2.3.1. Le système de parenté chez les Djems
et les Bakouélés
La parenté reste le principal cadre de
référence organisationnel et identitaire des communautés
rurales de la zone d'étude. L'étude du système de
parenté des deux principaux groupes ethnolinguistiques de la zone
d'étude, c'est-à-dire les Djems, et les
Bakouélés, permet de relever que les communautés
rurales s'appuient ici sur une structure sociale qui se rapproche plus du
système politique de type acéphale que d'un système
fortement hiérarchisé et à tendance étatique comme
on peut l'observer par exemple dans les Plateaux. L'ensemble de la
société dans la zone d'étude est en effet relativement peu
hiérarchisée et se structure essentiellement autour du clan
(Mbi chez les Djems) et du lignage (Fang chez les
Djems), Bahuchet (1979).
2.3.1.1. Le clan chez les Djems et les
Bakouélés
Le clan apparaît parmi les communautés
installées dans notre zone d'étude comme le plus grand groupe de
filiation unilinéaire. Ses membres se considèrent tous comme des
descendants, exclusivement par les hommes, d'un même ancêtre, sans
cependant qu'il ne soit toujours possible de remonter à ce dernier par
une ligne généalogique ininterrompue (Elema, 2008). Dans bien des
cas, l'ancêtre de référence est en effet souvent
perçu plus comme une figure de légende que comme un être
réel.
Le clan joue cependant un rôle social majeur au sein des
populations ; il constitue la principale référence dans la
définition du statut d'un individu et dans son positionnement dans la
hiérarchie sociale.
Tous les clans n'ont cependant ni la même
considération, ni la même importance au sein de la
société. Le pouvoir du clan est déterminé
particulièrement par la possession des terres et par la force
spirituelle supposée et les moyens matériels dont disposent son
chef et ses ?aînés sociaux?, c'est-à-dire tous ceux qui ont
la responsabilité de la perpétuation du groupe sur le plan
économique, social et spirituel. Les relations entre les individus sont,
de ce fait, largement déterminées par le clan auquel ils
appartiennent ; il en est de même du positionnement individuel sur le
plan social et même politique tant au niveau local qu'au niveau
départemental, voire national (Hagenbucher, 1973).
Le clan chez les Djems et chez les
Bakouélés se caractérise par quatre principaux
points : la possession d'un nom, la possession d'un totem,
l'existence d'une structure d'autorité, et la possession d'une
terre clanique.
|