1.3- APD et réformes en
Haïti
1.3.1- Les programmes d'ajustements structurels
La notion d'ajustement structurel, appliquée aux pays
sous-développés, était étroitement liée
à la spirale infernale de l'endettement international, ainsi qu'à
la crise de paiement qui l'a suivie au début des années 1980.
Limité, au départ, à certains pays de l'Amérique
latine, le phénomène de cessation de paiement s'était
généralisé pour toucher plusieurs pays producteurs de
pétrole, notamment après le choc pétrolier de 1986. Face
à l'ampleur du phénomène d'insolvabilité, les
bailleurs de fonds internationaux, notamment le FMI et la Banque Mondiale,
avaient décidé d'exiger des pays emprunteurs de s'engager
à prendre des mesures économiques et financières
radicales, pour parvenir à dégager des excédents
financiers et rembourser leur dette extérieure. Dans ce contexte, les
pays devaient mettre en application certaines mesures comme : la privatisation,
l'ouverture des frontières, la libéralisation des prix, la
dévaluation, etc. Ces programmes devaient ainsi permettre aux pays
pauvres bénéficiaires de l'APD d'améliorer leur
compétitivité.
Pour bénéficier du financement international, en
matière d'aide publique au développement, les pays pauvres
devaient adhérer les PAS qui étaient devenus la seule solution
pour retrouver le développement durable. La chute de la dictature des
Duvalier en 1986 a marqué le début de l'ère
néolibérale imposée par les institutions internationales
comme condition nécessaire et suffisante pour que les pays en
développement puissent renouer avec la croissance. Dès lors, on a
assisté à une succession de programmes avec pour objectifs de
stimuler la croissance et de réduire la pauvreté.
Dans les PAS figure : la facilité d'ajustement
structurel (FAS), la facilité d'ajustement structurel renforcée
(FASR), le programme d'urgence et de redressement économique (PURE), la
Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance
(FRPC), La facilité élargie de crédit (FEC).
Les retombées économiques obtenues suite
à la mise en oeuvre des différents PAS se sont
révélées insignifiantes et éphémères,
donc inefficaces. La mise en oeuvre du consensus de Washington au travers des
PAS s'est traduite par une dépossession d'un grand nombre de pays, en
particulier Haïti, de la maîtrise de leurs orientations
stratégiques. Les réformes économiques mises en oeuvre par
les institutions internationales, de concert avec les gouvernements
haïtiens dans le cadre des PAS, n'ont pas pu freiner le déclin
amorcé depuis les années 70. La déréglementation et
l'ouverture totale des marchés aggravent les problèmes des PED,
dont Haïti. Loin de favoriser le consommateur en faisant baisser les prix,
ces mesures permettent surtout aux firmes multinationales de conquérir
des parts de marché en inondant les PED de produits
subventionnés, en violation des règles édictées par
l'organisation mondiale du commerce (OMC), et en entraînant ainsi la
disparition des producteurs locaux. La baisse des prix promise se transforme
alors souvent en hausse, engendrant ainsi inflation et chômage.
Ce constat d'échec a permis à la
communauté des bailleurs, notamment la banque mondiale, le FMI, l'UE et
autres de réévaluer leurs approches de l'APD en Haïti.
|