2.2. Milieu humain
2.2.1. Données
démographiques
Selon les résultats définitifs du RGPH 2006, la
population de la commune était estimée à 59118 habitants
avec 51.08% de femmes. Le nombre de ménages était estimé
à 9406. C'est une population qui est très inégalement
répartie dans l'espace communal. Les villages les plus peuplés
sont : Bankouma, Diontala, Houna, Kouka, Mawana, Mollé, Sama et
Siwi. Sur la base de la projection de l'INSD 2007-2020, le nombre d'habitants
dans la commune serait de 74671 personnes en 2015 et 81097 habitants en 2018.
Cette augmentation de la population n'est pas sans risque sur les ressources
naturelles. De nos jours, presque tout l'espace du territoire communal est
exploité et il n'existe pratiquement plus de jachère, ni de zone
de pâturage. La densité de population était de 84 habitants
au km² en 2006 et 104 en 2015.
2.2.2. Mouvements de
population
La commune de Kouka fait partie du bassin cotonnier du
Burkina Faso. La plupart de ceux qui y viennent sont attirés par les
bonnes terres de production et la pratique de la coton-culture et de
l'élevage. Elle constitue depuis les années 1975 une zone de
prédilection pour de nombreux migrants venant des provinces telles que
le Yatenga, le Passoré, le Nayala à la recherche de bonnes terres
pour l'agriculture. L'immigration a été forte entre 1975 et 1985
selon la monographie de Boucle du Mouhoun réalisée par le MEF en
2010. Ce mouvement de population a eu donc un impact négatif sur
l'environnement dans la commune.
Les villages de la commune sont classés selon
l'importance du phénomène migratoire en deux grands blocs qui
sont le bloc Est où le phénomène migratoire est
très ancien, et le bloc Ouest qui regorge d'important réseaux
hydrographiques et de nombreux bas-fonds aménageables. De nos jours,
cette zone se caractérise véritablement par une forte pression
démographique, une dégradation accélérée.En
retour, la commune connait une émigration de sa population surtout les
jeunes garçons et jeunes filles en direction des grands centres du pays
que sont Ouagadougou et Bobo Dioulasso, auxquels s'ajoutent les pays
frontaliers comme le Mali et la Cote d'Ivoire.
2.2.3. Activités
socioéconomiques
ü Agriculture
L'agriculture est la principale activité
socioéconomique de la population. Cette activité occupe environ
90 % de la population active (PDC Kouka, 2015). Le mode de production
dominant est traditionnel, de type extensif. Les outils de production jadis
rudimentaires se modernisent peu à peu car on note de plus en plus
l'usage d'outils modernes de production (tracteurs, charrues, charrettes,
motopompe) et l'application de nouvelles techniques agricoles notamment les
techniques de conservation des eaux et des sols. Les différentes
exploitations sont : la production céréalière, les
cultures de rente, la production maraichère. L'agriculture est
dominée par la culture céréalière et les autres
cultures vivrières qui constituent la base de l'alimentation de la
population. Les principales spéculations agricoles produites dans la
commune sont le mil, le sorgho, le maïs, le riz, le voandzou, le
niébé, la patate et le manioc. La culture
céréalière représente 50% des superficies
emblavées selon la ZAT/kouka. Selon cette même source, les
superficies des exploitations de mil, de sorgho, de maïs, de riz sont
passées de 27121 ha en 2010 à 40596 ha en 2013, soit une
augmentation moyenne de 37,42% par an.
Pour ce qui concerne les cultures de rente,
c'est-à-dire le coton, l'arachide, le soja et le sésame, leur
production connait un engouement particulier à cause de la forte demande
sur le marché. Lasuperficie emblavée pour la production du
sésame a presque doublée entre 2010 et 2013. De 1442 ha en 2010,
la superficie est passée à 2250 ha en 2013. Quant au coton, il
est la culture de rente la plus dominante en terme de superficie. En 2013, la
superficie emblavée était de 9000 ha contre 6261 ha en 2010, soit
un accroissement de 43,74% (PCD, Kouka 2015). De toutes les filières de
production agricole, la filière cotonnière est la mieux
organisée. Une union des producteurs de coton de la commune a
été mise en place avec l'appui de la SOFITEX en 1996. Elle est
dénommée Union Départementale des Producteurs de Coton
(UDPC). Les principales productions maraichères dans la commune sont
l'oignon, la tomate, le chou. Elles se pratiquent dans les bas-fonds et aux
abords des points d'eau, surtout en saison sèche et la participation des
femmes est plus marquée.
Cependant, de l'ensemble des exploitations agricoles dans la
commune rurale de Kouka, il ressort que, sous l'action conjuguée de
l'homme et de l'érosion, la fertilité des sols dans l'ensemble
des villages de la commune connait une forte dégradation physique au fil
des ans. Pour faire face à ce problème, la population
aidée par des partenaires (services déconcentrés,
partenaires techniques et financiers), a adopté et applique des
techniques de fertilisation des sols (l'utilisation de la fumure organique dans
les champs). Par ailleurs, l'encadrement des producteurs est assuré par
une ZATA (Zone d'Appui Technique de l'Agriculture) qui est située dans
le chef-lieu commune, Kouka. Cet encadrement est animé par quatre
agents. Selon eux, les producteurs adoptent les techniques de vulgarisation,
mais ils restent confrontés par le manque de moyens financiers et
matériels.
ü Elevage
L'élevage est la seconde activité
socio-économique de la commune après l'agriculture. C'est une
importante activité économique qui occupe presque tous les
ménages ruraux auxquels elle procure des revenus considérables.
Cependant, il est tributaire des pratiques traditionnelles et des aléas
climatiques. On rencontre principalement trois systèmes d'élevage
dans la commune : l'élevage extensif, semi-intensif et
transhumant.
Malgré son rôle indéniable,
l'élevage demeure traditionnel et de type extensif. Les intrants
utilisés pour l'alimentation sont par conséquent
constitués principalement de pâturage naturel. Il faut dire que
l'agriculture extensive a des conséquences négatives sur les
aires de pâtures qui se réduisent au fil du temps. En plus de
cela, l'obstruction des pistes à bétail existantes, rend
difficile l'accès du cheptel à certaines infrastructures (point
d'eau, parcs de vaccination).Le mode semi-intensif concerne surtout
l'élevage des bovins et caprins. Ce type d'élevage est mieux
encadré par rapport à l'élevage extensif, avec une
alimentation plus riche. L'intervention des partenaires à travers des
appuis multiformes et les difficultés de la transhumance contraignent de
plus en plus les éleveurs à amorcer un début
d'intensification de leurs productions qui se pratiquent sous la forme
d'embouche et « d'élevage de case ». Les principales
espèces sont les bovins, les caprins, les ovins et la volaille.
Quant à l'abreuvement des animaux, en saison
pluvieuse, il s'effectue dans les marigots. En saison sèche, les
ruminants sont toujours gardés dans le système d'élevage
peulh. Mais une bonne partie des animaux est laissée en divagation dans
l'espace communal. L'approvisionnement en eau s'effectue dans les marigots et
au niveau des forages ou encore à domicile lorsque le
propriétaire dispose d'une main d'oeuvre importante et de moyens
adéquatspour cela. L'alimentation du bétail devient difficile en
saison sèche et les éleveurs sont souvent contraints à la
transhumance, vers le Sud-Ouest du pays. Une partie du bétail se
déplace également dans la zone de Sidéradougou, de
Kénédougou et vers la frontière avec la
Côte d'Ivoire à Niangoloko.Une ZATE (Zone d'Appui Technique de
l'Elevage) est située à Kouka et couvre toute la commune. Elle
est animée par trois agents. Les agents sont limités dans leurs
actions par l'insuffisance de matériel d'intervention. Et selon eux, les
principales maladies animales dans la commune sont : la pasteurellose qui
s'attaque aux bovins et aux petits ruminants, la trypanosomiase animale
africaine, la maladie de Newcastle, la fièvre aphteuse.
ü Pêche
La rareté des retenues et cours d'eau permanents
limitent la disponibilité des ressources halieutiques. Les principaux
sites de pêche sont les rivières et mares relativement importants
(Téré, Ki, Djoyaga, Wadoumapa, Paaki, Barr, Diria). La
pêche est pratiquée de manière artisanale surtout dans les
eaux des mares qui se trouvent dans le territoire communal. Elle concerne
exclusivement les poissons tels que les carpes, les silures et le poisson
cheval.
ü Exploitation des produits forestiers non
ligneux
Elle s'exerce dans un cadre traditionnel et repose sur
l'exploitation des feuilles, des fruits et des graines ou amandes de certaines
espèces végétales tels que le néré, le
karité, le tamarinier (Tamarindus indica). Cette
activité constitue une source de revenus substantiels pour les femmes
à travers la fabrication du soumbala et de l'extraction du beurre de
karité. Pour la production du beurre de karité, le ramassage des
amandes se fait de juin en aout. Mais on constate de nos jours que le nombre
d'arbre à karité a diminué à cause de l'attaque des
arbres par les parasites, les actions anthropiques, les vents violents qui les
terrassent.
ü Artisanat
Le secteur de l'artisanat est diversifié mais peu
développé dans la commune. On peut recenser des forgerons, des
fabricants de meubles traditionnels, des potières, des maçons,
des couturiers, des soudeurs, etc. Les principaux freins au
développement de l'artisanat dans la commune sont les difficultés
d'accès aux crédits et la faiblesse de l'encadrement des acteurs
(PCD, Kouka 2015).
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