WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le néologisme chez les étudiants francophones étrangers des universités de Constantine


par Abdorhamane AG ILJIMIT
Université Frères Mentouri Constantine 1 - Master 2021
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.2. Répertoire linguistique

Comme nous l'avons précisé plus haut, nos enquêtés ne partagent pas la même langue maternelle, par contre nous savons qu'ils sont issus de pays d'Afrique francophone, ainsi pour connaître leurs langues maternelles, lesquelles peuvent générées des créativités lexicales, nous leur avons posé l'unique question :

? quelle est votre langue maternelle ?

La langue maternelle, est la première langue que l'on acquiert à la maison avec les parents et particulièrement avec la maman. Elle est donc apprise de façon naturelle et spontanée.

Figure 5 : langue maternelle des enquêtés

kituba

8%

Langues maternelles

soninké

tamacheq

4%

24%

songhay

12% lingala

4%

bambara

peulh 24%

4% haussa

20%

37

La langue tamasheq et le bambara constituent quarante-huit pour cent (48%) de nos enquêtés et se répartissent à part égal vingt-quatre pour cent (24%) chacune. Le haussa occupe la deuxième place avec vingt pour cent (20%) au-dessus des autres langues qui se présentent avec seulement vingt-huit pour cent (28%) de chiffrage, (songhay (12%) ; kituba (08%) ; lingala (04%) ; peulh (04%).

Nous n'avons pas jugé nécessaire de formuler une seconde question sur la connaissance des langues étant donné que notre public d'enquêtés, viennent tous de pays francophones et donc ont comme langue seconde le français. Par ailleurs, c'est la partie qui constitue l'objet de notre étude (la langue française).

1.3. Pratiques linguistiques

La tâche que nous nous sommes imposée afin d'analyser les pratiques langagières de nos enquêtés repose sur le choix linguistique de ces derniers. C'est pourquoi, les questions qui ont été posées à nos enquêtés consistent à dégager les lexies néologiques (créativités lexicales) dont ils font usage dans leur conversations quotidiennes et de savoir quelles sont les raisons qui les poussent à recourir à cette méthode (néologisme).

Ainsi, les questions se répartissent comme suit :

? Faites-vous recours aux créations lexicales (néologismes) ?

Il s'agit de savoir si les enquêtés en questions emploient des néologismes dans leurs conversations ou non. Dans le cas échéant il serait inutile de remplir le questionnaire car seuls les enquêtés qui font recours aux créations lexicales, font objet de notre étude.

? Si oui, lesquelles ?

Ceci, permettrait de recueillir toutes les lexies utilisées par nos enquêtés. Celles-ci, sont censées être des mots nouveaux (néologismes) pratiqués par les enquêtés et qui vont nous servir de corpus d'étude.

? Qu'est-ce qui vous contraint (pousse) à les employer ?

Selon cette question, l'idée est de connaître la raison de l'émission de ces lexies nouvelles dont se servent les étudiants. Est-ce dans le but de faire passer un

38

message ; par manque de compétence linguistique ou par simple jeu de mots ? De ce fait, nous avons rencontré plusieurs raisons émanant des réponses données par les enquêtés :

Pour les enquêtés (E1 ; E2 ; E3 : E16 ; E18 ; E19 ; E23 et E25), le recours aux créations lexicales rend le contenu de l'énoncé plus drôle et amusant. Ils avancent ainsi :

E1 : « pour le fun, ça permet de plaisanter entre amis ».

E2 : « [...] amusant et facile pour moi... »

E3 : « pour une communication plus amusante »

E16 : « [...] j'utilise ces mots car c'est amusant, mais des fois pour éveiller la curiosité de mon interlocuteur (pour des nouveaux mots)... »

E18 : « [...] quand il m'arrive de les utiliser, je trouve ça magnifique et très amusant »

E19 : « [...], d'un autre côté pour rendre le contenu plus drôle »

E23 : « par le simple plaisir, nous le faisons pour rigoler, souvent aussi nous le faisons juste pour avoir notre propre langage »

Pour les enquêtés (E2 ; E6 ; E7 ; E20 ; E22 ; E24 ; E25), il s'agirait d'un moyen assurant l'intercompréhension entre les amis/es et servant également d'identification entre les individus de la nouvelle génération. Cela, leur permet de rester à jour dans leur époque et simultanément de faire obstruction à la norme.

Les enquêtés (E8 ; E9 ; E11 ; E17), trouvent la création lexicale facile d'emploi « ils sont facile à employé [...] »61, et qu'il est question de mots codés que l'on communique sans qu'ils ne soient compris par les autres « c'est des mots codés la plupart de temps pigés par les initiés »62, « [...] et aussi pour pouvoir communiquer sans que les autres ne puissent comprendre ce que nous disons... »63. Et dont ils se servent pour restreindre leur cercle d'amis/es « je les utilise pour limiter mon cercle

62 Termes employés par l'enquêté « E8 »

61 Termes employés par l'enquêté « E11 »

63 Termes employés par l'enquêté « E17 »

39

d'interlocuteurs [...] »64, ce qui permettrait également une compréhension rapide « [...], et pour une compréhension rapide »65. Les enquêtés (E4 et E5), ajoutent à ces raisons :

E4 : « pour mieux passer le message. Se sentir à l'aise avec les gens. Pour passer un message clé entre nous »

E5 : « quelques fois c'est pour faire passer le message à bien, afin que mon interlocuteur me comprenne »

D'après ces enquêtés (E10 ; E13 ; E14 ; E15), la société et l'entourage ne passent pas inaperçu face aux créativités lexicales. L'une des raisons qui incitent les étudiants à faire recours aux néologismes serait le milieu côtoyé et l'influence sociale.

E10 : « le milieu et les personnes avec lesquelles je suis amené cottoyé quotidiennement »

E13 : « primo, c'est la société, mais on fait aussi recours à la comédie visionner dans les chaines de télévision »

E14 : « l'entourage, la société »

E15 : « l'évolution sociétale de la linguistique, l'influence du rap, le niveau de compréhension de l'interlocuteur, l'influence de la jeunesse sur le rap »

En dépit des raisons de créations lexicales citées supra, diverses contraintes peuvent paraître comme chez ces enquêtés : E16 « [...] pour paraître juste cool (pour les mots inversés) auprès d'un groupe de personnes » ; E19 « pour diversifier et enrichir mon vocabulaire » ; E21 « ça permet le développement et l'enrichissement d'un dialogue entre les individus et aussi de s'exprimer librement ».

65

64 Termes employés par l'enquêté « E9 »

«E11», op. cit. p.23

40

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo