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Contribution à  l’étude socio-économique de l’UFA JUA-IKIE. Cas des villages Cabosse, Elogo 1 et Elogo 2 (district de Souanke, département de la Sangha, république du Congo).


par Vigny Beranger MPAMBORI LIFOU
Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville - Diplôme d'Ingénieur de Développement Rural 2015
  

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DEUXIEME PARTIE :

CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES ET REVENUS

DES MENAGES

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 38

CHAPITRE 3 : ECONOMIE FAMILIALE

3.1. Caractérisation des systèmes de production

3.1.1. Les activités pratiquées dans les villages enquêtées

L'activité dominante chez les chefs des unités domestiques enquêtées est l'agriculture, pratiquée comme activité principale par 85,71% des personnes enquêtées (tableau 11) ou comme activité secondaire par près de 10,61% d'entre elles. Le tableau 12 montre qu'environ 18,37% des personnes enquêtées n'exercent aucune activité secondaire. Il s'agit notamment des femmes qui, pour diverses raisons, ne s'occupent essentiellement que des activités domestiques et déclarent être de simples ménagères, et/ ou des d'autres personnes n'exerçant aucune activité faute de manque d'emploi surtout.

Tableau 11 - Occupation principale des membres d'unités domestiques enquêtées

Activités principales Chef de l'UD

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

Agriculture

17

10

15

42

85,71

Travailleur SEFYD

7

0

0

7

14,29

Total

24

10

15

49

100

En dehors de leurs activités exercées de façon permanente, certaines personnes exercent d'autres activités d'appoint en vue notamment d'améliorer leurs revenus. Les principales activités d'appoint ici sont : la chasse et l'orpaillage respectivement pour un peu près de 26,53% et 24,49% des cas.

Tableau 12 - Activités secondaires des membres des unités domestiques enquêtées

Activités secondaires Chef de l'UD

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

Non réponse

6

1

2

9

18,37

Agriculture

4

0

0

4

8,16

Chasse

7

3

3

13

26,53

Orpaillage

4

3

5

12

24,49

Pêche

1

1

2

4

8,16

Cueillette

1

1

2

4

8,16

Elevage

1

1

1

3

6,12

Total

24

10

15

49

100

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 39

3.1.2. Les activités économiques dominantes

Les activités économiques dans la zone d'étude sont déterminées directement par l'environnement naturel. L'importance de la forêt et l'abondance exceptionnelle de la faune font que, traditionnellement, les activités dominantes sont : l'agriculture vivrière, la chasse, la cueillette, le petit élevage (ovin, caprin et volaille), l'orpaillage.

Toutes les activités de la zone participent à l'équilibre alimentaire des populations locales. En effet, comme le soulignent Bahuchet et al. (1979), l'agriculture pratiquée par les femmes fournit principalement l'aliment glucidique de base (calorique), alors que la forêt, qui est principalement le domaine de l'homme, fournit les protéines (par la chasse et la pêche), les lipides et une partie des vitamines.

Mais, en dehors de leur contribution à l'équilibre alimentaire des populations, les activités observées dans la zone participent également à la formation des revenus monétaires en milieu paysan. Ceci essentiellement grâce aux échanges intra et inter-villageois, à l'absorption d'une partie de la production locale et des produits de la chasse et de la cueillette par les populations du centre semi-urbain de Souanké et par les travailleurs de SEFYD et aux interactions entre ces populations les communautés vivant au-delà de la frontière avec le Cameroun. Les activités économiques dans la zone d'étude sont pratiquées dans un environnement qui se présente, schématiquement, comme indiqué dans la figure 26.

Système de
production

Système sanitaire

Système éducatif

Routes

Marchés

Services agricoles

Services forestiers

Figure 27- Environnement économique de la zone d'étude

Source : Boukoulou & Mialoundama 2015

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 40

3.1.2.1. Les activités agricoles et exploitations agricoles familiales

Dans les villages enquêtés, nous pouvons noter que l'agriculture est pratiquée dans toutes les unités domestiques enquêtées soit comme activité principale soit comme activité secondaire. Cette agriculture est pratiquée, à 95,92% des cas, à la fois pour l'auto-consommation et pour la vente. Le tableau 13 indique les déclarations des chefs d'unités domestiques enquêtés sur les objectifs visés par les ménages en pratiquant l'agriculture.

Tableau 13 - Objectifs déclarés dans la pratique de l'agriculture

Objectifs déclarés

Nombre de chefs d'UD

Total

Pourcentage (%)

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Uniquement pour l'auto-consommation

1

0

1

2

4,08

Uniquement pour la vente

0

0

0

0

0

Pour l'auto-consommation et la vente

23

10

14

47

95,92

Total

24

10

15

49

100

De manière générale, l'activité agricole s'effectue en zone forestière, après défrichement, abattage et brûlis de la forêt primaire ou secondaire. En dehors de quelques rares exploitations, l'agriculture sédentarisée n'est pas pratiquée dans la zone. De ce fait, les producteurs sont souvent contraints de parcourir plusieurs kilomètres pour accéder à leurs champs. Les distances à parcourir varient en fonction de l'importance démographique et de la qualité des sols.

Tableau 14 - Distances parcourues entre le village et champs

Distance village-champ

Nombre d'UD concernés

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Moins de 500 m

7

1

4

500 - 999 m

9

3

4

1 Km - 3 km

6

6

7

Plus de 3 Km

2

0

0

Total

24

10

15

Le tableau 14 montre que, dans la plus grande partie des UD enquêtés, les distances à parcourir pour accéder aux exploitations agricoles varient de 500 m à 3 Km. Dans la zone de Cabosse, les producteurs parcourent jusqu'à plus de 6 Km pour atteindre les zones de culture.

Les cultures sont pratiquées au moyen d'outils rudimentaires pour l'abattage des arbres et le dessouchage (hache, machette et tronçonneuse) et pour le labour, les semis et bouturage et le sarclage (houe). Les enquêtes de terrain ont montré que tous les ménages enquêtés travaillent à la machette et à la houe et 97,96% d'entre eux ont recours à la hache. Il a été relevé néanmoins quelques cas de ménages (2,04%) ayant recours à la tronçonneuse (tableau 15).

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 41

Tableau 15 - Outils utilisés selon les unités domestiques enquêtées

Outils utilisés

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

Hache

24

10

14

48

97,96

Machette

24

10

15

49

100

Houe

24

10

15

49

100

Tronçonneuse

2

0

0

2

4,08

Les superficies cultivées sont en général très modestes, du fait non seulement de l'archaïsme des moyens de production, mais aussi d'autres contraintes qui sont à la fois d'ordre technique et agronomique qu'humain et organisationnel. C'est une agriculture traditionnelle.

Les superficies cultivées sont, du fait du caractère rudimentaire des moyens de production utilisés, très faibles. En fonction de l'importance de la main-d'oeuvre disponible et de la proximité des voies de communication, les superficies cultivées varient dans les villages de 200 m2 à 2 ha. Le tableau

16 montre qu'environ 63% des unités domestiques enquêtées valorisent une superficie agricole de moins de 1 ha. Les quelques rares ménages ayant recours à la tronçonneuse et à une main-d'oeuvre additionnelle pour certaines opérations culturales à arrivent ainsi à mettre en valeur des superficies pouvant aller de 2 à 5 ha. Ces cas restent cependant tout à fait marginaux.

Tableau 16 - Superficies agricoles évaluées

Superficies agricoles

Nombre d'UD concernés

Total

Pourcentage (%)

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Moins de 5 ares

5

0

0

5

10,21

5 - 99 ares

15

4

7

26

53,06

1 - 2 ha

3

5

6

14

28,57

Plus de 2 ha

2

1

1

4

8,16

Total

24

10

15

49

100

Les cultures vivrières sont pratiquées en association dans environ 97,96% des ménages enquêtés,
la monoculture étant quasi inexistante dans toute la région ne représente que 2,04% (tableau 17).
Tableau 17 -Systèmes de culture

Système de culture agricole

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

Association

24

10

14

48

97,96

Monoculture

0

0

1

1

2,04

Total

24

10

15

49

100

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 42

L'agriculture dans cette zone reste pratiquée de façon naturelle sans apport dans 89,80% des ménages enquêtés avec seulement 10,20% des ménages utilisant les fertilisants organiques (paille de maïs et autres résidus de récolte), les producteurs n'utilisant ni fertilisants minéraux, ni pesticides (tableau 18). Les sols se reconstituent uniquement au moyen de la jachère dont la durée varie de 2 à 7 ans, en fonction de la nature des sols, des cultures pratiquées et de la pression démographique.

Tableau 18 -Type de fertilisants utilisés

Type de fertilisant

Cabosse

Elogo 1

Elogo 2

Total

Pourcentage (%)

Aucun

23

9

12

44

89,80

Fertilisant minéral

0

0

0

0

0

Fertilisant Organique

1

1

3

5

10,20

Total

24

10

15

49

100

L'activité agricole s'articule autour de trois principaux types de cultures : les cultures vivrières, les cultures de rente et les cultures maraîchères.

50

45

40

35

30

25

20

15

10

5

nombre d'exploitation agrciole

0

48

47

42

37

20 21

18 19

16

13

11

2 3

1 2

3

6 4

Type de culture

Figure 28 - Quelques cultures pratiquées au sein des exploitations agricoles familiales

a) MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 43

Les cultures vivrières

Pratiquées exclusivement en zones forestières, les cultures vivrières sont le fait des hommes et des femmes. Les cultures les plus couramment pratiquées dans la zone sont : le manioc (Manihot esculenta), la banane plantain(Musa), l'arachide (Arachis hypogea), le maïs (Zea mays), le taro (Colocasia esculenta), la patate douce (Ipomea patatas) et l'igname (Dioscorea spp.). Le manioc reste néanmoins la culture la plus dominante. Selon Tchicaya (2008), « ce type de pratique arrange les producteurs, mais constitue néanmoins un facteur de dégradation des terres et de pollution atmosphérique par l'émission de gaz à effet de serre tels que le CO2 et le CO ».

Comme cela apparaît dans la figure 28, le manioc et la banane sont de loin les cultures les plus pratiquée au sein des unités domestiques. Du fait de la demande importante en manioc et en banane, de leurs conservation et surtout de la transformation relativement maîtrisées du manioc et de l'amélioration des principales voies de communication, les produits s'écoulent assez facilement et permettent aux producteurs d'accéder à des revenus de façon plus sûre. Ceci explique l'engouement des producteurs pour le manioc et la banane.

Il sied de signaler que la production de maïs est généralement orientée à la distillation pour la production d'alcool.

b) Les cultures de rente

Contrairement à d'autres parties de la Sangha (Mokeko, Ouesso), la culture du palmier à huile (Elaeis guineensis) n'a pas été valorisée dans notre zone d'étude. Une seule culture de rente est ainsi notée dans cette zone, c'est la culture du cacao (Theobroma cacao). Cette culture, introduite depuis les années 1940 dans le nord du pays, connaît un net recul depuis les années 1980. En 1982, les plantations qui avaient vieilli, ont été régénérées avec du matériel hybride plus performant, mais les champs semenciers n'ont pas été suivis et la diffusion des cabosses ne se fait plus depuis plus de 20 ans. De ce fait, les plantations actuelles ne sont plus régénérées par du matériel végétal performant, la conduite des plantations (élagage des gourmands et réglage de l'ombrage) est quasi abandonnée et les maladies, telle que la pourriture brune, se développent de plus en plus et les rendements par arbre sont devenus extrêmement faibles. Tout ceci a pour conséquence l'abandon progressif de la culture, les paysans se contentant aujourd'hui de procéder à la simple cueillette dans les vieilles plantations (Boukoulou,& Mialoundama, 2015).

Il y a aujourd'hui un projet de relance de la filière cacao dans la Sangha, avec le concours de la CIB-OLAM. Celle-ci a déjà installé une pépinière à Pokola et compte appuyer les producteurs en leur octroyant des crédits et en assurant la commercialisation de la production. Ce projet devrait pouvoir relancer la culture du cacao dans notre zone d'étude et donner de ce fait une nouvelle opportunité aux populations rurales d'accroitre leurs revenus.

MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet 2015 Page 44

c) Les cultures maraîchères et fruitières

Le maraîchage est quasi inexistant dans la région. Les rares activités maraîchères observées sont le fait des populations allochtones, notamment celles qui viennent travailler en milieu semi-urbain de Souanké et/ ou à la base-vie de SEFYD. On note cependant dans tous les villages, quelques jardins de case où sont pratiquées les cultures de gombo (Hibiscus esculentus), de courges (Curcubita sp.), de l'amarante (Amaratus Hybridus), de la tomate (Lycopersicon esculentum), de l'aubergine (Solanum esculentum), etc.

Quelques cultures fruitières sont également pratiquées autour des habitations. Il s'agit notamment des cultures de papayer (qui pousse généralement de façon spontanée), de manguier, d'oranger, de safoutier, etc. (figure 29 et figure 30)

Figure 29 - Champ de cacao à Elogo 2 Figure 30 - association culturale : manioc

banane maïs

Certaines cultures nécessitent au préalable un abattage, le brûlis, le dessouchage et un nettoyage complet du terrain à cultiver. Généralement, ces activités se déroulent de novembre à février. Dès les premières pluies de avril, débute le semis qui s'étend jusqu'à juin, le sarclage intervient à partir d'août. La récolte se fait souvent au mois d'octobre (tableau 19).

Au cours de l'enquête, certaines contraintes liées à l'activité agricole ont identifié. Il s'agit entre autre de l'insuffisance de la main d'oeuvre, des contraintes liées aux conditions climatiques et édaphiques, des problèmes d'ordre phytosanitaires et de l'écoulement de la production, et surtout l'attaque des cultures sur pied par des ravageurs. Il y a également le manque de capacités techniques adéquates qui reste encore de plus en plus observée dans la zone.

Les agriculteurs sont de ce fait contraints d'utiliser un matériel de production essentiellement rudimentaire avec des techniques typiquement empiriques.

Ce qui ne les permet pas d'ailleurs de travailler sur des grandes surfaces agricoles, donc par conséquent d'accroitre leur capacité de production. Pour la plupart des agriculteurs, ces contraintes peuvent être palier avec des appuis conséquents en matériel végétal de qualité et en produits phytosanitaires, la vulgarisation des techniques agricoles, les subventions ou des crédits et la création d'un marché d'écoulement de la récolte.

Tableau 19 - Calendrier cultural de la zone d'étude

Activités

Mois

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Approvisionnement en semences

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Délimitation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Défrichage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Abattage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Brûlis

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Labour

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Buttage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

planting

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Semis

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sarclage (entretien)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Récolte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Commercialisation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Légende :

Activité intense

Activité faible

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle