WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les changements climatiques et insécurité.


par Mohamed Assaleh Ag Mohamed Alkhamis
Université de Bamako  - Maîtrise de sociologie 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 2 : Présentation de l'objet d'étude

Les Kel Tamacheks1, comme ils s'appellent eux-mêmes, sont présents dans cinq pays africains; l'Algérie, la Libye, le Niger et le Burkina Faso et le Mali qui nous intéresse ici (voir carte n°22). Ils sont estimés environ à 2000 0000 d'individus dont près de 900.000 au Mali. Quatre confédérations étaient et sont encore présentes au Nord du Mali, malgré la volonté des différents pouvoirs publics de voir cette forme d'organisation disparaître.

Il s'agit des Kel Adrar ou Kel Adagh (dans la région administrative de Kidal), la branche Kel Ataram des Iwellemmeden dans la zone de Ménaka, (la région administrative de Gao), notamment les Kel Antessar ou Kel Ansar (dans la région administrative de Tombouctou) ainsi que les Tademakkat (Tinguereguef) également dans la région de Tombouctou. Les relations forgées au fil des siècles au sein de ces confédérations, influencent encore aujourd'hui la vie et les pratiques des populations Touarègue(Tamacheks).

Carte1 : Espace Touaregs (source :B. Dupuis , A. Saint Girons )

Dans notre commune expérimentale comme dans tout le Nord du Mali, les Tamacheks sont constitués de deux rameaux une de race blanche et l'autre de race noire.

22

1 Le terme « Kel-Tamacheq » ou Tamachek en Français regroupe les groupes ethniques qui parlent la langue tamachèque celle des Tamacheks (littéralement « ceux venant des Tamacheqs »), c'est à dire aussi bien les Tamacheks (fraction blanche) que les Eklans (fraction noire anciennement asservie aux fractions touarègues). Dans le reste du document, nous confondrons les termes « Kel-Tamacheq », « Tamacheq », et Tamachek.

23

Ils sont essentiellement éleveurs de bovins, d'ovins, de caprins et de chameaux. La majorité des Tamacheks menaient traditionnellement une vie de nomade dans les zones exondées, autour des points d'eau permanents (puits, mares pérennes et semi permanentes). Ils sont aujourd'hui de plus en plus agriculteurs du fait des difficultés de l'élevage suite aux différentes sécheresses.

Les aléas climatiques pluviométriques les contraignent parfois à descendre jusqu'aux rives du fleuve pour exploiter le pâturage aquatique et pour avoir de l'eau, surtout pendant les périodes de grandes chaleurs. Quant aux Tamacheks de race noire, ceux qui ne sont pas éleveurs s'adonnent à toute sorte d'activité: agriculture, élevage, pêche, exploitation du domaine forestier, artisanat, manutention... Selon l'activité principale qu'ils mènent, ils sont sédentaires, semi sédentaires ou nomades. Les Tamacheks sont présents partout dans la région de Tombouctou. Pour répondre aux différentes sécheresses, ils ont créé plusieurs sites de fixation, où ils commencent à pratiquer une vie de semi-sédentaires avec des écoles et des centres de santé où se retrouvent les familles d'une même fraction ou souvent de plusieurs.

Qui sont les Touaregs ?

Le nom de Touareg est d'origine arabe et inconnu de ceux qu'il désigne : de ce fait, c'est un terme devenu français. Les Touaregs se désignent eux-mêmes comme Kel tamasheq, « ceux qui parlent la langue touarègue », montrant ainsi que leur dénominateur commun est une même culture et avant tout un même langage. Les Touaregs occupent un territoire immense qui joint le Maghreb à l'Afrique noire et qui traverse le Sahara en s'appuyant sur des massifs montagneux où l'altitude corrige les effets de la latitude et permet la vie, grâce à des ressources hydrauliques et végétales absentes des déserts environnants : ce sont le Tassili des Ajjer, l'Ahaggar, l'Aïr et l'Adrar des Ifoghas.

Ainsi, les Touaregs sont-ils dispersés dans de nombreux États - Libye, Algérie, Mali, Niger, Burkina Faso - avec quelques petites communautés au Tchad et en Nigeria.

Leur poids démographique est surtout important au Niger et au Mali, c'est-à-dire au sud du Sahara. Ce sont les étrangers qui leur ont donné le nom « Touareg » à ces hommes du désert. Il signifie « les abandonnés » « les errants ».

A l'époque des explorateurs, avant le début de la colonisation par la France au 19e siècle, on les surnommait aussi "les seigneurs du désert". Leur nom véritable c'est «Imuhar» qui signifie « Hommes libres ».

24

25

Les Touaregs sont des Berbères, peuple qui habite l'Afrique du nord depuis la préhistoire. Ils sont environ 1,3 million, divisés en tribus, chacune sous la conduite d'un chef, l'Amenokal, qui est élu après de longues journées de palabres. Pendant des centaines d'années, les Touaregs furent les maîtres incontestés des routes commerciales du Sahara, ce qui leur procurait profit et autorité.

Mais bientôt les caravanes de chameaux qu'ils emmenaient de part et d'autre des déserts africains disparurent avec l'apparition des pistes et des voitures : transporter des marchandises à dos de bête devint vite obsolète et inefficace. Peu à peu, ces nomades se sont sédentarisés, se fixant à proximité du pâturage ou se faisant embaucher, plus ou moins provisoirement dans les chantiers de prospection pétrolière ou minière. Obligés de se spécialiser dans l'agriculture et l'élevage pour survivre, ils vivent en général dans les montagnes. La gestion des pâturages, rares, implique des déplacements fréquents.

L'identité Touarègue est très forte, et leur civilisation et leurs coutumes les distinguent très nettement des autres peuples d'Afrique. Ce sont avant tout des guerriers, les véritables maîtres du désert avec leur hardiesse légendaire qui n'avait pas d'égale. Les Touaregs s'étaient taillés à la pointe de la lance et de l'épée une fâcheuse réputation et ils avaient su inspirer la terreur à tout le Sahara.

Ils habitent des tentes qui, à l'origine, étaient en peau de chameau. Qu'ils soit sous la tente ou au-dehors, l'homme Touareg garde son voile. Le « Eguewid » ou « taguelmoust», un tissu imbibé d'indigo et mesurant jusqu'à 15 mètres de long dissimule ses cheveux, sa bouche, son nez et même ses yeux sont noircis avec du « sadj-ni », du noir. Le chèche peut être de différentes couleurs, rouge, jaune ou vert, et aussi de deux couleurs qui ont une signification spéciale : le blanc en signe de respect, et l'indigo de lin pour les jours de fête et quand il fait plus froid, car il est plus épais que le coton. Chaque manière de le draper, plus ou moins remonté sur la bouche et le nez, indique une attitude : respectueux, agressif, méfiant, triste, insolent...

Pourquoi les hommes doivent-ils porter ce voile continuellement ?

La première raison invoquée a trait aux mauvais esprits, risquant d'entrer par les orifices du nez ou de la bouche. La deuxième : pour se protéger du sable lors des tempêtes. Peuples de nomades, les femmes se déplaçaient avec leur mari et se protégeaient également le visage lors des tempêtes, toutefois la tempête passée elles se découvraient. Quant à l'homme il n'enlève jamais son voile, lorsqu'il mange ou boit il glisse la main sous son voile.

La troisième explication c'est que le « taguelmoust » cache le visage des hommes devant leur ennemis, afin qu'ils ne soient pas reconnus.

Mais pourquoi le portent-ils continuellement et ne le quittent que pour dormir ?

Le voile, l'élément le plus intrigant de ce climat de légendes qui entoure ce peuple de nomades, est un signe de respect envers les femmes. C'est surtout devant elles qu'il est impoli, irrespectueux voire honteux de se dévoiler.

Les Touaregs sont dans l'ensemble peu arabisés : la femme jouit d'un statut privilégié et bénéficie d'une autonomie et d'une écoute particulière au sein de la société.

La filiation s'établit par les femmes, et l'enfant appartient à la tribu et à la classe sociale de sa mère.

Une grande liberté semble exister entre les sexes et les réunions poétiques et musicales sont l'occasion de rapports très libres entre hommes et femmes. La majeure partie des Touaregs est monogame et chaque futur marié doit apporter une dot composée de dromadaires et de boeufs à la famille de la mariée. La tente et son ameublement est fournie au couple par la famille de la mariée, cette dernière en gardera la propriété en cas de divorce laissant son ex-mari sans toit.

Le statut de la femme Touareg est unique au monde.

Les hommes Touareg réservent à la femme une place d'honneur. Alors que les femmes sont, en général plus ou moins maltraitées et exploitées dans le monde, chez les Touaregs, tout au contraire, elles tiennent un rôle privilégié, unique par rapport à l'homme. Très respectée dans cette société matriarcale, le pouvoir, est toutefois exercé par l'homme et se transmet de façon matrilinéaire.

Le statut de la « Targuia » lui assure d'être libre, libre comme l'air, libre de choisir son mari et de disposer de ses biens. Monogame depuis toujours (ce serait une humiliation pour une femme de partager son mari), l'homme touareg ne se contente pas d'aimer et de chérir son épouse, il l'admire. Ce respect empreint d'admiration que les hommes Touaregs vouent à leurs compagnes ne se retrouve dans aucune autre civilisation moderne ou ancienne.

« Moi, fils du désert, et frère du chameau, Le manque est ma patrie et l'espérance est ma gloire, Et le monde des apparences me donne la nausée et des vertiges qui me tournent le coeur ». Poème de SOUELOUM DIAGHO, Poète touareg

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci