Conclusion partielle
Ce chapitre s'intitule « l'eau dans le monde » : par
là, quatre sections ont fait l'objet d'étude de chapitre ;
La première section s'intitule sur la notion de l'eau,
ou nous avons abordé les paragraphes suivants : le climat et l'eau,
l'écosystème hydrique, les gaz à effet de serres (GES) :
et l'eau, sécheresses et inondations, importance de l'eau et enfin la
géopolitique et conflit de l'eau.
La deuxième ensuite analyse la question du
problème de l'eau avec deux sections à savoir : l'eau comme
ressource stratégique vu son caractère indispensable à sa
rareté, et indispensable propreté de l'eau où nous avons
parlé de la lutte contre la pollution ainsi que l'enjeu sanitaire :
lutte contre les maladies hydriques.
La troisième section parle de l'eau au coeur du conflit
au XXIè siècle; ici, nous avons abordé deux points
essentiels : celui du conflit autour de l'eau et enfin celui de la question du
partage de l'eau.
La quatrième s'élance sur le défi de l'eau
Afrique.
Enfin la cinquième qui est la dernière parle des
différentes formes des raretés et quelques crises contemporaines
hydriques.
88
CHAPITRE IV : LA GEOPOLITIQUE CONGOLAISE DE L'EAU :
MYTHE OU REALITE
Introduction partielle
La question de la géopolitique congolaise de l'eau est
vraiment complexe, voire difficile à saisir si elle est un mythe ou une
réalité.
Toutefois, la situation de la sécheresse du lac Tchad
pourrait nous permettre d'appréhender cette notion du fait que nous
assistons à une sorte d'hydro-diplomatie des pays du bassin du lac Tchad
à pouvoir obtenir le transfert de l'eau de la RDC via la rivière
vers le lac Tchad qui a perdu presque 90% de ses eaux et que la situation est
devenue inquiétante pour les autorités de ces pays du bassin du
lac Tchad à savoir : le président Idriss DEBY ITNO, qui, veut
à tout prix obtenir l'eau de la RDC même au prix du sang.
L'hydro-hégémonie de la RDC qui a attiré
les pays du lac Tchad notamment le Tchad, le Niger, le Nigeria, le Cameroun et
par défaut la République centrafricaine ont poussé la
classe politique congolaise à rester soudée en vue de garder
l'eau se trouvant sur leur territoire.
Section 1: La réalité de la
géopolitique congolaise
De ce fait, cette étude va nous amener à
analyser les pays du bassin du lac Tchad et leur géopolitique sur l'eau
de la RDC ainsi que la position de la classe politique congolaise face au
projet du transfert de l'eau de la rivière Oubangui vers le lac
Tchad.
§1. Les pays du bassin du lac Tchad et leur
géopolitique sur l'eau de la RDC Ce paragraphe
nous amène à analyser les trois points suivants :
La commission du bassin du lac Tchad, la notion du transaqua
dans le contexte du lac et de l'eau de la RDC et enfin la situation du lac
Tchad.
A. la commission du bassin du lac Tchad (CBLT)
Dans ce paragraphe nous traiterons de la création et
mandat, la structure, le cadre institutionnel ainsi que les réalisations
de la commission du bassin du lac Tchad.
89
1. La création et mandat de la
commission
La commission a été créée le 24
mai 1964 à Fort Lamy (N'djamena) par la volonté des chefs d'Etats
riverains du lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigeria, Tchad) la république
centrafricaine deviendra cinquième Etat membre en 1994.
Les Etats membres, par la mise en place de cette structure
affirment leur volonté d'intensifier leur coopération et leurs
efforts pour la mise en valeur des ressources du bassin du lac
Tchad.52
2. Le mandat de la commission
Pour atteindre cet objectif, le mandat est donné
à la commission, c'est entre
autres :
- Préparer des règlements communs permettant la
pleine application des principes affirmés dans la convention et le
statut ;
- Rassembler, examiner et diffuser des informations sur les
projets préparés par les Etats et recommander une planification
des travaux communs et de programmes conjoints de recherche dans le bassin ;
- Maintenir la liaison entre les hautes parties contractantes
en vue de l'utilisation la plus efficace des eaux du bassin ;
- Suivre l'exécution des études et travaux dans
le bassin relevant de la présente convention et d'en tenir
informés les Etats membres ;
- Elaborer les règlements communs relatifs à la
navigation ;
- Examiner les plaintes et contribuer à la solution des
différends ;
- Promouvoir la coopération régionale et la
coordination des programmes régionaux
- Planifier, mobiliser et assurer le suivi des projets
nationaux ayant des implications régionales.
3. La structure de la commission
La commission est dirigée par :
- Un sommet des chefs d'Etats qui se réunit une fois l'an
; - Une session des commissaires réunie une fois par an
52Anonyme, Commission du bassin du lac Tchad,
https://www.riob.com in download.pdf.
Consulté le 03/05/2019 à 19h00 38'
90
- Un secrétariat exécutif composé d':
> Un secrétaire exécutif
> Un secrétaire exécutif adjoint
> Un contrôleur financier
> Un département administratif et finances
> Un département de la documentation et des
technologies avancées
> Un département de la planification et
exécution des projets ;
> Un département des ressources en eau et de
l'environnement.
4. Le cadre institutionnel de la
commission
Le dispositif exécutif de la commission comprend :
- La convention de Fort Lamy et le statut pour la mise en
valeur du bassin du lac Tchad. Cette convention fait référence
à la charte des Nations-Unies et à celle de l'organisation de
l'unité africaine. Ainsi la commission est conçue comme un
organisme de coopération sous-régionale.
- L'accord d'ENUGU portant réglementation commune sur
la faune et la flore (03/12/77/. Cet accord se veut être une confirmation
de la volonté de coopération énoncée dans le
statut53.
Les idées forces de ces dispositifs sont
1) L'exploitation optimale des ressources du bassin du lac Tchad
(art IV et V du statut) ;
2) La primauté du droit collectif (art V du statut
auquel s'ajoute l'accord d'Enugu et celui de Moundou du 21/8/70 ;
3) La représentation égalitaire des Etats dans
la composition des différents organes de la commission (deux
commissaires par pays, présidence de la commission tournante, un poste
statutaire au moins pour chaque Etat. Pas plus de 30% du personnel-cadre par
pays, toutes les décisions sont prises à l'unanimité,
chaque Etat doit être représenté pour tenir les
délibérations ;
4) Le bon voisinage et le règlement pacifique des
différends (patrouilles mixtes pour assurer la sécurité,
démarcation des frontières dans le lac par les experts nationaux
;
53 Statut de la convention de fort Lamy art IV et V
p.3.
91
5) Solidarité dans la participation des Etats au
financement des programmes de la
commission (Nigérian 52%, Cameroun 26%, Tchad 11%, Niger
7%, RCA 4%).
5. Les réalisations
La CBLT a réalisé de nombreux projets à
caractère national et régional dans le but de satisfaire les
besoins de la population de la zone et surtout de comploter et augmenter les
connaissances sur les ressources en eau disponible dans le bassin du lac
Tchad.
De 1964 à 1989
- Possibilité de l'usage économique des eaux
souterraines dans le bassin du lac Tchad ; - Aménagement hydraulique des
zones aérées ;
- Réalisation des puits et forages dans la zone du lac
Tchad ;
- Inventaire des potentialités des ressources
naturelles du bassin du lac Tchad à partir de 1990 ;
- Etude diagnostique de la dégradation de l'environnement
du bassin du lac Tchad.
1) Planification des ressources en eau du bassin du lac Tchad
2) Suivi et gestion des ressources en eaux souterraines dans le
bassin du lac Tchad
3) Gestion des eaux souterraines dans les formations
Chari-Logone pour un développement durable du bassin du lac Tchad.
Le rôle de coordination de la commission s'exerce dans
toute ses activités par des réunions de coordination et de
concertation avec les Etats organisés chaque année sur :
1) Les actions zoo-sanitaires aux frontières des Etats
membres ;
2) Protection des végétaux et lutte contre la
sècheresse ;
3) Comité technique pour les ressources en eau.
La partie de commission du bassin du lac Tchad ainsi
étalée, nous passons sans plus tarder celle de la notion du
transaqua dans le contexte du bassin du lac Tchad et de l'eau de la RDC.
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