4.1.1.3. Rappel des principales activités
économiques au Sahel
L'agriculture sahélienne constitue la principale source
de revenus pour 90% des actifs et procure plus de 50% des recettes
d'exportation (FAQ, 2003). La production est déficitaire dans les zones
sahariennes, excédentaire dans les régions
soudano-sahéliennes (+500 mm d'eau par an) et aléatoire dans la
zone sahélienne à proprement parler (200 à 500 mm
d'eau).
Les céréales sont prépondérantes
dans l'agriculture sahélienne (80% des superficies cultivées)
après vient le maraîchage et les oléagineux (arachides)
dans les productions vivrières.
L'agriculture pluviale est la technique de production la plus
largement répandue au Sahel
(90% des productions). Les cultures sont
réalisées pendant les saisons de pluies. L'agriculture pluviale
concerne surtout le mil, le sorgho, le fonio et le maïs, mais aussi les
cultures de rente comme l'arachide. L'agriculture irriguée est en
perpétuelle évolution, cependant pour des raisons techniques
(maîtrise de l'eau), financières (coût des investissements)
et culturelles (absence de tradition), elle n'est pas encore
développée. L'irrigation par submersion contrôlée
(riziculture) ou par aspersion est de plus en plus utilisée
malgré les difficultés de mise en oeuvre.
Le Sahel est aussi la zone agropastorale par excellence ;
l'élevage des bovins, ovins et caprins y est très
développé. L'élevage est traditionnellement extensif,
mais, avec la croissance démographique les problèmes d'espace
pour les pâturages se posent. Aussi, les traditions doivent
intégrer les enjeux environnementaux et s'inscrire dans un objectif de
développement durable.
L'élevage est une activité essentielle pour le
pays et pour la population de Gargando qui est en majorité
composée d'éleveurs aujourd'hui sédentarisés dans
la ville ou à sa périphérie. Ces familles continuent de
pratiquer l'élevage de chameaux, de chèvres et de moutons. La
plupart des habitants pratique un élevage de «
sécurité économique ». Ils ont souvent deux, trois,
voire une dizaine de chèvres ou de moutons qu'ils élèvent
chez eux. En cas de période difficile, ils peuvent faire appel à
cette « épargne sur pattes ». Tous les matins, des bergers
rassemblent ces animaux, moyennant 150 ou 200 francs par mois par tête,
pour les emmener pâturer à plusieurs kilomètres en-dehors
de la ville : ces chèvres et moutons constituent des troupeaux qui
avoisinent les 300 à 400 têtes. À certaines périodes
de l'année, il y a beaucoup d'animaux et d'éleveurs sur un espace
réduit, ce qui impacte les réserves d'herbes et d'eau qui sont,
certaines années, largement dépassées.
Avec les CC les animaux errent, entrent dans les zones de
culture, détruisent ou mangent la production agricole, ce qui
crée des problèmes avec les agriculteurs.
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De l'autre côté, les agriculteurs
empiètent sur les terres pastorales, parce que la population
s'accroît et les progrès technologiques permettent aujourd'hui de
cultiver des terres arides. C'est difficile d'interdire aux gens de cultiver
une terre qui peut leur paraître « inutilisée » parce
qu'elle sert de pâturage aux troupeaux une partie de l'année.
Les changements climatiques de ces dernières
années ont exacerbé un conflit qui existe depuis des lustres, il
s'agit du conflit entre agriculteurs et éleveurs.
Comme on peut le voir, l'élevage intensif et
sédentaire occupe un rôle important dans la dégradation de
la planète. Le pastoralisme a toujours eu et n'a comme vocation
que la préservation de l'environnement, et de la biodiversité,
les nomades en ont fait une tradition et une culture qu'ils portent
depuis la préhistoire. Il est quasiment impossible de faire comprendre
à quel point la préservation de l'environnement est essentielle
pour la vie et les espèces, sans le rôle du pastoralisme au Sahel
sur l'environnement la vie risque de disparaître de cette
région.
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