2.3.1.2. Le lignage chez les Djems et les
Bakouélés
Le lignage est un groupe plus restreint que le clan. Ses
membres, issus d'un même aïeul parfaitement identifié, se
reconnaissent comme faisant partie d'une même « famille ».
Celle-ci se présente comme l'ensemble des personnes les plus proches
biologiquement et socialement et qui se constituent suivant une filiation
patrilinéaire, à partir de l'ancêtre de
référence, (Boukoulou, 2012a).
Un lignage peut être ainsi considéré comme
un segment de clan et définit le niveau élémentaire de la
parenté chez les Djems et les Bakouélés.
Il correspond au lignage tel qu'il s'observe dans tout le Congo et qu'on peut
définir comme un groupe de filiation unilinéaire dont les membres
se reconnaissent comme faisant partie de la même « famille »,
à la fois par la référence à un même
ancêtre connu et nommé et de qui sont issus les différents
membres du groupe, et par la connaissance parfaite des liens
généalogiques qui les lient les uns aux autres (Boukoulou
2012b.).
Les membres du lignage ont ainsi, les uns vis-à-vis des
autres, des droits et des devoirs qui ne s'affaiblissent que lorsque le groupe
est lui-même en crise. Les droits et devoirs réciproques des
membres du lignage sont notamment l'aide et l'assistance en cas de maladie, de
décès, de mariage ou de toute autre situation favorable ou
d'infortune survenant à l'un d'entre eux. On peut noter aussi
l'accès aux biens communs, notamment à la terre du lignage (qui
est la terre du clan dont il est issu) et à ses ressources (Boukoulou,
2009).
Le lignage dans la zone d'étude se définit par
les cinq traits. C'est la structure fondamentale de la société,
l'unité du groupe est garantie par le chef du lignage (ou chef
de famille), la circulation et la distribution des biens et des fonctions sont
assurées par le chef du lignage et ses substituts, le lignage est un
groupe strictement exogame, le lignage est toujours possesseur d'une terre
(Boukoulou 2012a.).
La structure hiérarchique linéaire du lignage se
présente comme indiqué dans la figure 25. C'est essentiellement
par des moyens idéologiques que le chef du lignage et ses substituts
arrivent à maintenir l'unité du lignage et sa perpétuation
dans le temps et dans l'espace. Ces moyens idéologiques restent la peur
de la sorcellerie ou de l'action pernicieuse des ancêtres sur
les vivants.
MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation
d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet
2015 Page 32
1
4
2
3
MONDE INVISIBLE
MONDE DES VIVANTS
6
5
Figure 25- Structure hiérarchique linéaire
du lignage chez les Djems et les Bakouélés
source : Boukoulou et Mialoundama (2015)
Légende
1. Les ancêtres : membres décédés du
lignage ;
2. Chef du lignage : joue le rôle d'interface entre le
monde invisible et celui des vivants ;
3. Les personnes âgées, perçues comme les
sages et la mémoire du groupe ;
4. Les `'Aînés sociaux», hommes ayant la
responsabilité de la perpétuation du groupe sur le plan
économique et social.
5. Les Femmes adultes ayant la responsabilité de la
perpétuation du groupe sur les plans biologique (par la
procréation) et alimentaire (par la production vivrière) ;
6. Les `'Cadets sociaux», personnes n'ayant aucune
responsabilité sociale ou économique au sein du groupe (membres
non encore mariés du lignage).
|
MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation
d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet
2015 Page 33
MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation
d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet
2015 Page 34
|