Le néologisme chez les étudiants francophones étrangers des universités de Constantinepar Abdorhamane AG ILJIMIT Université Frères Mentouri Constantine 1 - Master 2021 |
1.3.2. Typologie d'empruntsÀ travers les années et les siècles, les langues ont évolué et le lexique qui les compose a subi des changements parfois inspirés de concepts de langues voisines. En fait, les vocables passent d'une langue à une autre selon la mode, les inter-communautés, les guerres, le commerce et l'histoire. Par conséquent, nous utilisons tous les jours dans nos conversations quotidiennes des emprunts sans s'en rendre compte. Ainsi, à partir de nos lectures à travers différents auteurs et théoriciens, nous avons rencontré un nombre assez important d'emprunts, en vue de la simplification du 17 NEVEU F, Dictionnaire des sciences du langage, Armand-Colin, Paris, 2004, p. 222 18 DINC D., 2008, op. cit. p.6 19 www.axl.cefan.ulaval.ca. Consulté le 15/04/2021 11 processus, nous allons nous en tenir à trois types par Mme YETTOU N.20, selon l'emprunt du sens ; de la forme ou de la traduction : l'emprunt lexical ; l'emprunt sémantique et le calque. 1.3.2.1. L'emprunt lexicalLa lexie est complètement transférée. La forme et la signification des mots sont empruntées. L'emprunt lexical est principalement lié à la lexie, dans sa relation formelle significative. Exemple: «coach», personne chargée d'entraîner une équipe ou un athlète, emprunté au mot anglais «coach», signifie également entraîneur. Le mot a certainement conservé la même orthographe et la même signification, mais il a subi des changements phonétiques importants. La langue emprunteuse, s'approprie le mot emprunté en y apportant des ajustements plus ou moins importants quant à la forme et à la signification des emprunts lexicaux, lesquels comportent trois sous-catégories. ? L'emprunt non intégré (non assimilé) Sa forme reste proche de la phonéticité de la langue prêteuse et son orthographe originale est préservée, bien sûr lorsque les deux systèmes alphabétiques sont identiques, parfois avec une adaptation phonétique relative: ex: impresario (italien) - fiesta (espagnol) - hand-ball (allemand). Les lexies qui semblent encore totalement étrangères sont celles qui n'ont pas été complètement assimilée par la langue, soit parce que leur prononciation reste trop éloignée des coutumes phonétiques et graphiques françaises, soit parce qu'elles sont trop rares ou limitées: par exemple moudjahidin (arabe) - geisha (japonais) - tchador (iranien). ? L'emprunt intégré (assimilé) Les mots sont susceptibles d'être ajustés phonétiquement ou graphiquement, tant que les systèmes phonologiques des différentes langues coïncident rarement. L'exemple ci-dessus, tiré de l'arabe [qahwa], peut expliquer ce fait. Le système de langue française diffère de l'arabe, qui ignore tout du [q] et du [h], il est obligé d'adapter les emprunts à son système réceptif. Le [q] a été remplacé par [k] par le système français, relativement proche de son pour les non formés ([q] pouvant passer pour un allophone de /k/ en 20 Mme YETTOU N. (2013). La néologie dans le journal El Watan, étude lexicosémantique. Mémoire de magistère. Université EL HADJ LAKHDAR Batna.
http://theses.univ- 12 français, mais pas en arabe). De son côté le [h], est complètement et simplement rejeté, car il n'existe pas de quasi-phonèmes en français. ? Le xénisme Selon le Trésor de la Langue Française informatisé, le « xénisme est un subst. masc. introduction de mots étrangers dans une langue donnée, sans altération de la graphie, sans les marques de genre et de nombre de la langue-hôte »21 Le xénisme est une lexie ou un énoncé emprunté à une langue étrangère sans aucune modification ni traduction. Le terme d'emprunt ne sera employé qu'une fois le vocable intronisé dans la lexicographie ou lors de son intégration à la culture d'adoption. C'est sont des réalités qui n'ont pas de correspondant dans la langue du locuteur français, ils sont volontairement intégrés par lui à son élocution comme témoins du cadre étranger22. |
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