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Les changements climatiques et insécurité.


par Mohamed Assaleh Ag Mohamed Alkhamis
Université de Bamako  - Maîtrise de sociologie 2017
  

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Chapitre 5 : Conséquences du phénomène

5.1 Aperçu sur les impacts des changements climatiques sur les secteurs clés

Le Mali, à l'instar des pays sahéliens, a toujours subi la variabilité climatique se traduisant par une alternance de périodes sèches et humides.

Les périodes sèches se caractérisent, sur le plan pluviométrique, par une faiblesse des précipitations par rapport à la normale 1961-1990. Le phénomène qui en résulte est la sécheresse dont les effets néfastes sont, entre autres, l'insuffisance des ressources en eau, la destruction des ressources forestières, l'assèchement précoces des mares et lacs, la diminution des ressources halieutiques, la dégradation de l'écosystème.

Les secteurs économiques importants dont l'agriculture sont vulnérables à la sensibilité courante du climat, avec des impacts économiques énormes. Cette vulnérabilité est aggravée par des défis de développement existants comme pauvreté endémique, avec accès limité au capital, y compris des marchés, infrastructures et technologies ; dégradation d'écosystèmes ; et désastres et conflits complexes.

V' Le changement du climat se traduit par la réduction de la durée de la période de végétation. V' De fortes valeurs de l'évapotranspiration potentielle (ETP) en raison des températures élevées, des humidités relatives faibles et des vents forts,

V' La persistance des sécheresses à partir des années 1970 entraînant des déficits pluviométriques assez importants et une évolution des isohyètes vers le sud, ce qui fait que la migration est devenue de plus en plus une stratégie face à ces nouvelles conditions climatiques et environnementales précaires.

V' Une répartition aléatoire et inéquitable de la pluviosité en début de la saison des pluies. La pluviométrie moyenne annuelle est très variable du Nord au Sud.

V' Un rayonnement très fort durant toute l'année avec des températures moyennes peu différenciées.

V' Une augmentation des températures du Sud-Ouest vers le Nord-Est avec des maximales relevées au cours de l'année pouvant atteindre ou dépasser les 45°C tandis que les minimales sont rarement en dessous de 10°C.

V' Une décroissance régulière de la quantité de pluie, et une grande variation spatio-temporelle. V' Des lignes de grain caractéristiques du Sahel axées du Nord au Sud sur une distance de 500 à

750 Km s'accompagnant souvent de vents forts et de pluies abondantes parfois

catastrophiques.

D'après le dernier rapport du GIEC (IPCC, 2007), Les impacts de la variabilité et des changements climatiques sur les écosystèmes de la région sahélienne sont sans équivoque. Les secteurs les plus touchés sont l'agriculture, l'élevage et les ressources en eau. Selon ce rapport, il faut s'attendre en Afrique de l'Ouest à des conditions climatiques de plus en plus difficiles (sécheresses, températures plus élevées...) et à une baisse de la disponibilité des ressources en eau. Dans cette zone sahélienne, le processus de changement climatique se traduira surtout par une augmentation de la fréquence des épisodes de sécheresse.

Les formations naturelles ont subi de profondes modifications, dues essentiellement à l'aridité du climat, aux sécheresses successives et surtout aux activités humaines. Leur dégradation s'est accentuée avec l'accroissement de la population urbaine qui engendre une demande plus élevée des villes en bois énergie

Les enjeux sur le secteur agro-pastoral sont donc importants pour les pays sahéliens car la population agricole atteint 50 à 80% de la population totale selon les pays, contribue entre 25 et 30% de leur PIB et la consommation (OCDE/CSAO, 2008) de céréales contribue pour une part allant de 80 à 85% des besoins caloriques de la population. Face à ces enjeux, il devient important d'anticiper la réaction des agriculteurs dans un contexte de changement climatique.

5.1.1 Impacts des CC sur l'agriculture

L'Afrique a été décrite en tant que grand retardataire du monde dans le progrès technologique dans le secteur de l'agriculture (Sachs et autres, 2004).

L'impact du changement climatique sur les réserves alimentaires mondiales est l'un des effets les plus préoccupants du phénomène. Le pire des scénarios imaginés prévoit la baisse drastique de la production des céréales dans la région sahélienne de l'Afrique.

L'accroissement des températures et la variabilité des pluies représentent une menace sérieuse pour le développement agricole17 du globe, mais plus fortement encore des pays du Sahel et risque de compromettre les efforts déployés par ces pays pour atteindre la sécurité alimentaire. Des études récentes du CILSS/Agrhymet (Sarr et al. 2007, AGRHYMET, 2009) ont montré que les rendements des cultures comme le mil/sorgho baisseraient de plus 10 % dans le cas d'une augmentation des températures de + 2°C.

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17 L'étude de l'impact est réalisée par le Dr. Benoît SARR, et le Dr. Seydou TRAORE, tous deux du Centre Régional AGRHYMET pour la revue mensuelle qualifiée d'édition spéciale

D'ici à 2020, selon M. Ehrhart, les changements climatiques auront contribué au stress hydrique, à la détérioration des terres, à la diminution du rendement des cultures et à l'accroissement du risque d'incendies de forêt, ce qui provoquera une diminution de 50 pour cent de la productivité agricole. Cela se traduira, a-t-il ajouté, par des pénuries graves de vivres et d'eau, et les populations touchées subiront de fortes pressions qui les inciteront à migrer.

Les changements climatiques seront susceptibles de réduire la durée de la période de végétation avec comme conséquence la baisse de la production agricole.

Les réductions projetées du rendement dans quelques pays pourraient être plus de 50% d'ici 2020, et les revenus nets de récolte pourraient tomber près de 90% à l'horizon 2100, les petits exploitants étant les plus affectés. Ceci compromettrait la sécurité alimentaire dans le continent.

Avec les CC, les rendements de l'agriculture pluviale ont pu être réduits de jusqu'à 50%.

Concernant la production agricole, y compris l'accès à la nourriture, on projette que des pays africains parmi lesquels ceux de l'Afrique de l'Ouest seront sévèrement compromis par la variabilité et le changement de climat.

Pour le secteur de l'agriculture, la longueur des périodes de végétation et le potentiel de rendement sont prévus de diminuer, en particulier dans les régions semi-arides et arides. Ceci va compromettre la sécurité alimentaire et aggraver la malnutrition dans le continent.

On projette que des approvisionnements alimentaires locaux sont négativement affectés par les ressources halieutiques décroissantes dans de grands lacs dus à l'augmentation des températures de l'eau de montée, qui peuvent être aggravées par des pêches excessives continues. Le coût d'adaptation pourrait s'élever au moins à 5-10% du produit intérieur brut (PIB).

Les nouvelles études confirment que l'Afrique est l'un des continents les plus vulnérables à la variabilité de climat et au changement en raison des efforts de multiple et de la basse capacité adaptative. Les niveaux faibles de l'innovation technologique et du développement d'infrastructures dans le résultat de l'Afrique dans extraction des ressources naturelles pour les agréments essentiels tels que l'eau propre, la nourriture, le transport, l'énergie et l'abri (Sokona et Denton, 2001). De telles activités dégradent l'environnement et composez la vulnérabilité à une gamme des efforts, incluant effort climat-connexe.

A ces effets physiologiques négatifs sur le potentiel de production agricole, s'ajoutent d'autres facteurs également liés au changement climatique comme la dégradation de la qualité des sols consécutive à la déforestation, le déboisement, l'érosion, la salinisation des terres côtières, des eaux souterraines et de surface du fait de l'élévation du niveau marin et la pollution de l'eau.

Le prélèvement de bois à des fins énergétiques estimé à plus de 7 millions de tonnes /an amplifie davantage la perte de la diversité biologique. L'exploitation pour des fins artisanales et industrielles de certaines espèces entraîne des perturbations dans la dynamique des peuplements.

Aussi, l'élévation de la température est favorable à l'augmentation du taux de fécondité et de croissance des ennemis des cultures et à l'extension de leurs aires géographiques. En conséquence, on peut s'attendre à une extension des zones arides et semi-arides, une réduction des surfaces propres à l'agriculture et du potentiel de production agricole rendant ainsi difficile l'accès à la nourriture dans toute la zone sahélienne.

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