1.3.2- Le document de stratégie nationale pour la
croissance et la réduction de la pauvreté (DSNCRP)
Le document de stratégie nationale pour la croissance
et la réduction de la pauvreté (DSNCRP) s'inscrit dans la logique
des documents de stratégie pour la réduction de la
pauvreté (DSRP) exigés aux pays pauvres par les institutions
financières internationales, la Banque mondiale et le fonds
monétaire international, comme condition de déblocage en leur
faveur de l'aide. Il fait suite au Cadre de coopération
intérimaire (CCI, 2004), qui avait repris l'essentiel des dispositifs
des deux Plans d'ajustement structurel (PAS) de 1986-87 et de 1996-97, dont le
Programme d'urgence et de redressement économique de 1994-95. Il met en
oeuvre une approche axée sur une vision à long terme,
caractérisée par l'accent mis sur le développement et la
rénovation des structures organisationnelles allant dans le sens d'une
plus grande efficacité en termes de mobilisation des ressources
nationales pour mettre le pays sur les rails du développement durable.
Ce Document comporte deux aspects imbriqués l'un dans l'autre : l'aspect
économique et l'aspect institutionnel.
L'aspect économique est centré sur un certain
nombre de dispositifs relatifs à l'agriculture et au
développement rural, tourisme, modernisation des infrastructures,
science, technologie et innovation. Outre le renforcement de la
productivité et l'encouragement de la consommation à travers le
relèvement du revenu moyen et du niveau de vie des ménages les
plus pauvres figure l'adaptation de l'économie haïtienne à
l'économie régionale. En effet, dans la liste des mesures
préconisées, on peut noter celle de se doter d'une
économie moderne à large base territoriale et compétitive
pour faire face à la modernisation accélérée des
économies de la Caraïbe qui rend impérieux le
rééquilibrage du rapport de compétitivité
régionale d'Haïti.
Ces objectifs purement économiques sont
complétés par d'autres axes stratégiques
spécifiques et transversaux d'intervention tels que : la garantie des
services publics essentiels (santé, éducation,
sécurité, etc.), la protection des libertés et des droits
fondamentaux (propriété, sûreté, citoyenneté,
etc.) et de l'environnement, la construction des solidarités sociales et
territoriales.
Le succès de cette stratégie nationale passe par
l'institutionnalisation des activités dans tous les domaines,
c'est-à-dire la régularisation des comportements
économiques et sociopolitiques, ainsi que des logiques conflictuelles.
Il s'agit donc d'instaurer des mécanismes coercitifs et cognitifs,
c'est-à-dire des institutions capables d'influencer positivement les
comportements et les choix individuels.
|