4.2.3. L'opinion congolaise sur le protocole de
Maputo
Un protocole fort critiqué, la population congolaise n'est
pas passée à côté. Elle n'a pas conçu
l'attitude du gouvernement congolais de l'avoir ratifier. Les portes
étendards de cette position sont surtout les églises qui, dans
tout le pays, ont contesté cet acte. Dans divers mouvements associatifs,
tout tournait autour de la question du protocole de Maputo. L'Eglise catholique
tenait à tout prix pour que celui-ci ne soit pas ratifié et
sensibilise même jusque maintenant, la population congolaise pour
atteindre son objectif.
La Femme Congolaise, Religieuse ou Laïque, s'est
engagée à préserver la Vie, sous toutes ses formes et
tient à sa dignité de personne humaine créée
à l'image de Dieu. Sur les 53 pays membres de l'Union Africaine, neuf
n'ont pas signé ledit Protocole. Cependant, vingt pays ont signé
et ratifié contre vingt-quatre qui l'ont signé mais ne l'ont pas
ratifié. C'est le cas de la République Démocratique du
Congo dont les Femmes en colère, multiplient des actions pour inviter le
Gouvernement à ne pas ratifier le Protocole de Maputo. 87
Pour ce faire, celles-ci ont organisé des réunions
visant à faire comprendre à toutes les femmes congolaises tous
les dangers et pièges que contient ce protocole. C'est dans ce contexte
précis qu'il faudrait situer une réunion des Femmes sur la non
ratification du Protocole de Maputo, tenue au Siège de l'Union des
Supérieures Majeures (USUMA), situé sur la 13ème Rue, dans
la Commune de Limité, à Kinshasa. Initiée par «
Dynamique Femmes pour la Paix » de la Commission Episcopale Justice et
paix de l'Eglise Catholique de la RD Congo, cette rencontre a réuni des
femmes membres des ONG locales.
C'est un constat amer d'autant plus que la plus part des
congolais rejettent le protocole de Maputo. C'est le cas des femmes qui
voulaient interdire au gouvernement de ratifier ledit protocole. Ces femmes
comptaient le faire car elles étaient entrain de brandir le
caractère sacré de la vie humaine et elles supposaient que,
autoriser l'avortement est révoltant et inconsolable et c'est la raison
pour laquelle le protocole de Maputo est une bombe à retardement.
Essayons un peu de revenir en arrière en s'inspirant
à l'article 1 de la DUDH qui dispose que tous les êtres
humains...sont doués de raison et de conscience. La DUDH remet en cause
la personnalité juridique ; car selon le droit interne, la
personnalité juridique commence dès la conception, pourvu que
l'enfant naisse vivant et viable. A ce niveau, ces femmes pourraient avoir
raison de s'acharner contre cette disposition qui autorise l'avortement car la
vie existe déjà.
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Malheureusement, avec cet article 1 de la DUDH, qui énonce
une primauté du critère philosophique de la vie par rapport au
critère biologique et par conséquent, la vie commence plus
tôt à la naissance et non à la conception.
Une petite logique nous permet de déduire que,
conformément à l'article 215 de la constitution du 18
février 2006 qui dispose qu'une fois la convention ratifiée, elle
a une autorité supérieure à celle des lois ; une
disposition autorisant l'avortement ne met pas en danger la vie car, nous
l'avons déjà dit, elle commence à la naissance.
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