, les besoins urgents ou les problèmes avec
l'USIBWC. Ces forums concernent les communautés bassins des fleuves du
Colorado et du Rio Grande (« Citizens' Forum Meetings »
s.d.) et sont, aujourd'hui, au nombre de cinq.
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