Le néologisme chez les étudiants francophones étrangers des universités de Constantinepar Abdorhamane AG ILJIMIT Université Frères Mentouri Constantine 1 - Master 2021 |
1.2. Néologie de sens (sémantique)Unités lexicales préexistantes dans une langue et auxquelles on ajoute une nouvelle acception. C'est l'adjonction d'un nouveau sens « inédit » par apport aux sens répertoriés d'un mot donné « Il s'agit de néologie quand un mot déjà existant dans une langue ajoute un autre sens » (SABLAYROLLES 2000: 150)15. Prenons, par exemple le mot « handicap » (déficience physique ou mentale), qui a acquis un nouveau sens de « difficulté, obstacle». 1.3. L'emprunt1.3.1. Définition de l'empruntL'emprunt est mot étranger utilisé dans une autre langue. Le dictionnaire de linguistique et des sciences du langage DUBOIS et al., définit l'emprunt comme suit : « il y a emprunt linguistique quand un parler A utilise et finit par intégrer une unité ou un trait linguistique qui existait précédemment dans un parler B (dit langue source) et qu'A ne possédait pas ; l'unité ou le trait emprunté sont eux-mêmes qualifiés d'emprunts »16, ce qui veut dire que toute lexie nouvelle, provenant d'une langue B (source), et intégrée dans une langue A (emprunteuse), est considérée comme un emprunt linguistique. Dès lors, qu'une lexie fait apparition dans le lexique d'une langue cible, le terme d'emprunt lui est alors octroyé, ce que soutien F. NEUVEU : 14 https://www.espacefrancais.com/la-neologie/. Consulté le 19/02/2021. 15 DINC D., La néologie et ses mécanismes de création lexicale ( studylibfr.com), consulté, le 20/02/2021. 16 DUBOIS J. et al, 2002, op. cit. p. 177 10 « Le terme d'emprunt désigne un processus selon lequel une langue acquiert une unité lexicale intégrée au lexique d'une autre langue. L'étendue temporelle de ce processus est très variable et se trouve déterminée, comme le souligne Josette Rey-Debove (La Linguistique du signe, 1998), par la codification plus ou moins rapide d'un fait de discours dans la langue. Le terme d'emprunt a une valeur très large en lexicologie. Elle couvre celle de xénisme (première étape de l'emprunt, correspondant à l'usage d'un mot d'une autre langue exprimant une réalité étrangère à la culture de la langue d'accueil, ou une réalité qui sans lui être étrangère ne fait pas l'objet d'une dénomination spécifique : ex. apartheid, apparatchik). Elle couvre également celle de calque (emprunt résultant généralement d'une traduction littérale : ex. gratte-ciel, calque de l'anglais skyscraper). »17 En tant que procédé externe d'enrichissement linguistique « l'emprunt consiste à importer dans une langue cible des mots appartenant à une langue source. Considérée la solution la plus commode pour remplir les lacunes lexicales d'une langue, il est favorisé par des facteurs extralinguistiques tels que le voisinage, les rapports économiques, politiques et culturels de deux ou plusieurs communautés. »18 En outre l'emprunt se focalise sur les rapports politico-économiques et socio-culturels entre des communautés linguistiques afin de combler les points faibles d'une langue. Emprunter est donc un moyen d'enrichir les langues, mais dans toute société il est soumis à un ensemble de forces sociales motivées par plusieurs facteurs, dont les échanges socio-économiques, les médias, la volonté des pouvoirs publics d'intervenir, l'apprentissage et la formation, les attitudes des locuteurs envers les langues, etc.19 |
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