Les changements climatiques et insécurité.par Mohamed Assaleh Ag Mohamed Alkhamis Université de Bamako - Maîtrise de sociologie 2017 |
Chapitre 3: Présentation générale de notre zone d'étude3.1 Localisation du SahelCarte n°2: Carte du Sahel (AG Dalla. O et B. Dupuis, 2011) La ceinture sahélienne recouvre, entièrement ou en partie, les pays suivants :le Sénégal, le sud de la Mauritanie, le Mali, l'extrême sud de l'Algérie, le nord du Burkina Faso, le Niger, l'extrême nord du Nigeria, le centre du Tchad, le centre du Soudan (notamment le Darfour et le Kordofan), le Cap-Vert. On y ajoute parfois l'Éthiopie, l'Érythrée, Djibouti, la Somalie et le Kenya. Mais, la région géographique formée par le Sahel ne s'enferme pas seulement dans des frontières étatiques, les pays sahéliens s'inscrivent aussi dans un mouvement général d'intégration au sein de l'espace CEDEAO2 (hormis pour le Tchad et la Mauritanie, respectivement insérés dans l'espace 26 2 La Communauté Économique Des États de l'Afrique de l'Ouest(CEDEAO) est une Organisation intergouvernementale ouest africaine créée le 28 mai 1975.Elle est la principale structure destinée à coordonner les actions des pays de l'Afrique de l'ouest. CEMAC3 et UMA4). C'est pourquoi, le terme "Sahel" aujourd'hui s'applique aussi bien à une zone agro-climatique qu'à une entité `'géopolitique». D'un point de vue climatique, le Sahel est défini5 comme étant la zone comprise entre les isohyètes 200 et 600 mm (parfois 150 et 500 mm). Cette bande traverse six pays : la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. Elle effleure le Nord Nigeria et le Nord Cameroun. Politiquement, la zone comprend un certain nombre d'États couramment appelés "sahéliens", regroupés au sein d'une organisation commune : le CILSS6 (Comité Inter-états de Lutte contre la Sécheresse au Sahel) qui comprend neuf États membres : Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad. Mais le Sahel ne recouvre généralement qu'une partie du territoire de ces États et le Soudan ne fait pas partie de ce Comité. 3.1.1 PeuplementLe Sahel est passé de 17 millions d'habitants en 1950 à 81 millions en 2012 ( à réactualiser ), soit une multiplication par 5 en 60 ans. Les projections moyennes de (G. F. Dumont, 2010) font état de 117 millions d'habitants prévisibles en 2025, puis 208 millions en 2050. Il conviendra d'examiner le fort accroissement de cette population dans les prochaines décennies. On caractérisera ici la population sahélienne à travers cinq pays à savoir le Mali, le Niger, le Tchad, la Mauritanie et le Soudan. Dans leur généralité ces pays présentent un peuplement très peu dense, de moins de 11 habitants/km2 et fortement diversifié au total. Ces densités varient selon les territoires des pays, certains ayant de vastes espaces où la densité peut être très faible. 27 3 La Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale(CEMAC) est une organisation internationale regroupant 06 pays d'Afrique centrale (Cameroun, Centrafrique, Congo( Brazzaville) Gabon Tchad et Guinée Equatoriale )créée pour prendre le relais de l'Union douanière et économique de l'Afrique centrale (UDEAC). Le traité instituant la CEMAC a été signé le 16 mars mars 1994 à N'djamena ( Tchad) est entré en vigueur en juin 1999. Son siège est à Bangui (République centrafricaine.) 4 L'Union du Maghreb (UMA) désigne l'organisation économique et politique formée par les cinq pays du Maghreb arabe à savoir l'Algerie, la Libye, le Maroc, la Tunisie ainsi que la Mauritanie et dont le siège du secrétariat général est situé au à Rabat (Maroc) 5 Cette définition donnée par http://www.oecd.org/dataoecd/22/8/38410487.pdf est en fait supposée être la zone fragile du Sahel 6 Le Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) a été créé le 12 septembre 1973 à la suite des grandes sécheresses qui ont frappé le Sahel dans les années 70. Il regroupe de nos jours treize (13) États membres dont : 8 États côtiers (Bénin, Côte d'ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal, Togo) ; 4 États enclavés (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad) et 1 État insulaire (Cap Vert). ( http://www.cilss.bf/spip.php?rubrique1) 28 Les cinq pays en question se caractérisent par une forte croissance démographique naturelle, partout supérieure à 2% par an, et même à 3% au Mali et au Niger, selon les estimations de l'année 2008, soit des taux nettement plus élevés que la moyenne mondiale (1,2%). Cette croissance démographie naturelle s'explique essentiellement par une fécondité élevée, allant de 4,5 enfants par femme au Soudan à 7,6 au Niger. A titre d'exemples dans un rapport publié par la FAO en 2005, il ressort qu'avec 6,54 enfants par femme, le Mali possède l'un des taux de fécondité les plus élevés au monde. La croissance très rapide de sa population constitue un problème fondamental pour l'amélioration du niveau de vie des Maliens. Fig. n°1 : Évolution de la démographie au Mali entre 1961 et 2003 (FAQ, 2005 en milliers d'habitants). Toutefois, les effets de la fécondité sur la croissance démographique sont limités par des taux encore très élevés de mortalité infantile, allant de 77 décès d'enfants de moins d'un an pour mille naissances en Mauritanie à 106 au Tchad. En conséquence, l'espérance de vie à la naissance est faible, parfois supérieure à la moyenne de l'Afrique subsaharienne (50 ans) comme en Mauritanie (60 ans), parfois inférieure, comme au Tchad (47 ans). |
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