CONCLUSION PARTIELLE
La commune rurale de Kouka bénéficie de
l'influencedu climatsoudano-sahélien selon le découpage des zones
climatiques au Burkina Faso.Ce type de climat est caractérisé par
une forte variabilité des paramètres climatiques
(pluviométrie, température). Les cours d'eau sont en grande
partie temporaires ;ce qui pose le problème de disponibilité
d'eau de surface surtout en saison sèche dans la commune. L'étude
morpho-pédologique a montré plusieurs types de sol qui sont
surexploités et fortement dégradés. Quant à la
végétation, elle est fortement dégradée du fait du
type d'agriculture et d'élevage pratiqué.Les facteurs humains
indiquent une forte croissance démographique. La majorité de
cette population pratiquel'agriculture et l'élevage comme principales
activités socioéconomiques.
Cependant, la gestion des ressources naturelles est peu
satisfaisante dans la commune.Ces ressources font l'objet d'une
surexploitation, souvent anarchique, pour les besoins de production, de
transformation et de satisfaction des besoins domestiques. A cela s'ajoute
l'occupation anarchique des terres qui a pour conséquences la
réduction de la biodiversité, l'ensablement des cours d'eau.
Cette situation est aggravée par la variabilité climatique qui a
pour conséquence directe la dégradation des sols à cause
de l'érosion.Dans ces conditions l'on se demande comment les populations
de la commune rurale de Kouka arrivent-elles à produire ?Autrement dit,
quels sont les effets induits de la variabilité climatique et de la
dégradation des sols sur la production
céréalière ?
DEUXIÈME PARTIE :
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ET DISCUSSION
La seconde partie de ce travail aborde ces aspects en deux
chapitres. Dans le premier, il est question des variabilités climatiques
et ses effets sur la production céréalière dans la commune
rurale de Kouka. Quant au second chapitre, il traite de la dégradation
des sols et ses conséquences sur la production
céréalière dans la commune de Kouka.
CHAPITRE
III: LES VARIABILITÉS CLIMATIQUES ET LEURS EFFETS SUR LA PRODUCTION
CÉRÉALIÈRE DANS LA COMMUNE RURALE DE KOUKA
Ce chapitre traite les caractéristiques des
paramètres climatiques et leurs incidences sur la production
céréalière dans la commune rurale de Kouka. Une analyse
est faite d'abord sur la variation des précipitations, des
températures, de l'humidité relative de l'air ; ensuite une
relation est établie entre les variations des paramètres
climatiques et la variation de la production
céréalière.Dans ce présent chapitre, l'étude
reconnaît aussi l'importance d'appréhender la vision paysanne des
variabilités climatiques et la contribution de ces perceptions à
l'adaptation à la variabilité climatique.
3. 1.
Caractéristiquesde la variabilité climatique
Le climat d'une période, au sens utilisé dans
la présente analyse, se réfère aux moyennes et à
l'irrégularité des variables comme la pluviométrie, la
température, l'humidité relative. L'importance relative
accordée à chacune de ces variables dépend de la
région du globe considérée. Au Sahel, la pluie est de loin
la variable climatique la plus déterminante pour la vie des populations
; certains auteurs considèrent qu'elle permet à elle seule de
déterminer l'évolution de l'environnement dans cette
région du monde. La pluviométrie peut donc être
considérée comme le paramètre le plus indiqué pour
caractériser ou analyser l'évolution du climat au Sahel(ALI A.,
2010 ; OUOBA A. P., 2013).Autant de raisons qui font que la plupart des
études et analyses portent sur les précipitations bien plus que
sur d'autres paramètres du climat.Ainsi au cours de cette étude,
les paramètres climatiques tels que la pluviométrie, la
température de l'air, l'humidité relative de l'air sont
analysés afin d'étudier leur impact sur la production
céréalière dans la commune rurale de Kouka au Nord-ouest
du Burkina Faso.
Par sa position géographique dans la zone
intertropicale, le Burkina Faso connait un climat tropical de type soudanien,
avec une alternance de deux saisons : une saison humide et l'autre
sèche, fraiche et chaude. De ce fait, à l'instar des autres
localités du pays, la commune de Kouka connait une variation de ses
paramètres climatiques au fil du temps.
3.1.1. Variabilité
interannuelle de la pluviométrie
3.1.1.1. Evolution de la
pluviométrie de 1988 à 2017
Les variations interannuelles de la pluviométrie
sont caractérisées par une alternance
d'années où les hauteurs d'eau fluctuent en dents de scie.
La moyenne des hauteurs d'eau est de 826,5mm pour la série 1988-2017
selon les données de la station synoptique de Dédougou. Sur le
diagramme ombro-thermique (graphique n°1, page n°24), on distingue
une période humide qui va de Mai à Septembre, une période
sèche allant d'Octobre à Mars. La courbe de la variation de la
pluviométrie de cette même série, graphique n°7, nous
montre une variabilité interannuelle de la pluviométrie, durant
cette période.Il ressort de ce graphique une variabilité
pluviométrique interannuelle basée sur lesfluctuations entre les
années sèches, les années humides et les années
dites normales. Grâce à cette succession d'années
déficitaires, d'années excédentaires et d'années
normales, il est mis en exergue des périodes de hausse et de baisse
continue de la pluie.En effet, sur le graphique n°7, l'Ecartype+1 et
l'Ecartype-1 permet de distinguer les années sèches, les
années humides et les années normales. L'Ecartype+1 est obtenu en
additionnant la moyenne de la série considérée à
l'Ecartype. Quant à l'Ecartype-1, il est la différence entre la
moyenne de la série et l'Ecartype. Les années situées
au-dessus de l'Ecartype+1 sont considérées comme des
années humides. C'est le cas de 1994, 2003, 2010 et 2015. Les
années situées en dessous de l'Ecartype-1 sont des années
sèches. Il s'agit ici particulièrement de l'année 2000.
Toutes les autres années situées entre l'Ecartype+1 et
l'Ecartype-1 sont considérées comme des années normales.
Graphique n°7 :
évolution des précipitations de 1988 à 2017
Sources de données : station synoptique de
Dédougou, 2018
La tendance de la pluviométrie de la série
considérée connait en général une hausse (voir
graphie n°2, p25). Il y a donc une amélioration de la
pluviométrie qui a commencé surtout à partir de 1990. Le
constat d'une tendance à la hausse de la pluviométrie d'une
période (1986-2016) est aussi fait dans la province de Fada N'Gourma
(SOME N. J., 2018) et dans la Kompienga au sud-est du Burkina Faso (DIPAMA J.
M., 1997) qui a constaté une amorce de relèvement du niveau
pluviométrique. De façon générale, DIPAMA J. M. a
souligné en 2004 que : « la décennie 1990-1999 a
été globalement la plus arrosée au niveau de toutes les
stations du pays.
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