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Isolationnisme et la géoéconomie des états-Unis d'Amérique sous Donald Trump. Enjeux et perspectives.


par Raphael Mbumba Muamba
Université de Lubumbashi(UNILU) /RDC - Licence en Relations Internationales 2018
  

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Section III: L'INFLUENCE DE L'ISOLATIONNISME SUR LA GEOECONOMIE AMERICAINE

L'isolationnisme n'est pas resté sans conséquence sur la géoéconomie Etats-Unienne. Il est l'objet de tensions de toute sorte et est victime des critiques de tout bord. D'où nous démontrons dans cette section les conséquences de l'isolationnisme dans la géoéconomie américaine sur l'ordre social, sur l'ordre industriel régional et enfin sur le commerce international.

§1. L'influence sur l'ordre social interne

Trump pense que c'est la vision interventionniste de la politique étrangère américaine et attachée au libre-échange (et son cousin, l'évolution technologique), or celui-ci a aussi son revers. De nombreux américains ont vu leurs revenus stagner ou même leurs emplois disparaître, et les inégalités n'ont jamais été aussi grandes. Ces phénomènes ont suscité une forte opposition à la libéralisation des échanges (et à l'immigration), à l'interventionnisme américain et a créé de la méfiance vis-à-vis des élites économiques182(*).L'isolationnisme ou le nationalisme économique dont la phrase symbolique est « l'América first » littéralement l'Amérique d'abord, a impacté tant négativement que positivement sur la géoéconomie américaine sous le trumpisme. Cet impact n'a pas cessé de répercuter sur l'ordre social jusque-là prometteur.

Cette vieille doctrine de la politique étrangère américaine a redonné vie au déficit commercial devenue plus favorable aux USA face à la Chine. Ceci est aux yeux de chercheurs considéré comme indicateur de la bonne santééconomique qui se vit aux USA au niveau interne183(*).

Par ailleurs le repli sur soi synonyme de l'isolationnisme a aussi son revers dans la géoéconomie américaine et par conséquent sur l'ordre social dans la mesure où il exclut certains exportateurs américains de leurs marchés traditionnels à l'exemple des agriculteurs américains qui ont pour marchés le canada, le Mexique c'est au moins la conséquence première duretrait des USA de l'Accord de libre-échange nord-américain. Mais des nombreux partisans de Trump n'ont apparemment pas la même analyse et justifient la voie suiviejusque-là en mettant en avant la baisse du chômage et l'amélioration de la balance commerciale globale184(*).

Dans ces conditions, l'isolationnisme trumpien est au service de la géoéconomie nationale et est favorable surtout aux nationaux. Trump estime que la participation des USA à l'accord de paris sur le réchauffement climatique est destructrice des emplois. Son isolationnisme face à cet accord est une nouvelle de la domination américaine. Ceux-ci doivent rationnaliser leurs fonds alloués à la Cop 21, pour le détourner dans les autres secteurs et conquérir d'autres marchés dans les autres domaines. PourTrump, la réglementation de la Cop21 est de nature à favoriser la Chine et impacterait sur la géoéconomique américaine d'où la nécessité d'entraver une telle démarche qui pourra mettre en mal l'ordre géoéconomique américain. C'est au moins le mérite du décret trumpien qui désengage les USA de l'accord de Paris185(*).

La volonté de Donald Trump de revenir sur l'Accord de libre-échange pourrait détruire de nombreux emplois et augmenter le prix de vente des véhicules, selon une étude du Boston Consulting Group.Durant la campagne présidentielle américaine, Donald Trump n'avait pas de mots assez durs contre l'Accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada, le qualifiant de « pire accord » jamais signé. Soutenant que l'Alena, signé en 1994, a détruit de nombreux emplois aux Etats-Unis, il avait alors menacé d'imposer une taxe de 35 % sur les importations mexicaines si les constructeurs automobiles ne rapatriaient pas leurs productions aux Etats-Unis.Mais sa volonté de réintroduire des barrières douanières pourrait également avoir des effets néfastes. Un retrait de l'Alena pourrait conduire à la destruction de 25 à 50.000 emplois dans l'industrie automobile, selon une étude du Boston Consulting Group (BCS), commandée par le lobby des équipementiers américains. « Un retrait pourrait entraver la reprise de l'industrie qui reste encore lente », observe Xavier Mosquet, analyste au BCS. S'il admet que de nombreux groupes américains ont délocalisé au Mexique, il souligne également que la baisse des coûts a rendu les constructeurs plus compétitifs, notamment sur le marché asiatique.

L'étude avance qu'une hausse des tarifs douaniers entre 20 et 35 % engendrerait pour les constructeurs automobiles et les sous-traitants un surcoût entre 16 et 27 milliards de dollars (entre 13 et 21 milliards d'euros). Conséquence évidente, les prix seraient amenés à augmenter d'environ 650 dollars par véhicule et jusqu'à 1.100 dollars pour « les constructeurs les plus dépendants des importations », développe l'étude. Tous les groupes automobiles seraient touchés par une hausse des tarifs douaniers186(*).Reste désormais à savoir si Donald Trump, qui était sorti en tête devant Hillary Clinton de plusieurs Etats spécialisés dans l'industrie automobile, comme le Michigan, est prêt à prendre le risque de s'aliéner une partie de son électorat.

Les négociations sur l'Alena devraient commencer le 16 août entre les trois partenaires. Pour revoir certains éléments de l'accord, le président américain se base sur une étude du cercle de réflexion Economic Policy Institute, selon laquelle les Etats-Unis auraient perdu environ 800.000 emplois entre 1997 et 2013 du fait des délocalisations, favorisées par cet accord.

En 1994, au moment de la signature de l'accord, le déficit commercial entre les Etats-Unis et le Mexique était favorable à Washington, qui avait un solde positif de 1,6 milliard de dollars. Aujourd'hui, le déficit pour les Etats-Unis est de 60 milliards.Des éléments qui devraient peser dans les négociations, alors que le gouvernement américain espère parvenir à un accord avant l'élection présidentielle mexicaine, prévue au début de l'année prochaine. Après l'impact sur l'ordre social, le paragraphe suivant analyse l'impact de l'isolationnisme sur l'ordre économique industriel régional.

* 182 Thompson, J., Arcit. p.3.

* 183 Boittin, J.-F., America first, Paris, IFRI, 2017, p.57.

* 184 Idem, p.56.

* 185 Décret clean power plan du 10 Octobre 2017 cité par Boittin, J.-F., Ibidem, p.57.

* 186 Par Dylan Gamba, Automobile : un retrait de l'Alena pourrait détruire 50.000 emplois aux Etats-Unis, sur Gambahttps://m.lesechos.fr/010154172499.htm consulté le 06/02/2019 à 11h37.

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