2- Traçabilité de
l'aide en Haïti
Le Ministère de la Planification et de la
Coopération Externe (MPCE) est investi de la mission de conduire, animer
et piloter le processus de planification du développement
économique et social du pays et de coordonner l'APD, en support à
l'effort national de développement. Suivant le cadre de planification
macro-économique et les priorités en matière de politiques
publiques, la répartition sectorielle de l'APD se manifeste à
travers un fractionnement imputé aux secteurs social, économique,
politique et culturel. En termes clairs, l'aide au développement doit
affecter les secteurs déterminants de l'économie, afin qu'elle
puisse déboucher sur la croissance et la réduction de la
pauvreté. Le rapport du Ministère de l'Economie et des Finances
(MEF,2002) sur la répartition sectorielle de l'APD indique qu'elle s'est
principalement concentrée ces dernières années dans les
secteurs suivants : Appui budgétaire, assistance humanitaire,
gouvernance, agriculture, environnement, santé, éducation,
transport, énergie, eau et infrastructures, le développement du
secteur privé, entres autres.
Selon ce rapport, l'aide externe est fortement orientée
vers l'appui budgétaire, la gouvernance et l'assistance humanitaire. En
effet, au cours de l'exercice 94-95,214.69 millions US ont été
octroyés en appui budgétaire, ce qui représente un
pourcentage de 35% par rapport au volume de l'APD, tandis que les secteurs
agriculture et éducation ont reçu respectivement 4.46% et 2.82%
du total d'aide. Au cours de cette même période, 64.71 millions de
dollars ont été utilisés pour l'assistance technique, ce
qui représente 10.58% de l'aide totale reçue par Haïti pour
cette période.
Sur la période allant de 1994 à 2001, le secteur
agricole a reçu en moyenne 29 millions de dollars et un montant de 6.97
millions a été alloué au secteur de l'environnement. Mais
l'agriculture, insuffisamment diversifiée et modernisée, reste
encore fortement dépendante des conditions climatiques. Après la
période de trouble politique qu'a connu le pays, la communauté
internationale a priorisé le secteur de la gouvernance en vue de
renforcer les institutions étatiques et de lutter contre la corruption.
C'est ainsi que pour l'exercice 97-98, une enveloppe de 75.92 millions de
dollars a été allouée au secteur de la gouvernance.
Bien que l'éducation et la santé aient toujours
été considérées comme les secteurs
déterminants de la croissance dans le long terme (théorie du
capital humain), on a constaté que ces secteurs n'ont
bénéficié que d'une faible part de l'aide accordée
à Haïti. Finalement, selon l'OCDE, la répartition
sectorielle de l'aide externe en Haïti présente la configuration
suivante : 53% pour le social, 3% pour renforcer la production, 11% pour
l'aide-programme, 17% pour l'aide humanitaire, 13% à l'économie
et 3% aux autres secteurs.
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