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La république démocratique du Congo et le protocole de Maputo. Plaidoyers des organisations féminines du sud-Kivu.


par Paulin AGANZE NKALIRWA
Université officielle de Bukavu (UOB) - Licence en Relations internationales 2017
  

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§1.2. La réception en droit congolais des droits internationaux de la femme

L'application des règles internationales dans l'ordre juridique interne n'est pas toujours nécessaire à leur mise en oeuvre. Elles peuvent simplement réglementer les compétences internationales des Etats, sans directement concerner les sujets internes. Toutefois, des plus en plus, ces règles, surtout celles conventionnelles et les actes qui en sont dérivés, sont appelés à produire des effets internes, c'est-à-dire à créer pour les particuliers des droits et obligations qu'ils puissent directement invoquer95.

En effet, l'obligation d'appliquer de manière systématique et constante toutes les dispositions internationales qui engagent l'Etat ne se limite pas à la CEDEF mais comprend aussi les préoccupation et recommandations du comité chargé de sa mise en oeuvre.

Toutes les constitutions de l'Afrique contemporaine comportent des énoncés spécifiques relatifs à l'incorporation du droit international des droits de l'homme dans l'ordre juridique interne. Ces énoncés spécifiques ne portent pas exclusivement sur les droits de l'homme. Il faut relever ici que le développement des règles portant sur l'application en droit interne des normes internationales dans les constitutions écrites, est une tendance relativement récente.

Les droits de l'homme et les libertés individuelles, bien qu'insuffisamment protégés et instamment violés figurent pourtant en bonne place, parce que garantie par les constitutions

93 Art. 213 et 214 de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi du 20 janvier 2011.

94 Brusil Miranda Metou, « Le moyen de droit international devant les juridictions internes en Afrique : quelques exemples d'Afrique noire francophone » in Revue québécoise de droit international, n° 22.1, Montréal, 2009, pp129-165, p.142.

95 Combacau J et Sur S, Droit public international, 5ème édition, Montchrestien, Paris, 2001, p 177.

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africaines. Le phénomène de constitutionnalisation des droits de l'homme a été favorisé par le vent de démocratisation qui a soufflé en Afrique en 1990 et l'Etat congolais apparait, à ce point, comme un Etat protecteur96.

Nous l'avions déjà souligné dans les chapitres précédents, 56 sur 229 articles que compte la constitution congolaise sont consacrés aux droits de l'homme. Auparavant, les constitutions africaines se bornaient à préciser les autorités chargées de négocier les traités internationaux, et de gérer les relations extérieures97, ou se limitaient simplement à affirmer l'attachement de l'Etat aux grandes valeurs de l'humanité ; aujourd'hui, de plus en plus, les droits de l'homme sont directement énumérés et garantis pas la constitution elle-même.

En outre, la constitution congolaise affirme l'attachement aux libertés inscrites dans la déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948, à la charte des Nations Unies, et à la charte africaine de droits de l'homme et des peuples du 27 juin 1981, ainsi qu'aux autres instruments juridiques internationaux protégeant les droits humains. En matière de droits de la femme, la R.D.Congo a ratifié un certain nombre de textes dont les plus pertinents sont présentés dans le tableau suivant :

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