3.3. Intégrer les allochtones dans les CGFR
Pour réduire quelque peu les frustrations successives
des minorités de Sinfra (l'ensemble des décisions sociales et
foncières sont prises sans leur participation et leur point de vue), il
serait question de procéder à une intégration
incrémentale des allochtones de la localité dans les centres de
décisions sociales et foncières. Cette invitation des allochtones
dans ces centres de décision partirait de leur intégration dans
les comités de gestion foncière rurale et des notabilités
villageoises afin de leur permettre de se sentir impliqués dans la prise
des décisions sociale et foncière les concernant. De ce fait, ils
seraient plus disposés à respecter les décisions qui
seront non pas le résultat de la concertation exclusivement
autochto-autochtones, mais le fruit du travail d'une équipe dont ils se
sentiraient fortement représentés, c'est-à-dire un
ensemble de représentants des principales communautés
sédentarisées du département (autochtones et
allochtones).
3.4. Condamner les appropriations clandestines
d'espaces
Les populations rurales de Sinfra et en particulier les
autochtones exercent les activités champêtres dans la peur
constante des allochtones qui rodent dans la plupart des contrées
rurales en vue de trouver un membre d'une famille autochtone à qui,
proposer une somme en vue d'un achat clandestin d'espace. C'est pourquoi, il
apparait judicieux de renforcer les campagnes de sensibilisation
initiées par le collège des chefs traditionnels du
département de Sinfra en vue de l'interdiction formelle de ventes ou
d'achats clandestins de terres auprès d'un membre quelconque d'une
famille donnée.
Dans la pratique, il s'agira de scinder cette période
de campagne de sensibilisation en deux phases :
- Phase 1 : Organiser des réunions villageoises et
concertations extra-villageoises en vue d'informer et de sensibiliser la
population rurale et urbaine de Sinfra sur
250
l'interdiction des ventes illicites des terres familiales et
des risques encourus par les éventuels contrevenants.
- Phase 2 : Traduire les contrevenants, c'est-à-dire
celui, coupables de corruption active et son acolyte, coupable de corruption
passive devant les autorités compétentes à l'effet de leur
infliger une sanction exemplaire pour eux et intimidante pour les
éventuels contrevenants.
|