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La géopolitique congolaise de l'eau. Mythe ou réalité?


par Faustin KYALA WAKABILA
Université de Kolwezi - Licence 2019
  

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§4.Tensions à venir

Entre 1960 et 2000, les extractions d'eaux souterraines sont passées de 312 à 734 km3/an et la vitesse d'épuisement des stocks a plus que doublé. La surexploitation s'élève au niveau mondial à plus de 100 milliards de m3 par an, principalement en Inde, en Chine et aux États-Unis. Près de 80% de la population mondiale vit dans des zones à haut niveau de menace sur la sécurité hydrique. Le nombre de désastres liés à des sécheresses ou à

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des inondations, la surface totale affectée ainsi que les dommages ont crû depuis 1970, en raison de l'artificialisation croissante des rivières, de l'urbanisation (surtout en zones côtières).

Selon le rapport du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement) « GEO- 5 » (UNEP, 2012), les prélèvements d'eau ont triplé au cours des 50 dernières années, et la demande devrait continuer à augmenter. Les niveaux de demande en eau excèdent en de nombreux endroits l'offre soutenable à moyen et long terme, d'où la probabilité de crises qui s'amplifieront à l'avenir. Selon l'IWMI (IWMI, 2007), la plupart des grands bassins producteurs de produits agricoles sont « clos », leurs eaux sont déjà sur-allouées, 1,2 milliards de personnes vivent dans des régions de rareté physique de l'eau, et ces constats risquent fort de ne faire que s'aggraver. Selon les travaux du 2030 Water Resources Group rapportés dans le World Water Development Report 2015 (WWAP, 2015), la croissance de la demande en eau étant plus rapide que celle de la population, le monde risque de connaître un déficit hydrique de 40% d'ici 2030 selon le scénario climatique Business As Usual. Selon l'approche des « limites planétaires », la limite de consommation d'eau bleue est estimée à 4000 km3/an. Les usages consomptifs s'élèvent aujourd'hui à 2600 km3/an mais la limite pourrait être atteinte dans les décennies à venir.

La définition de seuils quantitatifs de rareté, de seuils minimaux acceptables de disponibilité en eau, n'est pas chose aisée tant elle dépend d'autres facteurs éminemment variables selon le lieu, les techniques et institutions etc. L'indicateur de stress hydrique le plus souvent utilisé est celui de l'hydrologue suédoise Malin Falkenmark, selon lequel il y a absence de stress hydrique à partir de 1700 m3 d'eau par an disponibles par personne. Selon le PNUE, un tiers de la population africaine vit dans des zones exposées à la sécheresse, et presque tous les pays d'Afrique sub-saharienne vont probablement connaître une situation de stress hydrique (moins de 1700 m3 par personne et par an) d'ici à 2025.

L'OCDE définit le stress hydrique comme « sévère » lorsque le ratio de l'utilisation totale par rapport à l'offre renouvelable dépasse 40%, et estime selon ce critère qu'en 2030 près de la moitié de la population mondiale (3,9 milliards de personnes) vivront dans des conditions de stress hydrique sévère. Parmi les facteurs avancés figurent la croissance démographique, la hausse des niveaux de vie, la surexploitation des aquifères, la pollution des eaux, la dégradation des écosystèmes et les changements climatiques. La distinction « eau bleue » et « eau verte » a été proposée par Malin Falkenmark. L'eau bleue

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est celle des rivières, des lacs, des nappes souterraines, distribuée par des canalisations. Elle peut être transportée, mobilisée par l'Homme pour différents usages. L'eau verte est celle qui est contenue dans le sol et disponible pour les plantes. Un usage consomptif se caractérise par le fait qu'il implique que l'eau extraite ne retourne pas dans son milieu d'origine. C'est le cas par exemple avec l'évaporation et la transpiration des plantes. Il existe diverses manières d'approcher l'idée de rareté, stress, ou pénurie hydrique, qui incluent des dimensions économiques, sociales, institutionnelles et autres. Pour une synthèse des indicateurs de stress/pénurie hydrique.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon