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L’incidence des variabilités temporelles des pluies sur la production céréalière de 1980 à  2010 selon les données de la station agro-météorologique de l’INERA/ Saria.


par Jacques KONKOBO
Université de Koudougou (Burkina Faso) - Maitrise 2011
  

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2.2. Milieu humain

2.2.1. Données démographiques

Selon les résultats définitifs du RGPH 2006, la population de la commune était estimée à 59118 habitants avec 51.08% de femmes. Le nombre de ménages était estimé à 9406. C'est une population qui est très inégalement répartie dans l'espace communal. Les villages les plus peuplés sont : Bankouma, Diontala, Houna, Kouka, Mawana, Mollé, Sama et Siwi. Sur la base de la projection de l'INSD 2007-2020, le nombre d'habitants dans la commune serait de 74671 personnes en 2015 et 81097 habitants en 2018. Cette augmentation de la population n'est pas sans risque sur les ressources naturelles. De nos jours, presque tout l'espace du territoire communal est exploité et il n'existe pratiquement plus de jachère, ni de zone de pâturage. La densité de population était de 84 habitants au km² en 2006 et 104 en 2015.

2.2.2. Mouvements de population

La commune de Kouka fait partie du bassin cotonnier du Burkina Faso. La plupart de ceux qui y viennent sont attirés par les bonnes terres de production et la pratique de la coton-culture et de l'élevage. Elle constitue depuis les années 1975 une zone de prédilection pour de nombreux migrants venant des provinces telles que le Yatenga, le Passoré, le Nayala à la recherche de bonnes terres pour l'agriculture. L'immigration a été forte entre 1975 et 1985 selon la monographie de Boucle du Mouhoun réalisée par le MEF en 2010. Ce mouvement de population a eu donc un impact négatif sur l'environnement dans la commune.

Les villages de la commune sont classés selon l'importance du phénomène migratoire en deux grands blocs qui sont le bloc Est où le phénomène migratoire est très ancien, et le bloc Ouest qui regorge d'important réseaux hydrographiques et de nombreux bas-fonds aménageables. De nos jours, cette zone se caractérise véritablement par une forte pression démographique, une dégradation accélérée.En retour, la commune connait une émigration de sa population surtout les jeunes garçons et jeunes filles en direction des grands centres du pays que sont Ouagadougou et Bobo Dioulasso, auxquels s'ajoutent les pays frontaliers comme le Mali et la Cote d'Ivoire.

2.2.3. Activités socioéconomiques

ü Agriculture

L'agriculture est la principale activité socioéconomique de la population. Cette activité occupe environ 90 % de la population active (PDC Kouka, 2015). Le mode de production dominant est traditionnel, de type extensif. Les outils de production jadis rudimentaires se modernisent peu à peu car on note de plus en plus l'usage d'outils modernes de production (tracteurs, charrues, charrettes, motopompe) et l'application de nouvelles techniques agricoles notamment les techniques de conservation des eaux et des sols. Les différentes exploitations sont : la production céréalière, les cultures de rente, la production maraichère. L'agriculture est dominée par la culture céréalière et les autres cultures vivrières qui constituent la base de l'alimentation de la population. Les principales spéculations agricoles produites dans la commune sont le mil, le sorgho, le maïs, le riz, le voandzou, le niébé, la patate et le manioc. La culture céréalière représente 50% des superficies emblavées selon la ZAT/kouka. Selon cette même source, les superficies des exploitations de mil, de sorgho, de maïs, de riz sont passées de 27121 ha en 2010 à 40596 ha en 2013, soit une augmentation moyenne de 37,42% par an.

Pour ce qui concerne les cultures de rente, c'est-à-dire le coton, l'arachide, le soja et le sésame, leur production connait un engouement particulier à cause de la forte demande sur le marché. Lasuperficie emblavée pour la production du sésame a presque doublée entre 2010 et 2013. De 1442 ha en 2010, la superficie est passée à 2250 ha en 2013. Quant au coton, il est la culture de rente la plus dominante en terme de superficie. En 2013, la superficie emblavée était de 9000 ha contre 6261 ha en 2010, soit un accroissement de 43,74% (PCD, Kouka 2015). De toutes les filières de production agricole, la filière cotonnière est la mieux organisée. Une union des producteurs de coton de la commune a été mise en place avec l'appui de la SOFITEX en 1996. Elle est dénommée Union Départementale des Producteurs de Coton (UDPC). Les principales productions maraichères dans la commune sont l'oignon, la tomate, le chou. Elles se pratiquent dans les bas-fonds et aux abords des points d'eau, surtout en saison sèche et la participation des femmes est plus marquée.

Cependant, de l'ensemble des exploitations agricoles dans la commune rurale de Kouka, il ressort que, sous l'action conjuguée de l'homme et de l'érosion, la fertilité des sols dans l'ensemble des villages de la commune connait une forte dégradation physique au fil des ans. Pour faire face à ce problème, la population aidée par des partenaires (services déconcentrés, partenaires techniques et financiers), a adopté et applique des techniques de fertilisation des sols (l'utilisation de la fumure organique dans les champs). Par ailleurs, l'encadrement des producteurs est assuré par une ZATA (Zone d'Appui Technique de l'Agriculture) qui est située dans le chef-lieu commune, Kouka. Cet encadrement est animé par quatre agents. Selon eux, les producteurs adoptent les techniques de vulgarisation, mais ils restent confrontés par le manque de moyens financiers et matériels.

ü Elevage

L'élevage est la seconde activité socio-économique de la commune après l'agriculture. C'est une importante activité économique qui occupe presque tous les ménages ruraux auxquels elle procure des revenus considérables. Cependant, il est tributaire des pratiques traditionnelles et des aléas climatiques. On rencontre principalement trois systèmes d'élevage dans la commune : l'élevage extensif, semi-intensif et transhumant.

Malgré son rôle indéniable, l'élevage demeure traditionnel et de type extensif. Les intrants utilisés pour l'alimentation sont par conséquent constitués principalement de pâturage naturel. Il faut dire que l'agriculture extensive a des conséquences négatives sur les aires de pâtures qui se réduisent au fil du temps. En plus de cela, l'obstruction des pistes à bétail existantes, rend difficile l'accès du cheptel à certaines infrastructures (point d'eau, parcs de vaccination).Le mode semi-intensif concerne surtout l'élevage des bovins et caprins. Ce type d'élevage est mieux encadré par rapport à l'élevage extensif, avec une alimentation plus riche. L'intervention des partenaires à travers des appuis multiformes et les difficultés de la transhumance contraignent de plus en plus les éleveurs à amorcer un début d'intensification de leurs productions qui se pratiquent sous la forme d'embouche et « d'élevage de case ». Les principales espèces sont les bovins, les caprins, les ovins et la volaille.

Quant à l'abreuvement des animaux, en saison pluvieuse, il s'effectue dans les marigots. En saison sèche, les ruminants sont toujours gardés dans le système d'élevage peulh. Mais une bonne partie des animaux est laissée en divagation dans l'espace communal. L'approvisionnement en eau s'effectue dans les marigots et au niveau des forages ou encore à domicile lorsque le propriétaire dispose d'une main d'oeuvre importante et de moyens adéquatspour cela. L'alimentation du bétail devient difficile en saison sèche et les éleveurs sont souvent contraints à la transhumance, vers le Sud-Ouest du pays. Une partie du bétail se déplace également dans la zone de Sidéradougou, de Kénédougou et vers la frontière avec la Côte d'Ivoire à Niangoloko.Une ZATE (Zone d'Appui Technique de l'Elevage) est située à Kouka et couvre toute la commune. Elle est animée par trois agents. Les agents sont limités dans leurs actions par l'insuffisance de matériel d'intervention. Et selon eux, les principales maladies animales dans la commune sont : la pasteurellose qui s'attaque aux bovins et aux petits ruminants, la trypanosomiase animale africaine, la maladie de Newcastle, la fièvre aphteuse.

ü Pêche

La rareté des retenues et cours d'eau permanents limitent la disponibilité des ressources halieutiques. Les principaux sites de pêche sont les rivières et mares relativement importants (Téré, Ki, Djoyaga, Wadoumapa, Paaki, Barr, Diria). La pêche est pratiquée de manière artisanale surtout dans les eaux des mares qui se trouvent dans le territoire communal. Elle concerne exclusivement les poissons tels que les carpes, les silures et le poisson cheval.

ü Exploitation des produits forestiers non ligneux

Elle s'exerce dans un cadre traditionnel et repose sur l'exploitation des feuilles, des fruits et des graines ou amandes de certaines espèces végétales tels que le néré, le karité, le tamarinier (Tamarindus indica). Cette activité constitue une source de revenus substantiels pour les femmes à travers la fabrication du soumbala et de l'extraction du beurre de karité. Pour la production du beurre de karité, le ramassage des amandes se fait de juin en aout. Mais on constate de nos jours que le nombre d'arbre à karité a diminué à cause de l'attaque des arbres par les parasites, les actions anthropiques, les vents violents qui les terrassent.

ü Artisanat

Le secteur de l'artisanat est diversifié mais peu développé dans la commune. On peut recenser des forgerons, des fabricants de meubles traditionnels, des potières, des maçons, des couturiers, des soudeurs, etc. Les principaux freins au développement de l'artisanat dans la commune sont les difficultés d'accès aux crédits et la faiblesse de l'encadrement des acteurs (PCD, Kouka 2015).

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius