II.6. Les transformations de
la raison d'État
Pour parler des transformations de la raison d'Etat, Michel
Foucault aborde ici quatre principaux points. Les deux premiers sont des
raisonnements épistémologiques du pouvoir politique dans le
domaine de l'économie : c'est la transformation de la raison d'Etat
en connaissance scientifique indispensable du gouvernement ; les deux
points suivant sont une éthique du nouvel art de gouverner afin d'aider
à parvenir à conserver l'Etat comme le démontre Platon
dans La République, à une société de bonne
conduite et rationnelle. La transformation de la raison d'Etat exprime la
continuité et la domination de la raison. C'est après que la
raison d'Etat a continué à dominer la pensée des
économistes, qu'elle va se modifier en plusieurs ramifications. L'une de
cette réalité Foucault l'appelle : la naturalité de
la société en opposition avec l'artificialité politique.
En fait, il y avait, selon Michel Foucault, une rupture avec
la vieille naturalité qui encadrait la pensée politique du Moyen
Âge, caractérisée par la « non
naturalité » et « l'artificialité
absolue ». Mais comme le démontre Foucault, il y aura, avec la
pensée économiste, une réunion avec la naturalité.
Cette naturalité joue avec la hausse des prix jusqu'à un
niveau ; de même, elle est attirée par les hauts salaires. Il
ne s'agit donc pas d'une naturalité en lien avec l'ordre de la nature
elle-même, mais plutôt avec la nature de la société
civile, en lien avec ses activités et que l'Etat doit prendre en
charge. Donc, une connaissance scientifique du gouvernement est indispensable.
Mais qu'entend Michel Foucault par une connaissance scientifique indispensable
du gouvernement ? Elle est, pour lui, une connaissance
épistémologique pour un bon gouvernement et aussi en vue de
parvenir à garantir le succès dudit gouvernement. Cette science,
il faut le rappeler, peut se réclamer à la fois de sa
pureté théorique qui va être l'économie, et de son
modèle de décision gouvernemental. D'un autre côté,
nous avons les deux seconds points qui impliquent la population et le
gouvernement, surtout du point de vue des libertés et des conduites.
L'Etat doit disponibiliser les moyens nécessaires pour le bien
être de tout le monde ; l'Etat doit se reconnaître en tant que
force et mère organisatrice de la loi.
La conclusion
En guise de conclusion, dans ce chapitre, il était
question d'analyser la raison d'Etat selon Michel Foucault, la notion de la
police et les transformations de la raison d'Etat. La raison d'Etat avons-nous
dit, met beaucoup d'accent sur la souveraineté de l'Etat, sur la
population et son territoire, la détermination du pouvoir politique
dépend sur cette même raison d'Etat. Et, le point essentiel dans
la raison d'Etat, c'est la souveraineté de l'Etat. Cependant, la
souveraineté de l'Etat laisse entendre l'ensemble de mécanismes
mis en place pour que l'Etat vive. La notion la police fait entendre la
réglementation et la préservation de la paix à
l'intérieur territorial. Enfin, les transformations de la raison d'Etat
demandent de mettre au service la rationalité et le nouvel art de
gouverner en vue de la souveraineté de l'Etat. Voilà en substance
les trois principes capitaux qu'il faut, selon Foucault, mettre en place en
vue de garantir l'efficacité de l'Etat dans sa quête permanente du
bien-être de sa souveraineté, sa population et son territoire.
Toutefois, quand et comment est-ce que la population peut se prendre en
charge, lorsque l'Etat ne sait plus répondre à ses devoirs ?
voilà l'objet de notre troisième et dernier chapitre.
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