5.1.1.3 Impacts sur les ressources en eau
Selon le quatrième rapport d'évaluation du
Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC,
2007), l'écoulement annuel des rivières et la
disponibilité en eau sont appelés à s'amoindrir
19 de 10 à 30% dans certaines régions sèches du
Sahel des moyennes latitudes et dans les tropiques secs. Les communautés
pauvres seront les plus vulnérables du fait de leurs capacités
d'adaptation limitées.
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19 Voir le bulletin mensuel (octpbre 2010) du centre regional
selon le par Dr. Abou AMANI, Unesco et le Dr. Abdou ALI, Centre Régional
AGRHYMET
L'impact du Déficit pluviométrique20
selon (C. OUEDRAOGO, 2012) se traduit par le glissement des isohyètes
vers le sud d'environ 100 mm depuis 50 ans, et par la diminution des
écoulements des grands cours d'eau sahéliens de 20 à 40 %.
Par exemple, selon. (A. AMANI et A. ALI, 2012) respectivement de l'UNESCO du
centre AGRHYMET, depuis la sécheresse des années 1970 le lac
Tchad a perdu la moitié de sa superficie entre 1970 et 1997.
· Les phénomènes liés à la
sécheresse ont considérablement affecté les surfaces
traditionnellement inondables du Delta (30.000 Km2 en 1960, 5.000
Km2 en 1980).Par ailleurs, la dégradation du couvert
végétal contribue à l'ensablement des cours d'eau et des
mares limitant ainsi les possibilités de culture et d'alimentation en
eau des hommes et du bétail.
· D'ici 2020: entre 75 million et 250 millions de
personnes sont susceptibles d'être exposés à un manque
accru d'eau dû au changement climatique.
· La modification du système naturel des crues
suite aux changements climatique entre autres engendre une transformation
importante dans les systèmes de production traditionnels basés
sur les cultures de décrue et diminue également les zones de
pâturages naturels entraînant ainsi des conflits fonciers entre
agriculteurs et éleveurs.
· Ces ressources en eaux de surface et souterraines sont
fortement menacées, entre autres par les gaspillages et/ou la gestion
non rationnelle et/ou l'ensablement des cours d'eau, des lacs et des mares
et/ou les pollutions diverses: pertes annuelles estimées à 30.000
milliards de m3 d'eau dans le delta intérieur du Niger;
dépôt annuel de 13 millions de tonnes de limon chaque année
au niveau des grands cours d'eau.
· Le dessèchement et l'ensablement constituent
les principaux facteurs de dégradation des oasis, et de leur
mutation.
· Malgré l'existence d'un potentiel
considérable en eaux souterraines, son exploitation est
confrontée à une répartition spatiale très
irrégulière, aux difficultés de mobilisation et aux
contraintes d'accès à l'eau (profondeur des nappes).
A tout cela s'joute Le phénomène de
désertification se manifeste aussi par l'ensablement qui affecte les
habitations, les terres agricoles, les voies de communication, routières
et fluviales, ainsi que les cours et points d'eau dont particulièrement
le fleuve Niger.
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20 Coalition mondiale sur l'eau au sahel ; RPCA
Novembre 2012 - OUAGADOUGOU Présenté par Clément OUEDRAOGO
coordonnateur PRAME/ Secrétariat Exécutif du CILS
Carte n°3: Pluviométrie et zones
climatiques au Sahel (Sources: Centre Régional Agrhymet (CRA), CSAO /
OCDE (2005) (c) Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest / OCDE
2007)
Selon (P. Heinrigs et C. Perret, 2005) entre les
isohyètes 200 et 600 mm se situe «la limite des cultures sous
pluie». Au nord de cette ligne s'étend la « zone nomade »
où chaque année la repousse des plantes herbacées
témoigne ou non de la qualité de la saison des pluies et
détermine l'activité pastorale (carte n°3).
De l'avis de certains experts21 relancer les
agricultures sahéliennes pourrait être possible « à la
condition d'un véritable plan Marshall
nécessitant un transfert de ressources de l'ordre d'un milliard
d'euros par an pendant 15ans.». Cependant la restauration de
l'activité agricole est une priorité absolue. Elle implique
l'accès à l'eau, à l'électricité, la
restauration de l'hydraulique rurale, et une réhabilitation de
populations qui ont parfois tout perdu, en particulier les
réfugiés suite aux différents conflits.
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