2.4. Histoire des mouvements des femmes au Sud-Kivu
Les organisations féminines du Sud ont depuis leurs
origines concentré leur attention sur la pauvreté, les conditions
de travail, l'éducation et la santé mais plus
particulièrement sur les violences sexuelles et celles basées sur
le genre.
Ces mouvements sont nés dans contexte
d'après-guerre, des guerres qui ont caractérisé la grande
partie de la province du Sud-Kivu jusqu'au temps où certains penseurs
ont
41 Loi n°06/006 du 9 mars 2006 telle que modifiée par
la Loi n°11/003 du 25 juin 2011 portant organisation des élections
présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales
et locales
42 T. Zemouri, « les bavures de la guerre propre
», in jeune Afrique l'intelligent, n°2169 du 5 au 11 aout 202,
42ème édition, édition internationale.
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appelé la province ; Capitale des violences sexuelles ;
des guerres qui ont fait plusieurs victimes notamment les femmes n'en
étaient pas épargnées. A ces guerres, l'on citera par
exemple le massacre de Kaniola en 2003 où les femmes et les jeunes
filles ont été victimes. Plusieurs d'entre elles ont vu jour
entre 1999 et 2006 et d'autres par contre continuent à être
créer.43
Ainsi, les négociations seront à l'origine de la
création de structures de coordination des organisations de femmes comme
le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO), le
Comité national Femme et développement (CONAFED), et le Caucus
des Femmes, en 2002 considérées comme les premières
structures de défense des droits de femme en province. La participation
politique des femmes au gouvernement de transition et après les
élections de 2006 a été assurée de manière
insatisfaisante, de nombreuses femmes politiques ne s'étant pas senties
entendues où n'ayant pas été élues pour
différentes raisons.
À l'échelle locale, de petites organisations et
associations locales ont été mises en place par les
églises « Communauté ecclésiastique de base »
pour les églises catholiques, « noyaux » locaux de la
Fédération protestante nationale des femmes, pour les
églises protestantes, etc.. De nombreuses femmes sont membres de
plusieurs associations à la fois, ce qui semble renforcer leur position
en tant que femmes d'influence. Au tournant du siècle, les ONG
provinciales ont intégré les associations locales en tant que
noyaux locaux.44
SECTION III. CADRE THEORIQUE
3.1. Définition
Le mot « théorie » se conçoit sous trois
sens opposés45 :
y' Le premier met l'accent sur l'opposition entre la
théorie et la pratique : elle signifie une connaissance
désintéressée indépendante de ses explications.
C'est ainsi qu'on attend dénoncer les scientifiques des
théoriciens pour fustiger des liens entre leurs connaissances et les
pratiques sur le terrain.
y' Le deuxième sens limite la théorie à
une conception individuelle issue de l'imagination et d'un parti pris de son
producteur. Elle est dès lors comprise comme une construction
hypothétique ou l'opinion d'un savant ou philosophe sur une question
controversée.
43 N. Habarugiri, L'apport des mouvements de la
femme au développement de la femme. Cas de la ville de Bukavu,
mémoire (inédit) ISDR/BUKAVU, Aout 2010, p.30
44 N. Habaruguri, Op.cit., p.33.
45 P. Kaganda Mulumeoderhwa, Cours des
théories sociologues, G2 UOB/FSSPA/, 2010-2011, p.8,
inédit.
24
? Le troisième sens le plus usité, reconnait
à la théorie sa fonction explicative. En effet, la théorie
est ce qui est l'objet d'une connaissance méthodologique,
systématiquement organisées et dépendent par la suite dans
sa forme de certaines décisions ou conventions scientifiques qui ne
relèvent pas du sens commun. C'est aussi une large synthèse se
proposant d'expliquer un grand nombre des faits admis à titre
d'hypothèses vraisemblable par la plupart des savants d'une
époque.
La théorie est enfin un dispositif symbolique
logico-conceptuel qui satisfait aux exigences de pertinence vis-à-vis
des procédures empiriques de recueil des données.46
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