2.2.7. Le système éducatif
Le système éducatif implique
généralement la formation et le développement du savoir
intellectuel et technique de la population, surtout juvénile, dans la
perspective de son intégration au système économique et
social existant. Dans la zone d'étude, il existe deux cadres
complémentaires d'éducation des jeunes générations
: il y a, d'un côté, le milieu social dans lequel
l'éducation se fait à travers les pratiques sociales existantes,
les institutions traditionnelles en vigueur et les croyances dominantes et, de
l'autre, le système scolaire (Boukoulou & Mialoundama, 2015).
Les pratiques sociales dominantes aussi bien chez les hommes
que chez les femmes, de même que l'ensemble des règles
élaborées de génération en génération
pour une meilleure maîtrise du fonctionnement et de l'évolution de
la société et les croyances qui dominent l'univers social des
Djems et des Bakouélés sont autant d'éléments qui
participent de façon fondamentale à l'éducation des jeunes
et à l'implication de ceux-ci au système économique et
social local.
L'enquête menée sur un échantillon de 3
villages, a montré la faiblesse des structures scolaires au sein des
villages enquêtés, donc un système scolaire ici qui reste
extrêmement faible. Et, comme l'indique Tchicaya (2008), l'absence
d'instruction constitue un facteur très discriminant et maintient
l'individu dans une pauvreté que l'on qualifiera de pauvreté
intellectuelle. Celle-ci a cependant un impact important sur la pauvreté
matérielle.
En effet, comme le montre le tableau 9, il existe dans les 3
villages enquêtés 3 écoles, dont 1 collège
d'enseignement technique agricole.
MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation
d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet
2015 Page 29
Tableau 9 - Structures scolaires dans quelques villages
enquêtés
Villages
|
Ecoles
|
Nombre d'enseignants
|
Cabosse
|
1
|
1(1)
|
Elogo 1
|
1(2)
|
2
|
Elogo 2
|
1
|
1
|
Total
|
3
|
4
|
(1) Enseignant fonctionnaire de l'Etat
(2) Collège d'enseignement technique agricole
Ces écoles sont construites en briques avec couverture en
tôle (voir figure 23 et 24).
Figure 23 -CETA de Elogo 2 Figure 24 - Ecole primaire de
Cabosse
2.2.8. Les pratiques alimentaires
Les résultats de terrain montre que l'alimentation des
populations installées dans notre zone d'étude est basée
essentiellement sur le manioc, la banane et le taro. La viande de brousse et le
poisson constituent les deux principales sources de protéines
animales.
Si ces aliments ne sont pas spécifiques à notre
zone d'étude, leur mode de préparation prend ici une tournure
particulière. On trouve ainsi chez les Djems et les
Bakouélés de notre zone d'étude des plats typiques que
l'on ne trouve dans aucune autre communauté ethnolinguistique
congolaise. Selon Boukoulou & Mialoundama (2015) parmi ses repas, les plus
caractéristiques sont les suivants :
a) MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation
d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet
2015 Page 30
Le repas à base de feuilles de taro
(Likabi-mpâ)
Les feuilles de taro sont bouillies et
mélangées avec la viande de brousse. Le repas est
préparé avec une sauce à base de noix oléagineuses
(Péké) grillées, pilées,
séchées et écrasées.
b) Le repas à base de manioc râpé
(Ngoun-Lekouma)
Le manioc roui est râpé et mélangé
avec la pâte d'arachide et l'huile de palme. La préparation est
utilisée comme sauce dans le poisson.
c) Le repas à base de feuille de
manioc
Les feuilles de manioc écrasées sont
préparées avec du sel indigène issu de la peau de banane
séchée au feu et écrasé.
d) Le repas à base d'escargots
e) Le repas à base de maïs râpé
(Ngouon-Mpia)
Le maïs est bouilli et écrasé et ensuite
mélangé avec le poisson d'eau douce puis préparé
avec de l'huile de palme.
f) Le repas à base de courges
Les courges sont grillées et mélangées avec
les feuilles de taro et le poisson fumé.
On note cependant que, comme dans le reste du pays, le manioc
constitue l'aliment de base des communautés des différents
villages enquêtés et sa consommation moyenne annuelle est de 425
kg (Anonyme, 1995). Les racines de manioc sont un aliment
énergétique (IITIA, 1992), ils peuvent servir au petit
déjeuner, s'accompagnent au repas, et ils se transforment en manioc.
Mais, à côté du manioc, on note aussi comme aliment de base
la banane plantain. Le manioc est consommé essentiellement sous forme de
«chikouangue», tandis que la banane plantain est simplement bouillie
avec la peau. Ces aliments de base sont consommés essentiellement avec
du poisson d'eau douce, la viande de brousse et les légumes sauvages ou
cultivées. Les aliments sont préparés avec
différentes matières grasses, notamment l'huile de palme et des
noix oléagineuses.
La viande de brousse reste ici la principale source de
protéine essentielle pour les communautés locales et les
populations autochtones. Si à Cabosse (bases-vie de SEFYD) on peut
trouver sur le marché, en plus de la viande de brousse, des viandes
d'élevage et des produits carnés congelés en provenance du
Cameroun, dans les autres villages enquêtés on ne rencontre
exclusivement que la viande de brousse et le poisson d'eau douce.
La viande de brousse est vendue dans les villages à un
prix relativement faible du fait de l'importance de l'offre et de la faiblesse
de la demande. La situation est cependant plus ou moins inverse en milieu
semi-urbain. Un céphalophe frais entier peut ainsi être vendu en
milieu rural au prix de 3.000 F.CFA.
Nous pouvons noter que les populations rurales de cette zone
continuent à dépendre des ressources naturelles, notamment de la
viande de brousse, pour leur alimentation et donc pour leur survie. Le
principal enjeu ici serait de réduire cette dépendance
vis-à-vis des ressources
MPAMBORI Vigny - Mémoire de fin de formation
d'ingénieur de développement Rural à l'ENSAF - juillet
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de la forêt et de développer des activités
orientées vers une gestion plus durable des ressources naturelles et
vers la promotion des activités d'élevage des espèces
sauvages et des espèces domestiques comme les ovins et les caprins
fortement appréciés dans la zone.
2.3. Les structures sociales dominantes en milieu
paysan
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