5.1.1.4 Une situation humanitaire aggravée par
l'insécurité
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21 Cf. «Le nord du Sahel a besoin d'un plan
Marshall pour sortir de la violence», Serge Michailof, Le Monde.fr, 29
mars 2012
Comme dans nombreux cas, ce sont bien les populations civiles
qui font les frais de l'instabilité sécuritaire. Dans la
période dite «de soudure»22 aussi bien pour les
agriculteurs que pour les éleveurs, le nombre des personnes en besoin
d'assistance23 alimentaire immédiate par exemple au Mali est
maintenant estimé à environ 1,4 million et celui des personnes
à risque à environ 3,5 millions. Dans les trois régions du
nord du Mali, la même source affirme qu'un foyer sur cinq fait face
à la pénurie alimentaire.
Malgré une bonne récolte et une meilleure
production céréalière dans la plupart des zones du Sahel
en 2012, l'accès à la nourriture demeure un problème
sérieux. Les prix des denrées alimentaires restent
élevés et les ménages pauvres et très pauvres
peinent à reconstituer leur capital et à se remettre des effets
des crises combinées qui affectent la région.
Les Agences des Nations Unies et leurs partenaires
humanitaires ont lancé début 2013 un appel pour plus de 1,6
milliard de dollars afin d'aider les personnes touchées par la crise
alimentaire et nutritionnelle à travers la région du Sahel
(Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Gambie,
Cameroun et Nigeria). En 2013, on estime que plus de 10 millions24
de personnes sont touchées par l'insécurité alimentaire,
dans neuf pays d'Afrique de l'Ouest et centrale (voir carte n°4), du
Sénégal au Tchad. Environ 4,5 millions d'enfants sont
menacés par la malnutrition, dont 1,4 million d'enfants de moins de cinq
ans atteints de malnutrition aiguë.
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22 La période de soudure désigne la
période difficile que traverse les agriculteurs comme les
éleveurs dans l'attente de la situation pluvieuse .Les populations
vivent uniquement de leur réserve car aucune production n'est possible
dans cette période.
23 Rapport de Bert Koenders, chef de la MINUSMA
(mission des NU au Mali) devant le Conseil de sécurité des
Nations Unies le 25 juin 2013
24 OCHA, 31 janvier 2013
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