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La république démocratique du Congo et le protocole de Maputo. Plaidoyers des organisations féminines du sud-Kivu.


par Paulin AGANZE NKALIRWA
Université officielle de Bukavu (UOB) - Licence en Relations internationales 2017
  

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1.1.3. Le protocole de Maputo

Le Protocole dit de Maputo qui est une juste émanation directe de la CEDEF a quant à lui été adopté par l'Union africaine (UA) le 11 juillet 2003 lors du second sommet qui s'est tenu à Maputo, la capitale du Mozambique. Il est entré en vigueur le 25 novembre 2005, après ratification par 15 des pays membres de l'organisation panafricaine. Petit à petit il a fait son chemin, en 2011, 49 pays sur les 53 que compte

54 CEDEF, Règles essentielles de conventions de Genève et leurs protocoles additionnels, Genève, Septembre 1983-1990.

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l'Union l'avaient signé et 31 ratifié. A ce jour, seuls le Botswana, l'Egypte, l'Erythrée et la Tunisie ne l'ont ni signé ni ratifié. Afin d'obtenir l'approbation d'un plus grand nombre et face à la situation des femmes dans certains pays, des associations de défense des droits des femmes ont estimé qu'il était temps de sortir le texte de sa léthargie. L'association Solidarité pour les droits des femmes africaines (Soawr) a pris la tête de la relance le 11 novembre dernier. Le Protocole de Maputo est «un outil puissant de changement qui a besoin d'être mieux connu de tous », précise le jeune journalise nigérian Itodo Samuel Anthony finaliste d'un concours d'articles sur les droits des femmes organisé en mai 2011 entre autres par la Soawr. Le protocole exige de tous les pays africains signataires l'élimination de toutes les formes de discriminations et de violences à l'égard des femmes en Afrique, ainsi que la mise en oeuvre d'une politique d'égalité entre les sexes. Les gouvernements concernés sont en outre invités à inclure dans leur constitution nationale respective et dans leurs textes législatifs les principes fondamentaux de cette égalité et de veiller à leur application. « Le Protocole de Maputo est un instrument juridique crucial pour les droits des femmes, élaboré par des Africains et pensé à la lumière des préoccupations des femmes africaines »,

souligne l'Association pour les droits des femmes et le développement (awid).

Le Protocole de Maputo relatif aux droits des femmes a été conçu en complément de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples. Il promeut le droit à la vie, à l'intégrité physique et à la sécurité, le droit de participer à la vie politique et aux processus de décision, le droit à l'héritage, à la sécurité alimentaire et à un logement décent, le droit à la protection contre les pratiques traditionnelles dangereuses et dans les conflits armés. Le texte prévoit aussi des dispositions sur un accès égal à la justice et l'égalité devant la loi et consacre le droit reproductif des femmes.55 Le Protocole de Maputo est un instrument juridique crucial pour les droits des femmes, élaboré par des Africains et pensé à la lumière des préoccupations des femmes africaines ».56

Ancéstralement, l'Afrique a construit tout un système de discrimination dans lequel la femme occupe l'échelle la plus grave et la plus basse, rien ne lui est épargné à l'esclavage domestique à l'asservissement sexuel, et tout cela paraissait aussi normal que la traite négrière à une époque peu glorieuse de l'histoire... Portées par des

55 Déclaration de Maputo sur l'affirmation de l'égalité entre l'homme et la femme et la participation effective de celle-ci au sein de l'union africaine, Mozambique Juin 2003

56 Itodo Samuel Anthony, Les droits des femmes et le développement, Bénin, 2016.

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organisations non gouvernementales africaines dont la mission est de dénoncer ses abus et signifier aux hommes que la femme africaine est comme toutes les autres femmes, c'est-à-dire revendiquant son droit inaliénable à la dignité, le Protocole de Maputo fut alors adopté dans ce concept par différents chefs d'Etats et de gouvernements africains après plusieurs luttes des mouvements des femmes en Afrique. C'est alors dans ce cadre qu'il vu jour, ce protocole qui vient lever les barrières tant politiques, culturelles et légales qui poussent la femme à recourir à ses droits.

Le 11 juillet 2003, l'Afrique est entrée dans l'histoire pas comme ce continent qui se suicide comme le mentionne Stephen Smith dans son célèbre ouvrage « Négrologie », encore moins comme cet ailleurs étrange qui se caractérise principalement par la violence, la morbidité et la calamité, mais comme un espace capable de garantir les droits de l'ensemble de ses citoyens sans aucune forme de ségrégation.

C'est ainsi qu'est sorti des fonds baptismaux, à Maputo, sous l'égide des chefs d'Etats africains, le Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits de la femme. L'Afrique sonnait alors le glas du confinement de la femme dans la sphère des seconds rôles. Cet instrument juridique inédit est venu matérialiser, de façon particulière, les idées qui avaient longtemps été exprimées à travers le Plan d'Action de Lagos en 1980, la Journée internationale de la femme africaine et plusieurs autres outils juridiques comme la Convention sur l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF) et les Pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques, ainsi qu'aux droits économiques, sociaux et culturels.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams