3.2 A propos de la théorie
Les théories féministes apparaissent dès
1794 avec la publication de Revendication des droits de la femme par Mary
Wollstonecraft.
En 1851, Sojourner Truth publie J'aime la femme? qui traite des
droits des femmes et dont la thèse essentielle est que les hommes
refusent des droits aux femmes à cause d'une vision erronée
qu'ils portent sur celles-ci47. Si des femmes de couleur peuvent
exercer des travaux supposés masculins alors toutes les femmes doivent
avoir le droit de pratiquer les mêmes métiers que les hommes.
Enfin, Susan B. Anthony, arrêtée alors qu'elle avait voulu
illégalement voter se défend devant la cour dans un discours
publié en 1872.48 Dans ce manifeste, Susan B. Anthony
critique la constitution et son parti-pris masculinise qui se manifeste jusque
dans le langage employé. Elle met en question la loi qui s'impose aux
femmes alors que celles-ci ne sont jamais désignées clairement
La théorie féministe est un aspect du
féminisme porté sur la théorisation et la réflexion
philosophique. Son but est de comprendre la nature de l'inégalité
entre le genre. Il examine la place des femmes en faisant
référence à des domaines des sciences sociales comme
l'anthropologie, la sociologie, la communication, la psychanalyse, la
philosophie, etc.
Le féminisme en Relations Internationales est un
courant de pensée que l'on peut classer dans les approches radicales.
Cette théorie est portée par plusieurs auteurs dont J. Ann
Ticher, Cyntia Enloe, Marysia Zaleweski, Carol Cohn, etc.49
46 P Kaganda Mulumeorderhwa, Cours des
théories sociologues, G2 UOB/FSSPA/, 2010-2011, p.8,
inédit.
47 Truth Sojourner, J'aime la femme ?
Théories féministes 2ème éd. Par
Kolmar, Wendy et Bartowski, France, 2005, p.94-100.
48 B. Susan Antony, Théories féministes
3ème Kolmar Wendy et Bartowski, France, p.55-61.
49 Francis Fukuyama, Women and the evolution of
world politics, Foreign Affars, Sept.Oct.1998
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Selon Tickner, les six principes de la théorie
réaliste des Relations Internationales de Hans Morgenthau
(intérêt national, puissance politique, politique
intérieure, autonome du politique) sont basés sur une version
partiale de la réalité qui privilégie la
masculinité.50
3.3. Contextualisation dans notre travail
Dans ce travail, nous entendons par la théorie, un
ensemble des concepts qui nous permettent d'analyser intelligiblement les
actions menées par les organisations féminines du Sud-Kivu en vue
de défendre les droits de la femme au Sud-Kivu. Ainsi, notre travail
s'inscrit dans l'approche féministe en Relations Internationales.
Les principaux théoriciens en relations internationales
ont tellement ignoré le rôle des femmes confinés dans les
actes de reproduction et de coopération qu'on est venus à penser
les relations internationales comme anarchiques.51
C'est en ce sens que c'est une approche radicale car elle
s'oppose à la vision réaliste des relations internationales
puisqu'elle est fondée sur une description partielle et partiale,
baisée par une perspective masculine. L'idée fondamentale de
cette théorie est que les chercheurs en relations internationales ont
oublié d'étudier l'autre moitié de l'humanité alors
que les femmes sont très représentées sur la scène
internationale (ONG notamment) et l'action des femmes influence indirectement
les relations internationales. Les femmes sont mères et épouses
de soldats, infirmières dans des hôpitaux, prostituées
autours des bases et leur rôle est ignoré52. Cette
idée fondamentale de cette théorie rejoint dans le cadre de cette
étude la notion d'une idée fondée notamment sur la
défense et la promotion des droits de la femme, particulièrement
dans le cadre du protocole de Maputo défendues par les organisations
féminines de la province du Sud-Kivu.
50 Francis Fukuyama, Women and the evolution of
world politics, Foreign Affars, Sept.Oct.1998
51 Anne-Marie d'Aouest, Les approches
féministes, dans Alex Macleod et Dan O'meara (dir), Théories des
relations internationales : contestations et résistances,
Montréal, éd. Athéna, 2007, pp.281-303.
52 J. Anne Tchner Gender in international relations :
feminist perspectives on archieving global security, New York, Colombia
University Press, 1992, p.305.
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